Review

Mais…ça se reproduit comme des p’tits pains en ce moment, ces remakes de titres des années 90! Après un Flashback sympathique mais sans plus ou encore un Another World Anniversary, vous auriez souhaité changer de registre et opter pour du remake de FPS bien cradingue sauce orientale ? Je vous propose : Shadow Warrior, un titre qui parlera sûrement aux fanas de Duke Nukem ! En effet, développé par 3D Realms, ce petit frère de Duke est sorti en 1997. A l’époque, le jeu avait reçu un bon accueil, idem pour les critiques. Bien qu’en retard sur son temps en termes de graphismes, il avait su se démarquer grâce à sa violence et sa jouabilité. Mais qu’en est-il de son descendant spirituel, qui nous arrive dans un marché saturé par le jeu de tir à la première personne?

Chéri ? Ça va trancher !

Un reboot à l'humour omniprésent

Désormais développé par Flying Wild Hog, studio plutôt jeune établi en 2009 et à qui l’on doit le titre Hard Reset (FPS sympathique mais au scénario quasi inexistant), Shadow Warrior nouvelle version nous permet d’incarner Lo Wang, héros asiatique bad boy à la grande gueule et accessoirement artisan professionnel de sculpture sur corps à coups de katana.

Embauché afin de trouver une lame légendaire, il se retrouvera vite en pleine invasion du Japon par des démons qui vont ne laisser derrière eux que des corps dépecés et des mares de sang. Laissé pour mort dans une cage, il va hériter d’un compagnon de route à la langue aussi pendue qu’il est désiré à nos côtés : Hoji, un démon coincé dans un masque que l’on va devoir se coltiner. Mr Wang étant un acharné à la tâche, pluie de morts vivants ou pas, il ira chercher la puissante Nobitsura Kage, qui compte trois morceaux, même s’il faut les arracher aux mains de très gros costauds envoyés de l’enfer.

L’art de faire du sashimi de démon en dix leçons

Des armes upgradables

Si vous vous attendiez à un jeu vantant les mérites de la calligraphie nippone c’est loupé, Shadow Warrior est un FPS des plus bourrins et sanglants où les effusions de sang et les démembrements sont légions. La grande surprise réside dans le duo Lo Wang / Hoji qui ne cessent de s’envoyer des vannes. Malheureusement, ceux qui ne comprennent pas la langue de Shakespeare passeront à côté de ces grands moments d’humour certes lourdingues, mais qui glissent tout seul. Le titre est composé de 17 chapitres pouvant aussi bien se parcourir rapidement en massacrant tout ce qui bouge, qu’en prenant le temps de découvrir tous les secrets cachés (bon, ok, en massacrant tout ce qui bouge aussi !). On se retrouve baladé entre divers univers assez hétéroclites, allant de la splendide villa typiquement japonaise avec ses arches rouges et ses bassins emplis de carpes koï, en passant par un port sinistre d’Okinawa  ou encore des temples majestueux et leurs cimetières angoissants.

Au cours de cette épopée plus que sanglante, votre héros gagne du karma (plus ou moins selon votre façon d’éviscérer tout ce qui remue), vous permettant d’améliorer et de débloquer des compétences grâce auxquelles Wang pourra se soigner, trancher avec classe et utiliser divers pouvoirs. On peut aussi améliorer ses armes avec l’argent que l’on trouve sur notre route, dommage que les upgrades soient en nombre aussi faible. Enfin, des cristaux de ki, vous offrent la possibilité de développer des arbres de pouvoirs afin de booster votre puissance de frappe et votre résistance à certaines attaques, entre autre. Enfin, vous ne pourrez qu’être ravi de retrouver du boss à l’ancienne, imposant, au pattern facile à cerner mais efficace.

J’vous en mets combien de tranches ?

Graphiquement, le soft envoie du lourd… et du sanglant!

Que ce soit dans les rues d’une grande ville en plein milieu de la journée, ou dans les égouts sombres et malfamés, on ne peut que profiter de graphismes d’une grande qualité. On note de temps en temps des ratés dans les cinématiques (rien de bien choquant), mais qui seront certainement corrigés dans un futur proche à grands coups de mise à jour. Les animations sont réussies : la fluidité des combats au katana est étonnante, la gestuelle de Wang nous rappelle celle des samouraïs et on remarque que le découpage de membres est propre (non pas au sens « Mr Propre » du terme). C’est net, c’est bien fichu, presque… réaliste. Le dépaysement est total, pas besoin d’acheter un billet pour Tokyo…enfin si vous n’avez rien contre les montagnes de corps par ci par là et les traînées de sang assez nombreuses.

Les effets de lumières étant convaincants, on se retrouve vite plonger dans les diverses ambiances des lieux, la bande son aidant aussi clairement à cette immersion. Les voix sont excellentes et le jeu des acteurs arrive à nous faire sourire, voire même rire, au fur et à mesure de leurs mésaventures. Même si on n’en demande jamais beaucoup au niveau des bruitages (un démon qui agonise reste un démon qui agonise), ils sont assez bons. La musique d’ambiance reste très discrète et se réveille lorsque les ennemis apparaissent. Alors oui, dans un sens, on se prépare rapidement, on dégaine vite et ça nous enlèverait presque la surprise…mais quand la musique persiste, qu’il n’y a plus personne à abattre et que ça laisse présager d’un petit dernier qui vous attend caché dans un recoin, on commence à longer les murs.

C’est qui qui va nettoyer tout ça, hein !!!

Shadow Warrior n’a rien à envier à son vieux frère. L’ajout d’un scénario, peu poussé (ne vous attendez pas à 2001 L’odyssée de l’espace) mais efficace et justement dosé a su combler les lacunes de l’opus de 1997. Les divers petits bonus cachés feront sourire les plus nostalgiques (je vous conseille de fouiller les forêts de bambous… par contre je vous déconseille grandement de vous attaquer aux mignons petits lapins, je vous aurai prévenu). Le combat au katana est tellement fun et bien fichu qu’on a tendance à réserver les autres armes pour les combats à distance, qui sont assez rares. Bref, bien que répétitif, on ne se lasse pas de ce reboot, on massacre dans tous les sens, démons, humains, meubles, tout y passe ! Et on en redemande ! Une réussite !

La bande-annonce

Réalisation: 18/20

Des graphismes qui réussissent à nous plonger dans l’ambiance d’un Japon ravagé par le chaos, une diversité d’ennemis assez plaisante avec leurs points forts et leurs points faibles, des boss qu’on prend plaisir à mettre en morceaux, tant de détails qui font qu’on adhérera à ce remake.

Gameplay/Scénario: 17/20

Si le scénario est peu poussé, l’histoire reste sympathique. Le duo Wang / Hoji est magique, on ne se lasse pas de les entendre se vanner même dans des moments peu propices. Le gameplay est efficace et sans fausses notes, que ce soit au katana, à l’arbalète ou encore à la tête de démon, les combats restant fluides toujours fluide. On apprécie les arbres de compétences à développer mais on regrette qu’il n’y ait que trois améliorations d’armes.

Bande-Son: 16/20

Une bonne bande son, des bruitages réalistes et une ambiance sonore assez présente mais un mixage parfois mal dosé. Rien de bien épique mais le tout reste satisfaisant et efficace. Malheureusement retenez bien que le jeu n’est qu’en anglais, il n’y a même pas de sous-titre français.

Durée de vie: 17/20

Tout dépendra de votre envie de parcourir les chapitres à pleine vitesse ou en prenant le temps de chercher les divers secrets et cristaux, de trucider avec style afin de faire monter les scores. Comptez de 15 à 20 heures pour finir le jeu une première fois, car ne nous cachons pas que si vous êtes fana de scoring vous serez tenté de faire péter les high-scores précédents tant l’univers et l’ambiance ne lassent pas.

Note Globale N-Gamz.com: 17/20

Après Hard Reset, titre orignal mais plutôt moyen, Flying Wild Hog réussit à transformer l’essai avec ce remake de Shadow Warrior. Plutôt fidèle à l’original, tout en ajoutant un scénario et des dialogues à l’humour acerbe, on obtient un résultat très satisfaisant dans lequel on se transformera en psychopathe du katana, tranchant tout ce qu’il est possible de transformer en charpies. FPS sortant un peu des rangs à la façon d’un Borderlands, on est heureux de lancer le jeu tout en débranchant son cerveau pendant quelques heures. Shadow Warrior est donc une belle surprise démontrant qu’il est possible de déterrer des jeux des 90’s et d’en faire des bons titres actuels.



About the Author

LadyDisturbed
Jeune sœur de bataille, dévoreuse de romans à la vitesse de la lumière et fanatique de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance... voilà ce qui pourrait résumer de façon rapide votre petite rédactrice. Les mangas ne me font pas peur, la couture et le cosplay sont mon lot quotidien, l'écriture de fan fiction m'occupe et je rêve et vis dans un monde fait de fantasy et de science-fiction où les princesses Disney ont leur place. Éclectique, je suis ouverte à tous types de jeux, allant du RPG au FPS en passant par le Visual Novel, les MMO ou encore les jeux de stratégie, tout en voguant dans les eaux troubles des jeux indépendants que je me plais à vous faire découvrir. Je ferai tout ce qui est possible pour être juste dans mes jugements, et puisse le sort vous être favorable !