Review

Comme tout genre cinématographique, la science-fiction a non seulement enfanté pas mal de grosses productions, mais également un nombre incalculable de séries B, voire Z, parfois plus attachantes que les blockbusters pétés de thune. The Deadly Tower of Monsters, réalisé par Dan Smith, fait partie de ces œuvres dont la maigreur du budget n’avait d’égal que le manque de talent des comédiens. Préparez-vous à entrer dans un monde fait d’arbres en plastique, de combinaisons moulantes et d’hommes-singes.

Action !

Le très bavard réalisateur Dan Smith sera votre guide

Le très bavard réalisateur Dan Smith sera votre guide

The Deadly Tower of Monsters nous narre l’histoire de l’astronaute Dick Starspeed, échoué sur une étrange planète, où un terrible empereur fait régner la terreur sur la population. Il fera vite la rencontre de la belle Scarlet Nova, la fille du tyran qui souhaite mettre un terme à la folie causée par son père, et d’un robot amical. Ce scénario, c’est celui de The Deadly Tower of Monsters, un faux film réalisé par Dan Smith, un réalisateur lui aussi fictionnel, chargé d’effectuer un commentaire audio pour la sortie DVD de son « chef-d’oeuvre ». Très bavard, le cinéaste commentera donc tout ce qui se passera à l’écran à coup d’anecdotes croustillantes sur l’envers du décor. Un parti pris intéressant qui confère d’emblée au soft un certain capital sympathie.

Ring’art

L'ambiance de série B de science-fiction est très bien retranscrite

L’ambiance de série B de science-fiction est très bien retranscrite

Dans les faits, on a ici affaire à un jeu d’action vu du dessus tout ce qu’il y a de plus classique. Attaques de mêlée ou à distance, différentes armes à ramasser et améliorer (de façon souvent plus cosmétique que réellement utile), on connaît la musique. Le level design joue principalement sur la verticalité, avec une énorme tour à escalader, toutes les zones pouvant être revisitées, soit à l’aide du voyage rapide, soit en plongeant dans le vide et en atterrissant proprement grâce à son jetpack. Cette notion de verticalité sert aussi dans les phases d’action, puisque vous aurez l’occasion de dézinguer des ennemis en contrebas grâce à un système de visée hautement perfectible.

Le principal attrait du soft vient donc de son concept particulier et de sa patte artistique hors normes. Fidèle aux contraintes techniques de l’époque, le studio brésilien ACE Team (responsable de la série des Zeno Clash) s’est amusé à animer la plupart des monstres en suivant la technique du stop motion, qui donne un cachet très particulier au jeu, se battre contre des dinosaures ou un gorille géant animés à l’ancienne ayant quelque chose de grisant. Même constat pour les décors, qui vous feront évoluer sous des palmiers en plastique et autres trouvailles bien cheap, et leurs habitants, dont des cascadeurs en costumes de singes.

Science Friction

Le level design joue efficacement sur la verticalité

Le level design joue efficacement sur la verticalité

Sans cette volonté de rendre un hommage nostalgique à la S-F des années 60 et l’humour dégagé par les commentaires (en VO sous-titrée) de Dan Smith, monstre de mauvaise foi et de sexisme (« Cette scène est exceptionnelle, dans la vraie vie on n’a jamais vu une femme sauver un homme »), The Deadly Tower of Monsters serait un bien banal jeu d’action pas forcément très bien réalisé. Techniquement, le soft est plutôt faiblard et présente de très agaçantes et régulières saccades, et pas forcément quand l’action s’emballe. Les combats, bien que fun, sont brouillons et n’exigent aucune véritable précision ou technique, si ce n’est de battre en retraite pour ne pas voir sa vie dégringoler très rapidement.

Le jeu de ACE Team est donc à recommander aux fans de S-F et de nanars, l’ambiance étant ici très travaillée, qui souhaitent se plonger dans une époque révolue le temps d’un long film, trois longues heures étant nécessaires pour boucler un soft dont on n’aura pas forcément envie de refaire le tour une fois l’effet de surprise passé.

La bande-annonce

Réalisation: 13/20

La patte graphique unique en son genre et l’utilisation du stop motion pour l’animation des monstres sont inattaquables; on ne pourra pas en dire autant de l’aspect technique faible de l’ensemble, grevé d’agaçantes saccades, indigne de la production actuelle.

Gameplay/Scénario: 14/20

Plus que sur le scénario, volontairement cliché et que sur les mécaniques de jeu, plutôt banales, c’est sur les commentaires du très bavard réalisateur Dan Smith que repose le principal attrait du soft, qui prend la forme d’un commentaire audio pour la sortie en DVD d’un film, concept original et bien exploité.

Bande-Son: 14/20

La voix de Dan Smith, à l’intonation monocorde, ne plaira pas forcément à tous mais restitue efficacement la mauvaise foi de ce réalisateur du dimanche.

Durée de vie: 12/20

Un peu moins de quatre heures (sans partir à la chasse aux items), c’est long pour un film mais très court pour un jeu, même si le concept ne permettait pas vraiment d’allonger la sauce bien plus longtemps.

Note Globale N-Gamz.com: 14/20

Amateurs de costumes moulants, de monstres animés à l’ancienne et de mannequins en mousse, n’hésitez pas à laisser une chance à The Deadly Tower of Monsters, qui parlera sans doute beaucoup moins aux joueurs en quête d’un vrai bon jeu d’action.



About the Author

Guib
Accro (mais sainement ; et oui, amis journalistes, c’est possible) aux jeux vidéo depuis le jour où j’ai reçu ma Super Nintendo accompagnée de Super Mario All Stars à l’âge de 6 ans, je suis passionné par les jeux de plate-forme, mais pas uniquement. Peu importe le genre, je suis surtout intéressé par les titres qui ont une âme et qui dégagent une réelle personnalité. Quelques-uns de mes jeux cultes : Yoshi’s Island, Beyond Good & Evil, Ico et les jeux Rockstar (oui, ça tranche avec le reste mais ces gars-là m’ont rarement déçu). J’ai aussi une petite faiblesse moins avouable pour les jeux nanars descendus par la plupart des testeurs, mais chut. Etant fan de cinéma fantastique et écrivant depuis quelques mois des critiques de films, j’ai eu envie de me diversifier et de me lancer dans le test de jeux vidéo, et me voilà !