Review

Le petit studio français Kylotonn, qui s’est vu attribuer l’année dernière la licence WRC au détriment de Milestone, revient sur le devant de la scène avec un second volet de sa simu de rallye, mais également le sixième pour l’éditeur BigBen : WRC 6 ! Cette fois, impossible pour nos frenchies de rejeter la faute sur le changement de développeur en cas de sortie de route… alors apprêtez-vous à un test sans concessions !

Frenchies au volant…

"Pas le temps de contempler les menus que vous voilà déjà au volant d'un bolide!"

« Pas le temps de contempler les menus que vous voilà déjà au volant d’un bolide… pour de très bonnes sensations de conduite! »

Avant de débuter ce test de WRC 6, il semble intéressant de dresser le CV de Kylotonn, un petit studio de développement basé à Paris. Bon, autant être franc, il n’a pas vraiment brillé dans la création d’œuvres vidéoludiques puisqu’on lui doit des titres plutôt anecdotiques comme Hunter’s Trophy ou encore… My Body Coach ! Espérons donc qu’avec la licence WRC, ces développeurs trouvent enfin le moyen de nous montrer ce dont ils sont capables.

Il faut avouer que la route est large pour eux puisqu’on ne peut pas dire que la concurrence soit rude dans le créneau des jeux de rallye. En effet, mis à part l’excellent Dirt Rally et le Sebastien Loeb du revanchard Milestone, il y a de la place sur les routes boueuses de la simu quatre roues motrices, surtout quand on cible un gameplay hybride entre arcade et réalisme comme le fait WRC 6.

Seb, t’es où ?

"Un mode carrière plutôt long et une soixantaine de spéciales officielles"

« Un mode carrière plutôt long et une soixantaine de spéciales officielles »

A peine a-t-on lancé le jeu que ce dernier nous met de suite au volant d’un petit bolide, directement dans la peau de Mads Østberg histoire de réaliser vos deux premiers circuits et jauger votre capacité de conduite. Le but? Permettre au soft d’ajuster lui-même son degré de difficulté (paramétrable par la suite). Vient ensuite le sacro-saint mode carrière dans lequel vous pourrez créer votre personnage suivant les traditionnels « nom, prénom et origine », avant de rejoindre l’une des trois équipes mises à votre disposition et entamer ainsi les différents rallyes proposés. Du classique pour le moment, même si on s’amusera de l’absence de Sébastien Loeb, champion de la discipline, sous contrat avec Milestone pour un jeu à son nom.

« Mais quoi de neuf dans cette suite ? », me direz-vous. Et bien honnêtement, le studio n’a pas chômé. Le jeu offre ainsi une meilleure adhérence des véhicules, des sensations de pilotage plus crédibles et, même si le soft est loin d’une simulation pure et dure, on s’en sort beaucoup mieux avec le style de conduite proposé que l’année précédente, que l’on soit pro ou néophyte. Bref, c’est vraiment en prenant le volant que l’on « sent » la différence et le boulot effectué, mais aussi dans les nombreux réglages mécaniques possibles sur votre véhicule, que l’on peut bien entendu automatiser pour éviter de mettre les mains dans le cambouis (faut me comprendre… c’est salissant…).

"Beaucoup de réglages possibles pour un mix parfait entre arcade et simu"

« Beaucoup de réglages possibles pour un mix parfait entre arcade et simu »

Niveau contenu, le titre vous offre plus de 60 spéciales officielles, à l’inverse d’un Dirt, avec notamment un nouvel environnement plutôt sympathique : la Chine. De plus, le mode carrière précité vous invite en WRC junior, puis WRC 2 et enfin WRC, pour une durée de vie plus conséquente que WRC 5 et des conditions climatiques plus réalistes qui bouleversent vraiment votre façon de conduire. Enfin, le Rewind a été retiré, ce qui vous obligera à être bien plus concentré qu’avant.

Histoire d’en rajouter une couche, WRC 6 peut se jouer à deux en écran splitté, une possibilité bien trop rare de nos jours et pourtant terriblement fun. Il existe même un mode différé permettant de vous affronter jusqu’à 8, sans parler bien entendu du réel mode online, plutôt stable pour le coup.

Un moteur 3D qui doit passer la seconde

"Visuellement, WRC 6 est encore loin de nous éblouir"

« Visuellement, WRC 6 est encore loin de nous éblouir »

Nous sommes d’accord, WRC 5 était loin d’être le plus beau jeu de course du marché, et sa suite ne déroge malheureusement pas à la règle. Les graphismes sont toujours aussi palots, avec un public qui manque cruellement de vie et des environnements travaillés, certes, mais très loin d’être resplendissants. Néanmoins, à présent que le gameplay semble enfin bien adapté, on se dit que Kylotonn va avoir plus de temps pour peaufiner l’enrobage visuel l’année prochaine, d’autant que cette fois la variété des paysages est plus qu’impressionnante. On passe ainsi de coins semi-forestiers à des glaciers, avant de déraper sur du pur bitume, pour un vrai plaisir de conduite.

Quant au côté sonore, même si les commentaires et autres indications se montrent assez rapides, ils ont le mérite d’être clairs et concis, devenant un très bon atout pour les courses pour peu que l’on décide de les écouter sérieusement. Les bruitages, quant à eux, sont plutôt réalistes bien que certaines voitures manquent étrangement de peps…

Le roi du rallye ?

Avec un excellent Dirt en face, il est clair que visuellement WRC 6 ne fait pas le poids. Et pourtant, avec ses très bonnes sensations de conduite, son équilibre quasi parfait entre simu et arcade, sa licence officielle et son multi en écran splitté qui devrait rendre bien des familles heureuses, le petit dernier de Kylotonn Games semble être sur de bons « sillons » pour nous étonner avec son opus 2017. En attendant, ce WRC 6 reste un bon jeu de rallye accessible comme il faut.

La Bande-Annonce

Réalisation: 14,5/20

Bien que le jeu reste tout à fait acceptable sur le plan visuel, il ne fait clairement pas le poids face aux ténors du genre comme Project Car, Dirt Rally ou Drive Club. Gageons que l’opus 2017 saura enfin nous en mettre plein les yeux et nous offrir des environnements plus détaillés ainsi qu’un public moins horrifique pour les yeux.

Gameplay/Scénario: 17/20

Le studio a accompli de réels progrès quant aux sensations de conduite, proposant un mix parfait entre arcade et simulation, entre accessibilité et technicité, pour un vrai plaisir procuré au joueur. Les options mécaniques sont nombreuses et, même si le mode carrière aurait mérité un peu plus de scénarisation, il n’en reste pas moins très agréable à parcourir. De plus, la suppression du Rewind vous oblige à être plus attentif, ce qui n’est pas un mal pour l’immersion

Bande-Son: 14,5/20

Si l’ambiance sonore dans les menus reste simple, les commentaires et aides de votre copilote représentent un réel plus pour vous aider durant les courses. Les voix sont claires et compréhensibles, passant sans soucis au-dessus des bruits de moteurs, lesquels ont parfois tendance à manquer cruellement de punch… d’où la note.

Durée de vie: 16/20

Une soixantaine de spéciales, des défis chrono, un multijoueur online ou en écran splitté, un mode carrière ultra complet… Vous en voulez encore ou j’arrête là ?

Note Globale N-Gamz.com: 15/20

Kylotonn a clairement fait du bon boulot pour assurer une bonne reprise de la saga WRC, notamment en modifiant sensiblement son gameplay pour en faire un mix arcade/simu plus que plaisant. Avec ses excellentes sensations de conduite, son large contenu, sa licence officielle et son mode multi online ou en écran splitté, ce WRC 6 fait mieux que son aîné, mais pêche toujours par sa réalisation graphique en deçà des possibilités actuelles. Une claque graphique pour 2017 peut-être ?



About the Author

Arkamis
J'ai appris à connaître les jeux vidéo très tôt, grâce a mes frères, avec la NES, la Master System, et j'en passe. J'y ai découvert un univers de rêve qui, 15 ans plus tard, me réserve toujours autant de surprises et de plaisir, que ce soit rétro ou current gen