Récemment approuvé sur la plateforme Steam Greenlight et confirmé sur PS4, Remothered : Tormented Fathers est un titre dont la conception puise ses racines dans les classiques de l’horreur, modernes comme old school. Fruit du brillant concepteur italien Chris Darril et de Stormind, le soft tente le défi de se mesurer aux géants actuels et de nous montrer que la thématique ainsi que l’ambiance priment toujours sur les gros budgets des triple A et les procédés « faciles » qu’ils utilisent pour vous faire peur. Tâche ardue, vous pensez ? Clairement oui, mais cela ne serait pas fun dans le cas contraire ! Alors pour voir si le pari est réussi, venez donc vous plonger dans l’obscurité du manoir de ce cher Docteur Felton avec moi…
Plutôt bourreau que médecin…
Dans Remothered, vous incarnez la jeune et charmante Rosemary Reed, venue questionner un vieux notaire à la retraite, le Docteur Felton, à propos de la disparition de la fille de ce dernier, Celeste. En effet, cette affaire n’a jamais été élucidée et notre héroïne a la ferme conviction qu’une macabre vérité se cache derrière toute cette histoire. Arrivée au manoir, elle est accueillie par l’infirmière s’occupant du bon docteur, Madame Gloria. Il semblerait en effet que le vieux bougre soit atteint d’une maladie étrange dont vous ne semblez pas bien saisir la nature.
Bien entendu, lorsqu’elle révèle ses intentions, Rosemary se retrouve face à un comportement hostile et froid. Peut-être s’est-elle aventurée trop loin, pile poil dans la gueule du loup ? Essayant de sortir de l’édifice, elle voit sa route barrée par des psychopathes et autres nonnes habillées en rouge, faisant partie d’une secte installée dans le domaine! Vous l’aurez compris, ce sera à vous d’éviter à la demoiselle un sort pire que la mort ! Mais au final, pourquoi notre héroïne tient-elle à ce point à résoudre cette affaire ? Qui est-elle en réalité ? Chaque chose en son temps, la vérité finira bien par émerger… si vous ne mourrez pas avant ! Attendez-vous donc à un scénario tirant tout son pouvoir narratif du degré d’immersion que le soft va vous procurer. Ici, il s’agit bel et bien d’un survival horror psychologique, qui vous surprendra à chaque tournant et où votre propre esprit sera la source de vos craintes !
Fuir, vous cacher ou… tasse de thé !
Remothered mélange beaucoup de styles lorsqu’il s’agit de son gameplay, mais ce qu’il n’est pas, en revanche, c’est un jeu d’action camouflé en jeu d’horreur. En effet, dans ce Survival à la troisième personne vu de dos, Rosemary n’est pas une guerrière ni une spécialiste des armes ! Et quand bien même, vous ne trouverez aucune véritable arme à feu dans tout le jeu. Il s’agira donc de ruser en utilisant des objets de la vie de tous les jours qui seront parsemés ici et là dans le manoir. Ciseaux, petites pelles de jardinage ou barres de fer, les moyens de vous défendre et de mettre en échec les attaques de vos assaillants seront variés. Cependant, vous n’aurez aucun réel moyen de les arrêter définitivement ou de les tuer. Vous ne serez jamais en sécurité ! Le soft vous obligera à rester sur vos gardes continuellement.
Durant la séquence de gameplay que la démo m’a offerte, j’ai ainsi dû survivre à une séquence de chasse où le Docteur Felton vous cherche pour mettre fin vicieusement fin à vos jours. Toute la finesse du jeu se révèle durant ces phases. Vous aurez de fait tout un éventail de possibilités qui s’ouvriront à vous pour échapper au psychopathe vous collant aux basques. Bien-entendu, le choix le plus sensé, c’est d’éviter de courir comme un dératé et de vous servir de placards et autres meubles pour vous cacher, attendant que la zone soit sûre avant de continuer votre avancée. Cela dit, l’IA des ennemis est assez bien programmée et ne suivra pas une routine fixe. Cet élément aléatoire vous mettra donc parfois dans des situations où la fuite en toute hâte est la meilleure solution ! Mais attention, vos pas feront du bruit qui alertera fatalement vos poursuivants. Heureusement, si jamais vous vous faites attraper, ce n’est pas forcément la fin ! Une petite séquence en QTE vous donnera une chance d’échapper aux griffes de l’ennemi ! En cas d’échec, une séquence de mort bien gore vous attend…
Au rayon des anecdotes, mon objet préféré est sans équivoque la tasse de thé. Oui, vous avez bien lu. En plus des items d’auto-défense, vous trouverez des instruments de « diversion » qui, lancés dans la direction de votre choix, attireront l’attention des psychopathes, vous laissant la chance de vous faufiler plus loin. Bon ok, je dois bien l’avouer: j’ai passé plus de temps à lancer ces tasses de thé sur la tête du Docteur Felton qu’autre chose… Mais bon, il le méritait bien ! Important à noter : le jeu final comportera un système d’upgrade qui permettra à Rosemary d’apprendre de nouvelles techniques de survie.
Aucun doute ici que l’influence de Clock Tower, dont le créateur Chris Darril est un grand fan, se fait sentir de façon flagrante. Je me suis amusé comme un petit fou en testant les réactions de l’IA et en étant agréablement surpris à chaque fois. Le jeu est tout bonnement stressant et chaque indication visuelle du danger mettra vos sens en alerte. Votre vitesse de déplacement, surtout lorsque vous vous accroupissez pour faire moins de bruit ou vous cacher derrière du mobilier, est assez limitée, ce qui rajoute une couche de peur quand vous savez que vos adversaires sont rapides sur pattes. Pour tout vous dire, je n’avais pas ressenti une telle terreur depuis des titres comme les premiers Silent Hill ! Vous serez tout simplement désemparé et reprendre vos esprits sera vital si vous voulez voir la fin de votre parcours… vivant!
Un jeu d’ombre et de lumière
Sur le plan de la réalisation, le soft est tout bonnement magnifique. Chaque recoin du manoir est modélisé avec le plus grand soin, et les détails qui y sont apposés rendent les lieux pleins de vie et réalistes à souhait. Le tout est bien-sûr assisté par une maîtrise des effets d’ombre et de lumière époustouflante, l’obscurité vous obligeant parfois à sortir votre fidèle lampe de poche pour y voir quelque chose. Remothered nous montre à quel point l’Unreal Engine est capable de faire des merveilles quand il est entre de bonnes mains !
Côté modèles des personnages, le titre n’est pas en reste bien-entendu. Rosemary est un personnage féminin qui fait bien son âge ! En effet, elle n’est pas affublée de vêtements clichés et affriolants, mais dégage plutôt une certaine classe de par son character design simple et efficace. Le Docteur Felton, quant à lui… c’est une autre histoire ! Sa folie se traduit très bien sur son physique et son allure, ne portant qu’un tablier de jardinage sur lui (heureusement qu’il n’est pas frileux). Il déambulera ainsi tel un automate fou et brisé dans les couloirs du manoir… J’ai été impressionné par les expressions faciales que les personnages peuvent avoir d’ailleurs. La peur et la panique se lisent très facilement sur le visage de Rosemary, ce qui ajoute de l’authenticité à l’ensemble. Je suis plutôt sûr que, en jouant, je faisais les mêmes grimaces qu’elle durant une séquence de poursuite…
Mais tout cela ne rimerait à rien si les animations corporelles ne suivaient pas ! Ici aussi, l’équipe de Stormind a traduit avec brio ce que les personnages doivent dégager comme émotions en leur donnant vie de la façon la plus fluide et réaliste possible. Rosemary gigote, tremble et est visiblement secouée selon ce qu’elle vit ! Il faudra justement être très attentif à la façon que votre personnage aura de se tenir, car aucune barre de vie ne vous montrera votre état de santé ! Observez et agissez en conséquence…
Justement, en parlant de barre de vie, aucun élément de HUD ne viendra déranger votre vue pendant que vous jouez. Aucun objet ne scintillera de manière grossièrement évidente, vous poussant donc à véritablement fouiller chaque recoin ! Lorsqu’une icône d’objet ou une QTE apparaît, c’est dans un style très épuré et minimaliste. J’ai beaucoup apprécié cette façon de faire, car les environnements restent comme ça la principale source d’intérêt ! Rien ne viendra attirer votre regard, vous déconcentrant de ce qui vous entoure.
C’était quoi ce bruit ?…
Soyons clairs : dans un survival-horror, la pièce maîtresse est le mixage audio. Si l’ambiance sonore ne vous met pas en total inconfort, le pari est perdu d’avance. Remothered : Tormented Fathers m’a, sur ce plan, mis une claque magistrale avec ses bruitages se servant très bien de l’effet stéréo (D’ailleurs ce jeu se doit d’être joué avec un casque de bonne facture, ordonnance du chef !). L’ambiance est lourde et malsaine, comme si les murs du manoir essayaient de nous parler pour nous prévenir du danger imminent. Chaque pas fait craquer le parquet lorsque vous arpentez les couloirs, quand tout à coup… la musique distordue d’un vieux gramophone se fait entendre au loin. Vous vous arrêtez net. C’est une chanson très ancienne, le disque a vécu. Vous avancez pour trouver la source, passant près des fenêtres qui n’ont pour seul spectacle qu’une pluie torrentielle à vous montrer et dont le bruit blanc assourdit vos sens. Évoluant lentement et tout en douceur, comme si, inconsciemment, vous ne vouliez pas attirer l’attention de ce qui pourrait se tapir dans les sombres recoins de la maison, vous arrivez devant une porte que vous poussez. Pas de doute, la musique vient bien de cette pièce… La suite, je préfère ne pas vous la spoiler tant elle est bonne ! Vous l’aurez compris, l’ambiance sonore de Remothered vous immergera dans un monde aussi mystérieux que terrifiant !
Au niveau des compositions musicales, nous aurons droit à des morceaux composés par l’illustre Nobuko Toda, qui a officié pour des titres célèbres comme Metal Gear Solid, Halo ou encore Final Fantasy ! Il sera accompagné par l’artiste italien Luca Balboni pour une bande-son orchestrale et sombre, qui sait quand elle doit passer en sourdine tout autant que lorsqu’elle doit arriver en trombe, grandiose et terrifiante, pour vous prévenir que vous êtes repéré et… que la partie de cache-cache commence ! Une brillante addition qui ne fera qu’accentuer la qualité sonore du soft!
La promesse d’un effroi mémorable
Cette démo presse de Remothered: Tormented Fathers m’a laissé avec une impression plus que positive et je peux vous assurer que le jeu, une fois finalisé, risque d’être l’un des plus aboutis qui soit dans la branche du survival-horror à l’ancienne. J’ai donc hâte de voir ce qu’il nous réserve et les améliorations portées d’ici-là  ! En attendant, je vous conseille de visiter le site officiel, dans lequel vous pouvez vous inscrire pour en tester une version beta bientôt ! Restez bien entendu branchés sur N-Gamz.com pour un futur test complet du titre, qui sortira sur PC et PS4 courant 2017.
La Bande-Annonce
La Note Preview N-Gamz: 4/5