Review

Presque deux ans après un excellent opus sous-titré « Crimes and Punishments », le plus grand détective de tous les temps (après Batman, diront certains) nous revient dans une huitième aventure estampillée Frogwares, développeur totalement à l’aise sur l’œuvre d’Arthur Conan Doyle. Plongeant un peu plus encore dans la noirceur du charismatique enquêteur de Baker Street, ce premier opus exclusivement Next-Gen et baptisé « The Devil’s Daughter » tente de diversifier son gameplay tout en conservant ce qui fait le sel de la saga : la recherche d’indices et les déductions « élémentaires » qui en découlent. Un épisode qui fait dans la classique continuité, mais n’en est pas dénué d’intérêt pour autant, loin de là !

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Réalisation: 14/20

Si les modélisations des personnages principaux sont plutôt réussies, avec un sacré côté badass donné à Sherlock Holmes et un Watson rajeuni pour notre plus grand plaisir, on ne peut pas en dire autant des NPC qui peuplent les rues de Londres. De même, alors que les textures des environnements intérieurs sont aguicheuses et que l’animation dans les espaces clos est d’une fluidité exemplaire, une fois dehors, c’est un autre son de cloche. Clipping, tearing et en souffrance nuisent vraiment à l’immersion dans ces quartiers pourtant joliment reproduits, bien que manquant cruellement de vie. On est sur Next-Gen bon sang ! De plus, les temps de chargement entre chaque zone sont vraiment trop longs, et cela bien que l’on puisse consulter son carnet de notes pour s’occuper un chouïa. Enfin les cut-scenes, même si elles font l’effort de se vouloir « hollywoodiennes » , souffrent d’une mise en scène peu inspirée, loin des ténors narratifs du genre que sont Heavy Rain ou Beyond Two Souls, par exemple.

Gameplay/Scénario: 16/20

Si on saluera l’idée de Frogwares de varier les plaisirs en proposant autre chose que de la récolte d’indices et de la déduction pure, on pestera au final contre tous ces mini-jeux bien trop longs (le Boulingrin… quelle horreur !) et ces séquences d’infiltration ou de QTE maladroitement menées à cause d’une maniabilité rigide au possible. Une bonne initiative donc, mais qui se solde par un échec. Heureusement que le cœur du gameplay est resté le même et se montre toujours autant addictif et jouissif, avec une pléthore de documents à analyser, d’expériences à mener, de personnages à analyser « physiquement » avant de les interroger et surtout de logique à mettre en œuvre pour parvenir à la bonne conclusion parmi les quatre ou cinq proposées à chaque fois. Un réel plaisir pour les enquêteurs en herbe, le tout au travers d’un scénario plus sombre qu’à l’accoutumée.

Bande-Son: 17/20

Le doublage français est tout bonnement parfait, chaque voix collant à merveille au personnage pour un sacré réalisme lors des séquences d’interrogatoire. Les musiques sont également finement choisies, et on restera quelques minutes rien que sur celle de l’introduction, à base de guitares basses discordantes à même de vous faire ressentir un certain malaise. Idéal pour se mettre dans le bain du récit ténébreux qui apparaît en filigrane entre les enquêtes. Seuls les bruitages, plutôt classiques et sonnant parfois comme « enregistrés sous un voile » dans les rues de Londres, viennent amoindrir la note.

Durée de vie: 14/20

Avec cinq enquêtes au lieu des six de l’épisode antérieur, on aurait pu penser que ce Devil’s Daughter se montrerait plus court que son aîné, mais il n’en est rien puisque chaque aventure vous prendra environ quatre heures pour en voir le bout, ce qui nous amène au final à une bonne vingtaine d’heures de jeu. Pas mal, d’autant qu’on pouvait imaginer une belle replay value à essayer d’autres conclusions… mais il vous suffira en fait simplement de recharger votre partie juste avant la décision finale de chaque cas (le soft vous le propose d’ailleurs systématiquement) pour voir l’intégralité des possibilités offertes, sans avoir à rejouer chaque affaire de A à Z. Dommage, tout comme ce côté « assisté » un peu trop présent qui vous empêche, par exemple, de quitter certains lieus tant que vous n’avez pas récolté tous les indices…

Note Globale N-Gamz.com: 15,5/20

Meilleur scénaristiquement que son aîné déjà très bon, ce Sherlock Holmes The Devil’s Daughter pêche néanmoins par une mise en scène « cinématographique » un peu cheap, une technique « Next-Gen » pas assez optimisée en environnements extérieurs, ces derniers étant un peu trop vides à notre goût, mais aussi à cause de mini-jeux censés diversifier le gameplay alors qu’au final ils cassent le rythme de l’aventure par leur rigidité et leur longueur. Fort heureusement, le cœur de la licence a été conservé, et c’est un réel plaisir de résoudre les enquêtes proposées à grands coups de recherches d’indices, d’analyse scientifiques et de déductions logiques, le tout au travers d’un scénario passionnant à suivre car bien plus sombre que de coutume.



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!