Ressusciter Wolfenstein, le grand-père de tous les FPS, n’était clairement pas un pari gagné d’avance et pourtant… oui pourtant, avec le décomplexé The New Order et son futur alternatif dans lequel les Nazis ont gagné la guerre, Machine Games et Bethesda avaient fait renaître le phénix de 1992 de ses cendres pour une aventure sanglante, speed et violemment fun. Du coup, on attendait vraiment une suite au tournant, et c’est aujourd’hui chose faite avec Wolfenstein II : The New Colossus, que nous avons pu essayer deux bonnes heures chez Bethesda. Alors, essai confirmé ?
Vous pensiez avoir tout vu en termes de situations improbables, gores et « WTF » dans Wolfenstein : The New Order ? Et bien accrochez-vous car rien que le début de Wolfenstein II: The New Colossus risque de balayer bien des conventions établies dans le milieu surchargé des FPS ! En effet, notre session de prise en main nous a permis d’essayer la première demi-heure de jeu avant d’enchaîner sur une mission complète située plus loin dans le scénario, mais le côté déjanté se fait sentir dès le prologue puisque vous allez vous retrouver… en fauteuil roulant !
En effet, B.J. Blazkowicz (William de son prénom, c’est pas mignon ?) se réveille le 25 juin 1961 en plein cœur d’un sous-marin allié, après un long coma. Frêle au point de ne plus tenir sur ses jambes, notre tueur de nazis est sorti de sa torpeur par les alarmantes retentissantes signalant une invasion allemande au sein du vaisseau… et il n’a que quelques secondes pour réagir ! Pas de soucis pour le charismatique héros de la saga mère du FPS : il choppe le premier flingue qui passe par là, un fauteuil roulant et c’est parti pour 30 minutes de shoot « comme sur des roulettes » (OK, elle était facile).
Une idée de gameplay plutôt géniale puisque vous êtes forcément moins mobile que sur vos deux jambes, et que le moindre escalier va représenter un obstacle insurmontable. Et vous savez quoi ? Les ascenseurs dans les sous-marins… ça n’existe pas ! Il va donc falloir cogiter un peu (dans un Wolfenstein, ça fait tout drôle) et se servir des machineries et autres tapis roulant pour vous frayer un chemin jusqu’à la surface histoire de faire la peau à la générale nazie défigurée qui commande l’assaut.
De quoi se rendre compte de trois choses : la jouabilité est toujours aussi simple et jouissive, avec la possibilité d’équiper une arme dans chaque main pour encore plus dégâts, le titre est encore plus gore que le premier car oui, un nazi ça perd plus de sang qu’un être humain normal et ça peut même résister aux headshots quand ça veut, et enfin le casting, autant chez les « gentils » alliés que chez les bad guys, est juste énorme ! Entre une générale nazie complètement hystérique, sa fille boulimique non violente qui planque des sucreries en cabine, une afro « Jackson Five » en chef de la résistance et une force de la nature avec un lobe de cerveau en moins… on a une sacrée équipe et des situations toujours aussi riches en noms d’oiseaux et en torture à tout va. Les fans apprécieront en prenant tout ça très « second degré » bien sûr.
Du coup, après cette petite mise en bouche fort sympathique, nous avons pu tester une très longue mission qui nous envoyait en mode infiltration en plein cœur d’une Area 51 sous commandement du Oberkommando allemand, les petits gars ayant récupéré toutes les technologies aliens qui s’y trouvaient pour booster leur puissance de frappe comme jamais. Rassurez-vous, vous avez de quoi leur rendre la pareille puisque vous transportez sur vous… une mini-ogive nucléaire !
Vous allez donc trouver votre contact, un gars bien barjo adepte de la théorie du complot extraterrestre, planqué dans resto situé dans une bourgade américaine où parade un défilé militaire nazi. Bien entendu, il ne faut pas 5 minutes pour que votre couverture soit grillée (regardez le « Strawberry Milkshake Trailer » ci-dessous, vous comprendrez), et c’est en courant comme un forcené que vous parvenez jusqu’aux tunnels de la base avant de vous engouffrer dans un train filant à toute allure, en abattant au passage une quantité astronomique d’ennemis dans la joie et la bonne humeur. L’occasion de constater que le titre est plutôt costaud niveau difficulté (on nous a indiqué qu’elle n’avait pas encore été équilibrée dans notre version) et qu’il faudra la jouer un brin stratégique pour survivre, stealth kills en prime, le level design permettant quelques chemins détournés et la régénération automatique n’étant au programme que pour… 10 malheureux points de vie sur 50 !

« Le bourrinage intensif peut s’avérer pénalisant: l’infiltration et l’exploration étant plus poussées que dans le premier opus »
A noter que vous pourrez booster cette espérance de vie grâce à des points d’armures récupérés via des casques allemands et autres éléments de protection, mais également faire monter votre santé jusque 100 de façon temporaire en vous gavant de médipacks. L’obligation de fouiller chaque recoin des niveaux est clairement présente… et ça tombe bien vu que le soft regorge de munitions et de trousses de soin pour qui sait les chercher, sans parler des collectibles : 50 lingots d’or, 220 documents, 15 robots-jouets, 50 concepts arts, 15 Death Cards et 10 enregistrements… de quoi donner du fil à retordre aux fans de 100%.
De plus, le titre vous permet une petite personnalisation de votre héros avec des Perks, autrement dit des défis à réaliser ingame (tuer 25 commandants nazis avant qu’ils ne sonnent l’alarme, faire 50 headshots, …) afin de récupérer des boosts passifs permanents comme 15% de dégâts en plus pour les attaques de mêlée, des temps de recharge moins longs, etc… Encore une fois, les gamers atteints de « complétionnite » aiguë seront aux anges.
Bref, le gameplay est solide et loin d’être aussi bourrin que prévu, mais que vaut la réalisation ? Et bien pour le coup les petits gars de Machine Games ont repris le moteur ID Tech, en version 6.0, ce qui nous offre des textures convaincantes, des modélisations réalistes (et des décapitations aussi…), une galerie d’ennemis plutôt flippante et une animation à 60fps qui n’a jamais faibli durant notre session. Seul bémol : un tearing un peu dérangeant, mais nul doute qu’il devrait être minimisé pour la sortie du titre.
En résumé, ce Wolfenstein II : The New Colossus magnifie tout ce qui avait fait le succès de son aîné en l’entraînant encore plus loin dans la folie, le gore et le fun hardcore. Une valeur sûre pour les fans, et un opus qui devrait faire grand bruit à son lancement le 27 octobre prochain sur PlayStation 4, Xbox One et PC.
La Bande-Annonce
Le Strawberry Milkshake Trailer
La Note Preview N-Gamz: 4/5