Quand on est fan de jeux vidéo depuis plus de trente ans, que l’on possède toutes les consoles et que l’on réussit en plus à monter un site qui nous permet de tester tous les softs à l’envie, on pense parfois avoir tout vu et rares sont les moments où l’on parvient à être surpris, surtout avec un genre archi-overbooké comme le FPS. Et pourtant, en revenant aux sources brutales et jouissives de la saga, les petits gars d’id Software sont parvenus à nous pondre un reboot de DOOM sur Next-Gen qui nous avait tous mis une claque monumentale l’année dernière. Aussi malsain que beau, aussi hardcore que jouissif, aussi speed que brutal, le jeu tirait pleinement parti des teraflops de puissance graphique de ses supports, allant même jusqu’à tourner en 120fps sur PC! Alors s’il y a bien une console sur laquelle on n’attendait pas un titre aussi gourmand en ressources, c’est la Switch de Nintendo! Et pourtant, on vient tout juste de se prendre une seconde claque magistrale dans les locaux de Bethesda, après plus d’une heure passée sur un portage de haute volée même si… tout n’est pas parfait. Explications.
Après plus de trois heures perdues sur les routes embouteillées de Belgique, nous avons enfin atteint les locaux de Bethesda au Pays-Bas pour prendre en main durant une bonne demi-journée les prochains blockbusters du catalogue de l’éditeur, dont un titre que personne n’attendait lors du dernier Nintendo Direct: DOOM sur Nintendo Switch!
En effet, si l’on savait que Bethesda faisait partie des premiers supporters de la console et va lui donner, pour fin d’année, un Skyrim porté avec brio (confer notre preview euphorique en cliquant ici), on imaginait mal des jeux issus de la génération actuelle de consoles de salon obtenir leur passe pour débouler sur une Switch moins puissante que toutes ses concurrentes. Et pourtant, les miracles arrivent parfois, et nous en avons tenu un entre les mains.
Pour info, le DOOM de 2016 a d’abord inquiété les foules à cause d’une Beta Multijoueur assez bancale, avant de déchaîner les passions à sa sortie grâce à son moteur de jeu survolté, son gameplay nerveux à souhait, son univers unique et sa jouissance presque viscérale quand vous parveniez, seul face à une horde de démons, à exterminer toute trace de vie alentour rien qu’en utilisant vos redoutables « Finish » au corps à corps. Un ballet gore et mortel, une chorégraphique quasi hallucinatoire de déflagrations et de décapitations dans un style inimitable qui avait le don de vous plonger presque en transe par moments.
Alors obtenir le même type de gameplay nécessitant une vitesse d’animation hors norme et une lisibilité d’action de chaque instant sur un écran de console hybride, on avait peur, très peur, maisle constat est là : DOOM est parfaitement jouable sur Nintendo Switch en mode Stand avec une manette Pro. On suppose qu’il en est de même en mode portable complet, et on espère qu’en mode dock sur votre TV, le résultat sera encore plus réjouissant, mais nous n’avons malheureusement pas pu expérimenter tout ça sur place.
Rassurez-vous, ce que nous avons vu nous a particulièrement enchantés puisqu’il ne manque absolument rien à ce DOOM Switch par rapport aux autres opus consoles (en test et vidéo-test ici d’ailleurs). Tout y est: de la campagne solo immersive au mode arcade en passant par le nombre de monstres qui vous harcèlent à l’écran, seul l’éditeur de niveau est absent, tandis que le mode multijoueur devra être téléchargé, même si vous avez la cartouche de jeu. Un moindre mal tant on craignait une version au rabais sur le plan de la taille des niveaux ou la population des démons.
De fait, j’ai pu m’essayer à trois niveaux complets du soft en mode arcade, mon choix s’étant porté sur les deux premiers ainsi que sur le très hardcore Titan’s Realm histoire d’exploser du Cacodémon à foison. Les contrôles répondent excessivement bien, on retrouve avec bonheur le principe d’affaiblissement des monstres pour les sonner et leur asséner un bon gros finish bien gore à main nues, toutes les armes sont de la partie, dont le surpuissant (et surjouissif) BFG-9000 et on ne dénote aucun temps de chargement durant les stages, lesquels sont excessivement vaste et variés. Bref, en termes de contenu et de gameplay, c’est du bon boulot.
Par contre, deux choses sautent aux yeux en mode portable: la vitesse d’animation divisée par deux et le flou assez violent de l’ensemble. Ainsi, DOOM sur Switch n’est pas en 60fps mais seulement en 30fps, ce qui nuit légèrement au ressenti global de l’expérience, qui nous paraît un peu moins nerveuse que son homologue sur PS4/One mais se révèle pourtant largement jouable. A noter que, sur toute notre cession, nous n’avons réussi à prendre le framerate en défaut que deux fois, en utilisant le BFG sur une nuée de monstres dans les stages les plus peuplés. Rien de bien méchant, on vous rassure, mais on sent quand même que la Switch est poussée dans ses derniers retranchements avec ce portage.
Par contre, le second défaut notoire nous ennuie un peu plus. En effet, afin de masquer une résolution un peu en berne et éviter trop d’aliasing, les développeurs ont opté pour un flou total sur le soft, rendant même parfois certains textes sur les consoles de contrôle presque illisibles. Seul ce qui est à 30 cm de votre regard s’avérera au point, ce qui n’arrive au final que lors des finish. On a fait le test d’ailleurs: on s’est approché aussi près que possible d’un écran de commande au second niveau, et tout le texte était flou (mais lisible). Du coup, on a utilisé notre fusil de snipe pour zoomer et seulement à ce moment, les écritures apparaissaient de façon nette. Cela n’a l’air de rien, comme ça, mais cet artifice visuel nuit à la lisibilité de l’action quand cette dernière devient un peu plus nerveuse. Nul doute que les personnes qui veulent pratiquer DOOM à haut niveau seront un peu chiffonnées par cet écueil, mais le joueur lambda ne devrait y voir que du feu.
Pour conclure, les deux soucis cités plus haut sont vraiment ridicules comparés au tour de force que représente ce DOOM sur Switch. Faire tenir, et surtout tourner, l’expérience Next-Gen complète sur la petite dernière de Nintendo pouvait paraître inconcevable mais il faut se rendre à l’évidence: bien maîtrisée, elle en a dans le ventre la bête! On a du coup déjà hâte de voir ce que pourra donner Wolfenstein II: The New Colossus sur le même support, tout en attendant patiemment la sortie de ce DOOM prévu pour fin 2017 et qui devrait en impressionner plus d’un!
27 minutes de Gameplay Vidéo
La Note Preview N-Gamz: 4,5/5
Tout simplement superbe, je pense même à me la procurer cette petite switch .
Tu aurais bien raison car honnêtement, elle nous a impressionnés pour le coup!