Douze ans! Douze ans que les fans de Diablo n’ont plus rien à se mettre sous la dent. Après un second opus encensé par la critique et encore ardemment joué aujourd’hui, la franchise Diablo n’en finissait plus de faire languir les amateurs du genre qu’il a lui-même contribué à créer: le Diablo-like (appelé hack’n slash également). Blizzard a pris le temps de peaufiner son bébé et, malgré les quelques polémiques qui ont pu émaner de ci-de là concernant notamment le caractère graphiquement un peu moins sombre de cet épisode par rapport aux deux autres, la firme a continué à travailler dans le plus grand secret pour nous livrer un soft qui, on l’espère, devrait faire date! Mais qu’a donc dans le ventre ce « Diablo III »?
Grâce à l’accès anticipé à la Bêta offert à N-Gamz par Blizzard, nous avons pu poser nos fébriles petites mains sur le St Graal attendu par nombre de pcistes. Tout débute par un choix de classe de personnage, masculin ou féminin suivant vos désidératas. Vous pourrez donc opter pour le barbare, le chasseur de démon, le moine, le sorcier et le féticheur. Après quelques heures de jeu dans chacune de ces classes, en voici un descriptif complet:
– le barbare: véritable machine de guerre, le barbare peut revêtir des armures lourdes et des boucliers. Adepte du corps à corps, il possède une jauge de furie qui se remplit au fur et à mesure qu’il reçoit ou donne des dégâts. A plein niveau, elle lui permet de passer en état de rage et de débloquer de surpuissantes attaques. Il possède également différents cris de guerre pour remplir d’une traite sa jauge de fury ou augmenter la défense des compagnons. Enfin, il dispose de la capacité d’équiper une arme à deux mains, voire une arme dans chaque main.
– la chasseuse de démons: attaquant principalement à distance, on a tendance à comparer la chasseuse de démons à la classe d’archer de Diablo I, hors il n’en est rien. En effet, elle peut infliger deux fois plus de dégâts qu’une amatrice d’arc car elle possède une arbalète dans chaque main. Adepte du combat à distance, elle dispose de bombes mortelles et de pièges vicieux qui détruisent allègrement les nuées d’ennemis, comme des tourelles ou des mines terrestres. Sa particularité principale consiste en sa double jauge de haine/discipline. La première lui offre un éventail offensif varié tandis que la seconde lui permet d’utiliser de capacités défensives. Sachant que chacune de ces énergies se renouvelle lentement, vous comprendrez qu’il faut jongler entre les deux pour éviter de se retrouver à sec. Enfin, notre chasseresse peut faire appel aux forces de l’ombre pour augmenter sa vitesse de tir et est également capable d’esquiver les attaques et se mettre à bonne distance via quelques acrobaties.
– le moine: le moine combat principalement au corps à corps, soit à mains nues, soit avec des épées ou un bâton, en enchaînant les coups rapides. Il a la capacité d’esquiver les attaques ennemies mais ne peut porter que des armures légères. Il se révèle indispensable en coop car il possède la capacité de soigner ses compagnons d’arme grâce à des mantras, qui lui servent également à affaiblir les ennemis proches de lui. Enfin, il tire sa force de sa jauge d’esprit, qui se remplit au fur et à mesure qu’il frappe ses ennemis.
– le féticheur: issu d’une population tribale, le féticheur se sert principalement d’attaques surnaturelles qui envoient des altérations d’états aux ennemis. Il dispose d’une jauge de mana qui se reconstitue lentement. Pour peu qu’il dispose des bons objets magiques, il peut lancer à l’infini des sortilèges mortels. Il a le loisir d’envoyer des sorts de peur ou de confusion aux monstres alentours mais peut surtout invoquer des créatures pour l’épauler dans sa destruction de masse. Vous pourrez ainsi faire apparaître des grenouilles venimeuses, des chauves-souris enflammées et surtout le gargantua, véritable colosse.
– la sorcière: la classe habituelle de tout bon Diablo. Elevée au rang de surpuissance inconditionnelle dans le premier opus, la sorcière (qui était en sorcier dans Diablo I), utilise des magies élémentaires basées sur l’eau, le feu et l’air. Elle puise cette énergie dans la puissance arcanique, qui se renouvelle apparemment plus rapidement que le mana. En plus de sorts offensifs qui font des dégâts de masse considérables, elle peut également modifier l’espace-temps et ralentir les ennemis, voire même renvoyer certaines de leurs attaques. Enfin, elle est un peu moins fragile au corps à corps que ne l’était son consort masculin du premier Diablo.
Au niveau du scénario, la bêta nous entraîne à nouveau dans le monde de Sanctuaire, en proie aux forces du mal. Chaque classe aura son histoire propre, mais il ne faut pas s’attendre à des choix scénaristiques cornéliens. On se retrouve donc tout naturellement à New Tristram, avec un statut de héros qui nous colle à la peau et nous fait donc tout naturellement combattre une horde de morts-vivants aux portes de la ville, de même qu’il nous amènera à anéantir une fois de plus le désormais célèbre Roi Squelette. La maniabilité n’a pas bougé d’un iota, tout se faisant principalement à la souris. Graphiquement, le jeu est très beau, mais fait surchauffer énormément de machines, alors que d’autres titres plus impressionnants comme Crysis 2 la réchauffe à peine. Il y a donc un problème d’optimisation du moteur qui pourra s’avérer dangereux sur certaines configurations. L’animation et l’ambiance sonore ne sont pas en reste, avec une fluidité sans faille et des doublages français très sympa. Les bruitages et les musiques de fond sont parfaitement dans le ton des épisodes précédents. De l’excellent boulot à ce niveau.
Mais le gros bouleversement, en plus de la disparition du mana pour 4 classes sur 5, consiste en l’optimisation du gameplay pour éviter les allers-retours intempestifs entre zone de combat et village. Ainsi, vous disposerez d’un chaudron qui vous permettra de revendre l’équipement superflu à n’importe quel moement, mais aussi de la possibilité de détruire les items pour en récupérer les matières premières dans le but de forger ou améliorer des dizaines d’armes et armures. Idéal pour personnaliser son panel d’instruments de morts. La personnalisation, justement, risque d’être l’un des principaux griefs que les adorateurs de la franchise risquent de faire au soft. En effet, toutes les capacités actives se débloquent automatiquement au fur et à mesure des niveaux. Exit les points d’expérience à adjoindre à la force, l’endurance, la magie, etc… Clairement dommage pour l’aspect RPG du soft, même si des decks de capacités passives à activer via des points permet de combler en partie ce manque. A noter également que les slots de capacités présents à l’écran se décadenasseront également en fonction des niveaux gagnés. Enfin, on oublie les portails instantanés qu’il suffisait de lancer sur le sol pour se sortir d’un mauvais pas et retourner directement au village. Cette fois, le portail est une invocation qui vous demandera un temps de concentration et qui s’annulera automatiquement si vous êtes touchés avant la fin du sort.
En résumé, Blizzard garde la même recette qui a fait le succès des opus précédents, en l’améliorant de quelques touches de gameplay bienvenues histoire de rendre le jeu plus accessible aux néophytes. Le hic est qu’en agissant de la sorte, on trouve une simplification de l’aspect RPG qui fera grincer des dents les plus férus de customisation. Ces derniers pourront néanmoins se pencher sur le système de crafting d’arme qui s’annonce assez jouissif. En gros, n’espérez pas personnaliser votre avatar par ses capacités, mais bel et bien par son équipement. Il y aura des détracteurs à ce système, mais le jeu n’en demeure pas moins excellent au premier abord, et le jeu en coop via battle net devrait encore vous tenir éveillé durant de longues heures, sans parler de ce qui a lancé la série: les donjons générés aléatoirement! La sortie étant prévue pour le 15 mai prochain, nous avons clairement hâte de pouvoir pousser nos investigations un peu plus loin que la zone limitée offerte par cette bêta, qui représente néanmoins une excellente mise en bouche!