Acte 1Â : Konami, de la peur, de l’infiltration et du sport!
On quitte le hall 4, alias la business area, pour un retour dans le Hall 7 afin de couvrir le choc des cultures du salon : les stands Ubisoft et Konami, situés face à face. Un vrai paradoxe entre le jeu occidental, qui marche de mieux en mieux au niveau mondial, et le jeu asiatique, dont le marché dépérit à vue d’œil. D’ailleurs, au vu du stand de l’éditeur de Metal Gear Solid, force est de constater que tout le pôle vidéoludique japonais tente de « s’occidentaliser » justement. J’en veux pour preuve le développement du dernier Silent Hill en date, confié à des … Tchèques ^^.
Mais juste avant d’entrer dans le Hall, le visiteur lambda pouvait, sur son chemin, se restaurer dans un restaurant uniquement réservé aux journalistes (et çà , c’est la classe), s’octroyer un petit massage histoire de tenir le coup, et surtout photographier de jolies babes qui, un peu à la façon des serveurs dans les bars (où des maqueraux à Pigalle), tentaient d’achalander le geek vers le hall contenant le stand qu’elles représentait. Allez, rien que pour vous, la plus jolie de toutes : la sublime représentante de Razer, qui a du faire décrocher la mâchoire à bons nombres de mes collègues journalistes et autres visiteurs plus classiques !
Bon allez, trêve de rêveries et direction l’empire du soleil levant avec le stand Konami, qui faisait dans la sobriété et l’efficacité. Dès le départ, un « bunker » (les allemands protègent leurs rejeton d’images qu’ils ne pourraient tolérer, d’où le fait que tous les softs un peu « trash » aient été cloisonnés ainsi) réservé aux jeux adultes de la firme, avec Silent Hill Downpour, Never Dead et Zombie Apocalypse. Trois titres dans un seul bunker, avec deux consoles qui leur étaient respectivement dédiées, c’était clairement trop peu. Résultat, pour faire un bon boulot, je suis resté longtemps dans l’antre de l’horreur de Konami, et j’ai eu droit à un gentil « You cannot stay here any longer, sir » avant de me faire jeter…mais l’info est à ce prix^^.
J’ai démarré, forcément, par Silent Hill Downpour, un jeu attendu au tournant par les fans de la franchise, surtout depuis le catastrophique Homecoming. Konami, fort du renouveau apporté à la saga Castlevania par le studio occidental de Mercury Steam, a décidé de confier les rênes de sa série horrifique fétiche à un autre partenaire européen : Vatra Games, développeur tchèque (et accessoirement auteur du plus qu’insipide Rush’N Attack sur Xbox Live et PSN). Au programme, ambiance renouant avec le deuxième épisode de la saga (brûme, héros au passé trouble), tout en misant sur un aspect plus gore et malsain, emprunté des adaptations cinématographiques de la série. Le scénario vous entraîne dans la peau de Murphy Pendleton, un prisonnier dont le bus pénitentiaire a eu un accident à proximité de la bourgade des cauchemars. La démo présentée nous proposait deux phases de jeu : aventure et combat.
Dans la première partie, vous arriviez à Silent Hill, et deviez tenter de faire marcher un téléphérique pour rejoindre l’autre côté d’une falaise. Codes à trouver, matière grise à faire marcher et coupures de presse à ramasser, rien de bien folichon et novateur, mais de l’efficacité, et surtout une ambiance brumeuse et des sonorités propres à l’univers que les fans apprécient tant. La deuxième partie du soft nous faisait combattre des espèces de mutants féminins, un mix entre les infirmières zombies du premier opus et des harpies, dont les cris incessants faisaient tituber notre héros. Gros bémol : le système de combat hyper rigide…à ce niveau, Silent Hill n’a pas encore réussi à passer le cap. Mention négative également pour les graphismes et la technique en général : mon Dieu que c’est laid ! Textures pixellisées à l’extrême, voire carrément inexistantes, animation peu naturelles, modèles 3D peu aguicheurs, caméra à l’ouest et aliasing à outrance, autant dire que Silent Hill Downpour pique clairement les yeux. Espérons seulement que les développeurs profiteront du temps qu’il leur reste (le soft est prévu pour février 2012) afin d’améliorer tout çà .Â
Second jeu à faire les frais de mon statut journalistique : NeverDead. Celui-là , je l’attendais assez, notamment grâce aux trailers de lancement qui mélangeaient allègrement humour trash, ambiance gothique et héros immortel. Dans la peau d’un chasseur de démon et accompagné d’une ravissante jeune femme à la verve et la répartie plus que prononcée, vous allez vous retrouver dans un TPS déjanté dont la particularité est de voir, au moindre coup, votre héros perdre l’un de ses membres. Vous pourrez donc vous retrouver à combattre avec une jambe ou un bras en moins, voire avec uniquement votre torse^^. Le must étant de s’arracher le bras pour combattre avec telle une masse. D’ores et déjà mythique. Signalons également qu’en plus de l’action, vous aurez à résoudre certaines énigmes qui vous demanderont, notamment, de vous démembrer totalement pour ne diriger que votre tête, et vous catapulter via une geyser défaillant, directement dans la cheminée d’un musée rempli de morts-vivants. Quand je vous disais que NeverDead ne se prenait pas au sérieux^^.
Hélas, malgré une ambiance plus que plaisante, un héros scato-charismatique et des graphismes de toute beauté, un énorme écueil vient entacher les futures chances de succès du soft : la caméra ! C’est bien simple : suivre une rixe s’avère être extrêmement pénible, tant l’angle de vue s’affole à tout bout de champ. Malgré le lock, on perd souvent l’ennemi de vue et on se fait écharper à une vitesse hallucinante. Si ce problème est réglé pour la sortie du titre, on tiendra là un très bon défouloir. En attendant, on se retrouve avec un jeu injouable.
Enfin, dernier jeu présent dans le bunker adulte : Zombie Apocalypse, un shoot coopératif en vue de dessus, développé spécialement pour le Xbox live et le PSN. Graphiquement pas au top, mais incroyablement défoulant. Néanmoins, on est loin, en termes d’ambiance, d’un Dead Nation, qui reste la référence en ce domaine pour tous les fans de Romero ! Wait and see, le jeu n’ayant pas encore de date de sortie prévue.
A la sortie du bunker adulte, on pouvait admirer deux-trois licences totalement inconnues d’autre développeur, dont Sniper 2, qui se payait le luxe de s’offrir les services d’une véritable voiture d’interception de la police américaine ainsi que d’un SWAT avec lequel on pouvait gentiment se faire prendre en photo, en toute délicatesse, comme en témoigne les clichés ci-dessous.
Mais trêve de rêveries et retour au stand Konami pour la grande star que tout le monde attendait au tournant : j’ai nommé PES 2012. C’est bien simple, malgré la suprématie de FIFA ces dernières années, le jeu de Mister Seabass est toujours adulé par des hordes d’afficionados qui n’attendent que la version qui leur permettra de récupérer ce qui leur est dû : le titre de meilleur jeu de foot de tous les temps ! Après avoir pu y jouer, je ne peux que constater les efforts entrepris par Konami pour rehausser le gameplay et le contenu du soft, et surtout le moteur graphique, enfin digne de ce nom. Cela fera-t-il le poids face à la puissance financière et marketing d’EA ? J’ai bien peur que non. A signaler également que la version 3DS était également présentée et qu’elle s’avérait plus que convaincante.
Retour également sur trois jeux présentés en katimini (sur seulement une borne chacun ^^’), à savoir notamment le nouveau Dance Dance, jeu de rythme muni d’un tapis à flèche et qui fait toujours son petit effet, malgré l’hégémonie de Just Dance (d’Ubisoft, comme par hasard) sur le marché depuis quelques temps. Deuxième soft assez discret, le très psychédélique El Shaddai, qui n’est qu’édité (et non développé) par Konami. Pour les nouveaux venus, il s’agit d’un soft d’action/plate-forme au design totalement hallucinogène et au contexte biblique plus que nébuleux. Enfin, dernier jeu qui faisait dans le top secret : Skull Girl, un soft de baston composé uniquement de personnages féminins et dont la particularité, en plus d’être téléchargeables sur PSN et Xbox Live, est d’offrir des graphismes et des animations dignes d’un animé japonais. Très impressionnant, étonnamment jouable et jouissif, ce titre risque de pêcher par son chara design qui ne plaira pas à tout le monde. Allez hop, la preuve en photos et vidéo.
On quitte cette visite guide de Monsieur Konami par quelques photos et l’autre jeu sensation : Metal Gear Solid, Snake Eater 3DS. Présenté dans un stand fermé, le jeu était jouable sur une demi-douzaine de 3DS. Copie conforme du jeu PS2, le titre bénéficie d’un rendu 3D très sympathique, bien que relativement optionnel dans ce type de soft où l’infiltration vue de dessus prime. Notons cependant qu’il reprendra les améliorations de l’édition ultime sur console de salon, vous permettant donc de faire toute l’aventure en vue interne. Assurément une licence forte pour la petite dernière de chez Nintendo, dommage qu’il ne s’agisse que d’un portage. Allez hop, juste le temps de deux-trois photos souvenirs et d’un petit coucou aux babes, et on file chez Ubisoft !
Acte 2Â : Ubisoft, du Rayman, de la danse et Ezio en embuscade!
Ubisoft était sans conteste le mastodonte européen de ce salon. Avec plus d’un/tiers du hall 7 à son actif, le développeur/éditeur vidéoludique d’origine française pouvait se targuer de proposer des titres de qualités, jouables sur de nombreuses bornes. Un régal pour les journalistes présents lors de cette journée spéciale presse. Non content d’attirer les foules par son catalogue des plus aguicheurs, Ubisoft avait également le plus grand écran LCD à sa disposition, trônant fièrement sur une imposante scène. Tout cet attirail permettait des démonstrations live des jeux phares ainsi que des séances de Q&A avec les développeurs. Une excellente idée !
Place aux jeux avec le truculent Rayman Origins, où comment faire de la 2D digne des tous meilleurs films d’animation de chez tonton Disney, dans un jeu de plate-forme coopératif absolument délirant et terriblement addictif. Deux phases de jeu étaient proposées : l’une consistant en un niveau où le scrolling vertical était imposé, Rayman et ses amis essayant d’éviter la montée des eaux en sautant de fleurs en fleurs. L’autre séquence, tout aussi grisante, voyait nos protagonistes être entourés d’une nuée d’insectes dont la piqure les faisait gonfler puis exploser comme des ballons de baudruche. Une seule solution, activer des interrupteurs éclairant le chemin ou vous octroyant une illumination personnelle temporaire. Synchronisation et entraide étaient de rigueur, comme vous pourrez le constater dans cette vidéo.
Ubisoft s’est également diversifié aux cours des dernières années en se mettant notamment aux jeux de rythme, et sa série des Just Dance était dignement représentée avec le troisième opus, très présent sur la scène principale et très populaire (surtout grâce à ces jolies danseuses urbaines), c’est un fait. Néanmoins, THE jeu musical du salon était sans nul doute également chez Ubi avec l’excellentissime The Black Eyed Peas Experience. Doté d’une tracklist de folie exclusivement interprétée par le groupe éponyme, le soft est compatible Kinect, Move et Wii Controler.
Après avoir essayé les trois versions, force est de constater que la version kinect est la plus immersive, mais également la plus…injouable, la détection de mouvement ayant encore besoin d’énormes ajustements. Néanmoins, le jeu est assez joli, l’ambiance est au top (vous incarnez un newbie qui défie les BEP face à face sur le dancefloor^^) et la plastique de Fergie va vous faire tourner la tête. Cadeau pour vous, trois vidéo dont une qui vous prouvera que BEP vise tous les publics, même les moins âgés^^. Il n’y a pas à dire, elle m’a fait craquer la petite au lapin^^’. Une future gameuse dans l’âme!
Deux exclusivités européennes étaient également dévoilées chez Ubi lors de cette Gamescom 2011 : Far Cry 3 et Ghost Recon Future Soldier. Pour le premier, seule une courte séquence de jeu nous a été dévoilée. Un peu chiche mais mettant néanmoins dans l’ambiance de cette aventure qui vous fera incarner Jason Brody, un rescapé perdu sur une île en proie à une guerre civile. La démonstration nous faisait d’abord survivre à une tentative de noyade avant de nous demander d’accéder à un hélicoptère perdu en pleine cambrousse. Le jeu semble très ouvert, avec plusieurs façons d’atteindre notre objectif (bourrin ou infiltration) et de nombreux QTE émaillent l’action pour rendre le soft plus dynamique. Ce qui m’a le plus frappé était sans doute l’ambiance assez sombre qui tranchait radicalement avec les décors paradisiaques. Il faudra néanmoins patienter avant d’en savoir plus, le jeu n’étant prévu que courant 2012. L’autre exclu, GR Future Soldier, nous était livrée au travers d’un trailer identique à celui de l’E3, et d’une présentation du mode d’upgrade d’armes via le kinect. Totalement gadget, selon moi. Bref, rien de neuf à ce niveau.
Enfin, on termine ce tour complet du stand Ubi avec Assassin’s Creed Revelation, qui proposait uniquement le mode multi, en deux configuration disctinctes. L’une, identique au multijoueur de Brotherhood, n’apportait rien de plus à la série, hormis des animations plus travaillées et des enchaînements plus rapides. L’autre part contre, faisait disparaître complètement le radar au profit d’une jauge de proximité hyper approximative, vous obligeant à vous fier à tous vos sens plutôt qu’à des indications du hub. Absolument grisant, ce mode relance littéralement l’intérêt du multi. Dommage que le moteur vieillissant du soft altère un peu le plaisir du jeu. Fort heureusement, on peut compter sur Ubi pour s’en sortir malgré le retard graphique, grâce à une histoire qui devrait clore la trilogie d’Ezio en beauté !
Dernier jeu présenté chez Ubi, Anno 2070, sorte de Sim City basé sur deux factions, l’une industrielle, l’autre écologique, qui tentent de survivre après un cataclysme ayant détruit une bonne partie de la surface dela Terre. Bienplus axé gestion que combat, le soft bénéficie de graphismes haut de gamme et d’un gameplay qui s’annonce relativement riche, du moins c’est ce qu’a laissé sous-entendre la présentation live du jeu sur la scène principale. Malheureusement, Anno 2070 ne sera disponible que sur PC pour la fin d’année. Dans le même style, Ubi nous proposait également From Dust, un God Game disponible sur les plates-formes de téléchargement, développé par Eric Chahi (Another World, Heart of Darkness) et dont le principal attrait est de pouvoir modifier le relief du terrain pour protéger et guider les populations vers un puits de connaissance. Bon, il est désormais temps de retourner à la business Area pour le showcase privé de Larian Studio et de leur nouveau bébé : Dragon Commander ! Let’s Go !