A Plague Tale: Innocence, c’est notre jeu coup de coeur du What’s Next 2018 de Focus Home Interactive. Une aventure horrifique bouleversante qui nous a de suite fait penser au mythique The Last of Us de Naughty Dog, mais avec la french touch propre à Asobo Studio, une talentueuse équipe de développement basée à Bordeaux. Depuis lors, le soft n’a cessé de s’améliorer sur le plan graphique, et a débarqué hier soir à la rédac sous forme de version Preview, à quelques mois de sa sortie prévue le 14 mai prochain sur PC, PlayStation 4 et Xbox One. De quoi se rendre compte de l’incroyable boulot abattu par les devs, que ce soit en termes de direction artistique, de narration ou d’intensité dramatique. Allez, on ose le dire: A Plague Tale est sans doute passé du statut de très bon jeu en 2018 à celui de… Must Have inoubliable en 2019! On vous explique pourquoi.
La version Preview de A Plague Tale: Innocence que nous avons reçue hier sur PC nous a permis de nous faire la main sur les trois premiers chapitres de ce jeu qui vous place aux commandes d’Amicia de Rune, fille du Seigneur d’une bourgade française, en plein XIVème siècle. Nous sommes en l’an de grâce 1349, au beau milieu de la Guerre de Cent Ans, et la Peste Noire commence tout doucement à faire des ravages.
Le jeu démarre cependant sur une séquence toute guillerette: une partie de chasse à la fronde entre Amicia, âgée de 15 ans, et son père, accompagnés de leur chien: Lion. Si les premières minutes fleurent la bonne humeur et nous en mettent déjà plein les yeux par la beauté des environnements forestiers traversés et une gestion de la lumière absolument divine, les développeurs vont vite donner à leur récit une tournure horrifique brillamment mise en scène par une direction artistique sombre et angoissante à souhait, ainsi qu’un doublage anglais qui trouve toujours le ton juste (NDLR: le titre devrait bénéficier d’un doublage français pour sa sortie).
On entre donc, la peur au ventre, dans une espère de marécage qui semble avoir étendu ses teintes sombres, ses eaux boueuses et ses racines décharnées jusque sur votre terrain de chasse, avant d’assister, impuissant, à la mort plutôt sanglante de votre compagnon à quatre pattes, aspiré dans une gerbe de sang par un trou fraîchement formé dans le sol, comme une sorte de « puits démoniaque » qui offre un petit côté ésotérique à l’oeuvre. Et déjà… on sait que l’on est marqué à vie, mais la montagne russe émotionnelle n’ira qu’en s’accélérant durant les deux heures que durent cette preview, croyez-nous!
De retour dans son domaine, Amicia aura pour mission de trouver sa mère, une alchimiste de renom qui vit cloîtrée avec son second enfant, Hugo, un garçon âgé de 5 ans atteint d’un mal étrange qui semble directement lié à l’apparition des forces obscures aux alentours. A peine le temps de souffler que l’Inquisition, avec à sa tête le dément Vitalis Bénévent, débarque chez vous en n’hésitant pas à tuer vos domestiques et vos proches dans un seul but: trouver votre frère, Hugo!
C’est alors que le véritable gameplay du soft se dévoile enfin, tandis que vous cherchez à vous échapper en compagnie de votre génitrice et de votre frangin dont les « crises » de maux de têtes ne cessent de s’accroître sous la pression engendrée par des événements dont il ne comprend pas la portée. On entre donc en mode infiltration pure et dure où il faudra s’aider des éléments du décor pour détourner l’attention des membres de l’Inquisition et vous faufiler hors de votre demeure, à leur insu. Au menu: coups de fronde en pleine tête, jets de pots en terre cuite ou lancer de cailloux sur des objets métalliques, le tout sur fond de réalisation graphique top niveau et de musique anxiogène à souhait, tandis que Hugo a désespérément besoin que vous lui teniez la main le plus possible (ce qui vous ralentit) sous peine de paniquer et attirer l’attention des ennemis.
Un passage hautement jouissif, qui clôt avec brio le premier chapitre de l’aventure tandis que votre mère vous supplie de trouver un certain Laurentius, alchimiste comme elle, seul capable de soigner l’étrange mal de votre petit protégé. Cela vous amène en plein coeur de la bourgade gouvernée par votre père, mais là où vous pensiez trouver de l’aide, on vous accueille à coups de volets fermés, de portes cadenassées et surtout… d’un fou furieux et de ses sbires qui vous accusent de l’arrivée de la Peste Noire dans la région! Le titre alterne alors phases d’infiltration bien senties et séquences de fuite à toute allure, non sans se permettre parfois quelques pauses pour laisser Hugo s’exprimer et nouer des liens avec cette soeur qu’il n’a quasiment jamais vue.
C’est justement là toute la force de A Plague Tale: sa justesse dans les relations entre une ado de 15 ans dont le quotidien est totalement bouleversé, et son petit frère qu’elle connaît à peine mais qu’elle va devoir protéger coûte que coûte. Chaque ligne de dialogue est ainsi ciselée à la perfection pour vous toucher en plein coeur, autant par le choix des mots que par le ton employé et la qualité du doublage. Énormément d’émotions se dégagent donc de ce binôme atypique, ce qui n’est pas sans nous rappeler un autre jeu mythique où infiltration, tension et duo attendrissant avaient marqué les gamers à tout jamais: The Last of Us!
Fort heureusement, après avoir couru jusqu’à en perdre haleine dans les étroites ruelles de la bourgade, vous trouvez enfin une âme charitable qui vous accueille et vous cache de vos poursuivants mais vous offre aussi des vêtements plus « passe-partout » ainsi qu’une nouvelle possibilité de gameplay: le crafting pour améliorer votre fronde et votre équipement via la récolte de matières premières disséminées dans les niveaux. De quoi vous donner envie d’explorer comme jamais les environnements conçus par Asobo, lesquels accrochent directement la rétine par la foultitude de détails visuels qu’ils intègrent, donnant véritablement vie à cette France du XIVème siècle en proie aux pires horreurs.
Mais le must est sans doute atteint au chapitre III, quand vous allez pour la première fois devoir échapper à des nuées… de rats! Alors on va être francs: si les infectés au Cordyceps de The Last of Us ou les zombies de Resident Evil vous filaient déjà une trouille bleue, vous risquez de faire un infarctus face aux rongeurs démoniaques de A Plague Tale: Innocence! C’est bien simple, dès qu’ils apparaissent à l’écran tel un raz-de-marée de noirceur et de cris stridents, vous vous crispez directement sur votre manette et ne recherchez alors plus qu’une chose: de la lumière!
C’est ainsi qu’une autre fonction de gameplay s’ajoute au soft: la gestion du feu! Il vous faudra cogiter pour trouver de quoi vous éclairer et faire fuir ces engeances monstrueuses, mortelles au moindre contact, tout en gardant Hugo proche de vous. Et là, je vous assure que le stress monte vite en flèche, avant un final qui vous entraîne en plein coeur d’un « nid » de rats et une fuite qui devrait vous rester longtemps en tête tant l’atmosphère suffocante des lieux est retranscrite à la perfection.
Vous l’aurez compris, en l’espace de trois chapitres et deux heures à peine, A Plague Tale: Innocence a réussi à nous subjuguer de part en part, rendant l’attente avant sa sortie encore plus difficile à supporter. Avec sa narration maîtrisée à chaque instant, son binôme de héros attendrissant et terriblement humain, son doublage tout bonnement parfait, son gameplay intelligent et ses phases de jeu qui jouissent d’une intensité visuelle et dramatique de haute volée, le nouveau jeu d’Asobo Studio va faire date dans le coeur de tous les gamers adeptes d’expériences vidéoludiques bouleversantes, on vous le garantit!
Story Trailer FR
Gameplay Vidéo
La Note Preview N-Gamz: 5/5