Battlefield V, même s’il peine pour le moment à convaincre vu le nombre phénoménal de dislikes sur son Reveal Trailer, entend bien, cette année, mettre une raclée à son éternel concurrent, Call of Duty, en surfant d’une part sur une campagne solo immersive qu’il est le seul à posséder (rappelons que Black Ops 4 sera purement multi), et d’autre part sur des batailles online titanesques comme la série en a toujours eu le secret. Si nous n’avons malheureusement rien pu voir de l’histoire durant la récente Gamescom 2018, nous avons néanmoins pu nous adonner une heure à un farouche combat multijoueur sur la fraîchement révélée map « Rotterdam » et… bon sang que c’était beau! Explications.
Révélée par un teaser pré-Gamescom un peu en amont de l’événement, la map Rotterdam de Battlefield V que nous avons pu tester en mode Conquête proposait une reconstitution fidèle de la célèbre ville portuaire totalement en ruines, à grands coups de surpuissant moteur Frostbite et surtout… de Ray Tracing!
Car oui, la chose qui nous a sauté aux yeux dès que nous avons pu mettre la main sur le soft, c’est l’incroyable beauté… de ses reflets! Que ce soit au niveau de l’eau ou des carrosseries de voiture en flammes, le Ray Tracing offre à ce BFV un rendu quasi photo-réaliste qui joue pour beaucoup dans l’immersion en pleine scène de guerre voulue par les développeurs, et ça marche violemment bien.
Niveau animation, même constat: on est sur du 60fps fluide et en Full HD, rendant les rixes encore plus viscérales que dans les opus précédents. De plus, de nombreux détails visuels viennent donner corps au combat, comme les éclaboussures de boue ou de flaque d’eau, la poussière, et bien entendu les décors destructibles, une marque de fabrique de la saga qui prend ici tout son sens.
Sur le plan du gameplay, le mode Conquête est retourné à ses racines en proposant toujours une capture de points de contrôle entre Allemands et Anglais sur une map gigantesque, mais en y adjoignant un compteur d’unités synonyme de respawn des gamers, qu’il conviendra de drainer à grands coups de frags ou en détenant plus desdits points de contrôle que son adversaire.
Nous nous sommes donc lancés en escouade de quatre (ok, de deux pour notre part, les deux autres PC de notre rangée étant étrangement vides) anglais en plein coeur du champ de bataille, après avoir bien entendu pris soin de sélectionner un point de largage (ou une unité amie) et l’une des quatre classes offertes par le soft.
Ces dernières font dans le classique avec l’Assaut et son gameplay bourrin comme on l’aime, l’Eclaireur qui détecte les ennemis et se la joue Sniper, le Soutien qui distribuera des munitions à ses potes (car elles sont beaucoup moins présentes sur la map, il faudra donc économiser les tirs) avant de jouer de la mitrailleuse pour exploser le mur protégeant un opposant, et enfin le Médic qui prend un peu de plomb dans l’aile dans cet opus, du moins sur le papier.
En effet, dans Battlefield V, tout le monde peut remettre sur pied un allié qui se vide de son sang s’il fait partie de la même escouade (ou le traîner sur le sol pour le mettre en lieu sûr, une chouette nouveauté), mais histoire de justifier son rôle, le Médic sera plus rapide que les autres classes à « ressusciter » ses potes et leur permettra même de repartir au combat avec une jauge de HP pleine. De plus, il soignera également vos blessures légères… et vu que dans ce Battlefield vous n’avez plus de régénération automatique de santé… autant dire que le Médic sera votre meilleur pote.
A notre niveau, le système nous paraît plutôt équilibré et la map regorgeait de chemins de traverse aptes à tendres de jolis guet-apens aux unités adverses, surtout quand les tanks s’en mêlent! Rotterdam fourmille également de débris et autres carcasses fumantes, dont une rame complète de train en plein milieu, qui promet des faces à faces épiques une fois entré à l’intérieur, pendant que vous croisez les doigts pour que personne ne déboule en face de vous. Jouissif, tout comme le fait de sniper les allemands qui s’approcheraient trop du point de capture « A » que nous tenions farouchement, planqués que nous étions sous un tram encore fumant et dont les volutes sombres nous masquaient à la vue de l’ennemi.
Bref, les sensations sont bien là , la physique des balles plus fun (adieu les déviations aléatoires bien frustrantes) qu’avant et on reste rarement les bras ballants sans croiser un adversaire, le tout étant magnifié par un Sound Design plutôt convaincant qui parvient même à faire froid dans le dos quand vous entendez les chenilles d’un tank poindre juste sur votre position. D’autant que la tension est bien plus présente puisque, comme dit plus haut, votre santé ne se régénère plus automatiquement.
On apprécie également les plus grandes possibilités de mouvement, notamment le sprint accroupi qui permet de se faufiler en minimisant la zone visible par l’adversaire et comme indiqué précédemment, la destruction dynamique des décors qui nous a parfois joué de sacrés tours quand l’immeuble dans lequel nous nous situions s’est littéralement effondré sur notre position. Une destruction massive donc, qui se voit contre-balancée par le système de fortification propre à la saga et ouvert à toutes les classes (mais mieux maîtrisée par le Soutien), vous permettant d’ériger des protections parfois salvatrices pour tenir une position.
Tous ces changements, qu’ils soient dans les munitions plus restreintes, la santé non régénérative, la gestion des couvertures, le fait que seule votre escouade puisse vous ressusciter et j’en passe, font que le rythme du jeu est un peu plus posé et que se la jouer en solo revient clairement à se tirer une balle dans le pied.
La stratégie est donc vraiment de mise, d’autant que rester avec votre équipe vous donne un sacré avantage en la personne des renforts d’escouade, qui s’utilisent grâce aux ressources que vous accumulez près des vôtres. Entre frappe aérienne, ravitaillement et tanks dévastant le champ de bataille pour vous filer un coup de main, vous aurez vite compris l’importance de ces bonus et collerez vos équipiers aux basques comme jamais.
En définitive, le mode Conquête de Battlefield V est toujours aussi solide et profite d’ajouts et de modifications qui, à notre sens, renouvellent l’expérience de jeu pour la rendre plus crédible, vous forçant à réellement communiquer entre vous pour vous en sortir sans trop de casse et mettant l’escouade au centre du gameplay. Un excellent feeling donc, en attendant d’en savoir plus sur le mode qui nous hype le plus: le Battle Royale et son mur de flammes!
La Bande-Annonce
La Note Preview N-Gamz: 4/5