La guerre entre les créateurs d’Ubisoft et Vivendi, le conglomérat de médias qui entend bien s’approprier la firme coûte que coûte, est clairement déclarée à quelques jours d’une assemblée générale capitale pour l’avenir du premier éditeur/développeur de jeux vidéo français.
Ainsi, dans une stratégie de communication bien huilée, Yves Guillemot, PDG d’Ubi, explique l’influence négative de Vivendi dans les décisions actuelles de l’entreprise, à commencer par la révision du salaire des développeurs. La compagnie avait prévu de mettre sur pied des plans d’action visant à mieux rémunérer les talents en fonction des performances de leurs jeux et de la société, une pratique très courante chez les autres acteurs majeurs du jeu vidéo, permettant de conserver les meilleurs éléments au sein du groupe… mais Vincent Bolloré, le boss de Vivendi, a refusé de voter pour cette mesure!
Rancunier, ce cher Yves déclare:
« L’an dernier, Vivendi n’a pas voté nos plans d’action visant à mieux rémunérer nos talents et, du coup, ils n’ont pas pu être adoptés. Cette année, Vivendi doit se comporter en actionnaire responsable. Ubisoft n’est pas un jouet mais une équipe olympique. Quand les collaborateurs se dépassent pour faire les meilleurs jeux de l’industrie, ils doivent être associés aux performances à moyen et long terme de l’entreprise. C’est normal et c’est un élément majeur dans la croissance des entreprises.«
Il est certain qu’avec ce type de comportement, Vivendi va faire fuir les talents vers les autres gros éditeurs du jeu vidéo, aussi espère-t-on que le groupe reviendra sur son décision.