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Envie de voir le résultat si les nazis avaient gagné la Seconde Guerre Mondiale, s’ils régnaient sur le monde et avaient développé une race de robots destructeurs ? Alors la réponse est dans Wolfenstein : The New Order, un FPS ambitieux, suite du grand-père du genre : Castle Wolfenstein ! Plus de trente ans après son aîné, le soft peut il se targuer du statut de référence ? La réponse ici-même.

Réalité parallèle

B.J. au pays des Nazies, le retour!

L’histoire de Wolfenstein remonte à 1981 avec Castle Wolfenstein, soft qui sera par la suite à l’origine de Wolfenstein 3D onze ans plus tard, alias le papa des jeux de tir en vue subjective made in ID Software, encore considéré aujourd’hui comme le père du célèbre… Doom qui a vu le jour un an et demi après ! Vous comprendrez donc aisément que pour faire revenir la licence sur le devant de la scène, il fallait en comprendre ce qui en a fait son succès. C’est ainsi que dans ce Wolfenstein : The New Order, on retrouve toujours un FPS, cette fois développé par MachineGames et édité par Bethesda, que l’on connaît notamment pour des softs comme Elder Scrolls, Dishonored ou encore le très attendu survival-horror « The Evil Within ». Pour info, le dernier titre estampillé Wolfenstein date de 2009… et il n’était pas vraiment inoubliable. Bonne nouvelle pour les adeptes de la licence, ce « Nouvel Ordre » semble prendre un chemin bien plus aguicheur !

Vous vous retrouvez donc en 1948, dans la peau du B.J. Blazkowicz, héros de la saga qui a un compte à régler avec le Général Strasse. Il faut dire que le bougre a commis l’erreur de tuer celle qui faisait battre le cœur de notre valeureux soldat, la séduisante Caroline Becker, lequel va donc décider de se lancer dans un dernier assaut suicide contre la forteresse de son ennemi juré. Hélas, dans cette réalité parallèle, les allemands ont un énorme avantage technologique sur la Résistance… et le raid tourne à l’échec pur et simple ! On se retrouve donc catapulté en 1960, dans un monde bien différent du nôtre. En effet, cette fois, les nazis ont gagné la seconde guerre mondiale ! L’agent B.J. Blazkowicz, qui sort d’un coma, dont il s’était retrouvé plongé suite à l’attaque ratée douze ans plus tôt, va devoir faire face à cet environnement qu’il ne connaît pas, trouver les dernières poches de résistance, et faire ce pourquoi il est né : combattre de méchants nazis dont le Général Strasse, Fraü Engel, ou encore Bubi l’aryen. Une histoire de vengeance que l’on pourra d’ailleurs découvrir avec de petites variations suivant un choix donné en début de partie (une personne à sauver plutôt qu’une autre, chacune étant narratrice de l’histoire de B.J.).

L’enfance de l’art

Des méchants complètements schizophrènes

Le gameplay de Wolfenstein : The New Order, fait dans la simplicité avec des touches que les habitués du genre connaissent bien. Se baisser, courir, changer d’arme (deux transportables), etc… tout se fait de façon intuitive pour qui est adepte des FPS. Le jeu se veut assez linéaire, même si certains objectifs seront parfois très nébuleux car n’apparaissant pas systématiquement à l’écran. Autant dire qu’il faudra fréquemment consulter la carte, ce qui casse le rythme du soft. A côté de ça, vous pourrez quand même vous adonner un peu aux joies de l’exploration puisque que le titre regorge d’enregistrements, de lettres et de bonus à dénicher afin de débloquer de somptueux artworks et trouver la combinaison de secrets vous octroyant de nouveaux pouvoirs. Petit souci, l’obligation d’appuyer sur une touche pour ramasser les munitions, clairement pas pratique. Exit également tout mode multi, vous êtes prévenus.

A côté de ça, vous allez avancer, défourailler du nazi à tour de bras, et surtout évoluer via quatre arbres de compétences (les atouts) que sont : Furtivité/Tactique/Attaque et Démolition. Chacun dispose de ses propres spécificités en général « passives » avec notamment de plus grands dégâts pour les lance-roquettes en Démolition ou la possibilité de jeter des couteaux en Furtivité. Comment acquérir ces compétences ? C’est là que réside toute l’originalité du soft puisqu’il ne s’agira pas d’un bête gain d’XP mais bel et bien d’accomplir des objectifs comme « Tuer 10 soldats dans le dos » ou « Faire 15 headshots ». Bref, sans vous en rendre compte, c’est votre propre style de jeu qui conditionnera ce que devient B.J. Enfin, signalons que l’I.A. du soft est à la ramasse, proposant trop souvent de la chair à canon plus que des ennemis qui viendront tenter de vous encercler. Heureusement, la difficulté est au rendez-vous avec pas moins de cinq modes différents, mais surtout le fait que votre santé ait besoin de trousses de soin pour retrouver de l’éclat, comme « dans l’ancien temps » (oui, on se fait vieux…)

Une ambiance gore et unique

Une mise en scène inoubliable friande de séquences épiques

Déjà à l’époque, Wolfenstein 3D ne faisait pas dans la dentelle, vous permettant de repeindre les murs à grands coups de cervelles de nazis et de viscères de berger allemand. Dans ce New Order, le constat est le même : c’est gore à souhait, les mises à mort, bien que répétitives, sont jouissives au possible, et le tout tourne avec une fluidité exemplaire. Les effets de lumières flattent la rétine, les explosions fusent de partout, et malgré des textures qui auraient mérité plus de soin et un aliasing un peu trop présent, le soft reste extrêmement agréable à regarder (même si on ne peut le qualifier de « next-gen »). Mais plus que tout, c’est l’ambiance qui se dégage de ce nouveau Wolfenstein qui tend à laisser le joueur pantois. Les monstres sont titanesques, les armes de la seconde moitié du jeu vraiment impressionnantes, et l’univers se tient réellement grâce à des méchants absolument « too much » dans leur sadisme et une mise en scène ultra efficace.

Bien entendu, le tout est magnifié par des bruitages tout en démesure, notamment lors de la scène d’introduction façon débarquement allié en pleine « Guerre des Mondes ». Les musiques font dans l’épique pur souche, mais ce sont surtout les doublages en français qui immergent totalement dans la croisade anti-nazi de B.J., avec des intonations toujours raccord. Seul bémol, un problème de compréhension liée à la différence de niveau entre voix et bruitages ambiants (au pire, mettez les sous-titres). Malgré tout, le soft reste un régal auditif et propose une atmosphère de guerre totale maîtrisée par les développeurs.

Réveille le résistant qui sommeille en toi !

Vous aimez les FPS bourrins « mais pas que », le gore ne vous fait pas peur et vous n’avez que faire d’un mode multijoueur? Alors Wolfenstein : The New Order est fait pour vous ! Avec sa très bonne réalisation, ses deux-trois trouvailles de gameplay et surtout son ambiance absolument unique, laissez-vous tenter par l’aventure de B.J. Blazcowicz, vous ne le regretterez pas. Le retour d’une licence forte, avec un brio indéniable !

Le vidéo-test par Neoanderson

Réalisation: 17/20

La réalisation, si elle ne fait pas « next-gen » dans le traitement de ses textures ou la modélisation de ses personnages, est néanmoins truffée de somptueux effets de lumière, de nombreux détails visuels et surtout d’une animation fluide à chaque instant ainsi que d’une mise en scène incroyable.

Gameplay/Scénario: 15/20

The New Order mixe un gameplay à l’ancienne (je vois/je tire et je ramasse des trousse des soins) avec deux trois idées novatrices telles que les arbres de compétence du héros qui évoluent en fonction de votre style de jeu. Le scénario fait dans la démesure la plus totale, mais c’est ce qu’on aime dans les Wolfenstein !

Bande-Son: 17/20

Ce Wolfenstein propose une bande-son EXPLOSIVE ! Les bruitages et les musiques nous font littéralement vibrer, voire frissonner de peur quand une balle nous frôle ou qu’une grenade tombe à nos pieds. Le tout est accompagné de doublages français d’excellente qualité, même si l’on déplore leur faible niveau sonore comparé au brouhaha de la guerre qui fait rage en permanence dans nos oreilles. Vive les sous-titres…

Durée de vie: 12/20

Malgré une campagne solo qui vous prendra entre 10 à 15h à boucler, on fait vite le tour de Wolfenstein (à moins de le rejouer avec la version « alternative » de votre histoire, mais les changements sont si peu marqués que cela n’en vaut pas nécessairement la peine). Il manque, pour les adeptes des jeux actuels, un mode multijoueur qui aurait pu rallonger la durée de vie du titre, même avec seulement quelques maps en équipe. Dommage.

Note Globale N-Gamz.com: 15/20

Avec son gameplay à l’ancienne mixé à quelques nouveautés bien senties, Wolfenstein : The New Order fait entrer la licence dans un futur qu’on espère radieux pour elle, bien que l’histoire qu’elle dépeint puisse faire peur à pas mal de gamers. Doté d’une réalisation qui tient la route, le titre est jouissif à souhait mais ne souffre que d’une seule tare : l’absence de multi. Adeptes du solo, par contre, foncez !



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Arkamis
J'ai appris à connaître les jeux vidéo très tôt, grâce a mes frères, avec la NES, la Master System, et j'en passe. J'y ai découvert un univers de rêve qui, 15 ans plus tard, me réserve toujours autant de surprises et de plaisir, que ce soit rétro ou current gen