Review

Sorti aujourd’hui sur la plate-forme Steam, ainsi que sur gog.com, Randal’s Monday est une aventure point & click qui baigne dans les influences nerd & geek des années 90. Fiers de leur premier bébé vidéoludique, les studios Nexus Game vous proposent une visite dans le monde déjanté de Randal que vous n’êtes pas près d’oublier…

Le « point & geek »

L’appartement de Randal reflète bien le caractère de son propriétaire…

Randal’s Monday suit les mésaventures du personnage éponyme, Randal Hicks (dont le nom est un mélange des noms de deux personnages du film « Clerks », Randal Graves et Dante Hicks) qui, après une soirée bien arrosée entre potes, se retrouve en possession du porte-feuille ainsi que de la bague de fiançailles de son meilleur ami, Matt. Situation cocasse ? Loin de là, surtout quand on prend en considération le fait que ladite bague est… maudite ! Ce qui suivra cette malédiction amènera Randal à revivre son lundi encore et encore, coincé dans une boucle temporelle, jusqu’à ce qu’il puisse réparer chaque petite (ou grosse, très grosse) erreur qui perturbe le continuum espace-temps. Tout ceci serait extrêmement dramatique si Randal n’en avait… presque rien à faire. Ce partisan du moindre effort est l’exemple type du fainéant ultime. Cleptomane, arrogant, moqueur, prêt à toutes les bassesses pour arriver à ses fins… bref, un personnage vraiment attachant ! Il vous fera sourire plus d’une fois avec ses réparties cinglantes ou ses plans tirés par les cheveux.

Vous l’aurez deviné, ce jeu se base essentiellement sur son histoire, ses personnages déjantés et sa narration pour vous apporter une expérience digne d’un film tout droit sorti d’un script de Kevin Smith, célèbre réalisateur et expert en comic books, dont le film « Clerks » a inspiré bon nombre des personnages de Randal’s Monday.

Old School et fier de l’être

Les références sont abondantes, tout le monde y trouvera son compte, connaisseurs de la culture geek ou pas…

Contrairement aux point & click récents, Randal’s Monday garde une approche plutôt traditionnelle en termes d’interface et de mécaniques. Vous avez donc votre bon vieux inventaire (avec un système de combinaison d’objet bien-entendu), les clics droit et gauche pour interagir et observer, et des dialogues avec des arborescences de multiples choix. Vu l’évolution du genre ces derniers temps, c’est plutôt rafraîchissant de revenir aux bases de ce qui a fait l’âge d’or des point & click. Le jeu reste toutefois clément, et offre, avec l’aide de la touche espace, des icônes qui vous montreront tous les objets avec lesquels on peut interagir, pour être sûr de ne rien rater.

Bien-entendu, la partie capitale d’un point & click, ce sont les énigmes et autres puzzles ! Randal’s Monday opère principalement avec le concept du « obtenez X pour aller à/obtenir Y ». Ces casse-têtes peuvent, pour la plupart, être résolus de façon élémentaire et assez simple, mais certains vont vous faire faire les cent pas pendant pas mal de temps (La célèbre logique farfelue des jeux point & click… « Combinez le taille-crayon avec la mouette pour obtenir… une bombe!« ). Vous avez également, assez tôt dans le jeu, la possibilité de vous balader dans toute la ville librement. Beaucoup d’énigmes vous demanderont des aller-retour s’étalant sur plusieurs zones de la ville d’ailleurs. Cela-dit, le titre reste assez clair et vous empêchera d’avoir recours à l’ancestrale technique du « j’utilise tous les objets sur… tous les objets! », que les vétérans du genre doivent sûrement connaître… En somme, le soft arrive à garder le charme des grands classiques tout en étant assez compréhensible pour ne pas dépayser les nouveaux venus du genre.

Hommage aux ancêtres !

L’inventaire est on ne peut plus classique, et le système de combinaison d’objets est très intuitif.

Randal’s Monday est un véritable hommage aux années 90, ainsi qu’à leur culture geek. Le nombre de références et de clins d’oeil est presque incalculable. En écumant les scénarios, vous apercevrez des objets provenant de MegaMan, Final Fantasy VII, Resident Evil, Jason, Les Tortues Ninja, SOS Fantômes, Retour vers le Futur, Zelda, et j’en passe ! Randal lui-même est une sorte d’hommage, car il est doublé par le talentueux Jeff Anderson, que les aficionados reconnaîtront dans le rôle de Randal Graves du film de Kevin Smith « Clerks ». A ses côtés se joint Jason Mewes (Jay & Silent Bob), qui jouera son propre rôle dans le jeu.

Bref, Randal’s Monday est si bien fourni en références qu’il n’a rien à envier à Retro City Rampage… Et c’est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Il est clair que c’est un plaisir d’évoluer dans l’univers de Randal, cela dit, toutes ces références, dans le décor ou dans les conversations, peuvent être un poil oppressantes. D’une part, parce qu’on s’attend justement à retrouver ces références dans les dialogues, et cela peut un peu nous déconcentrer, et d’autre part, elles peuvent être obscures pour les joueurs ne les connaissant pas. La qualité des doublages et de l’histoire rattrapent cela-dit cette bévue et on arrive à déguster l’épopée de Randal à sa juste valeur.

Les décors sont de véritables mines à références. On se retrouvera souvent en train de les analyser au peigne fin pour trouver tous les clins-d’oeil.

Un point auquel j’attache souvent une grand importance dans un jeu point & click, c’est le style graphique. Il suffit de jeter un coup d’oeil rapide pour s’apercevoir que Nexus Game Studios a fait un travail remarquable avec Randal’s Monday. Les caractéristiques exagérées et cartoonesques des personnages, ainsi que des décors, sont en total accord avec le ton du jeu, accompagnées par une animation plus que solide. Tout est fluide et beau dans cet univers. On retrouvera également une brochette de plus de 30 personnages hauts en couleur et développés avec brio, qu’ils soient principaux ou juste de simples figurants. Le style graphique global n’est pas non plus sans rappeler les Griffin ou même American Dad, de Seth MacFarlane.

Côté ambiance musicale, préparez-vous à baigner dans de la pure Fusion rock/jazz/blues bien instrumentale et organique. On sent donc de fortes influences qui viennent des « teen movies » des années 90, et ça ne fait qu’embellir le tableau.

Nom de Zeus!

Randal’s Monday sera une expérience sublime pour les fans de jeux d’aventure et les amoureux de la culture geek. Le travail acharné des studios Nexus Game montre ses fruits, ainsi que leur amour pour les années 90 et les jeux point & click à l’ancienne. Le genre a peut-être changé, l’âge d’or des jeux d’aventure est peut-être révolu, mais ne vous en faites pas, Nexus nous emmène dans sa machine à remonter le temps pour une dernière dose…!

La bande-annonce

Réalisation: 18/20

Des personnages hauts en couleur, une vraie diversité dans les décors, et le tout dans un style cartoon qui soutient le ton humoristique auquel le jeu veut vous convier. On se retrouvera souvent à scanner minutieusement du regard les zones pour trouver chaque petit easter-egg.

Gameplay/Scénario: 17/20

Simples et efficaces, les mécaniques les plus classiques des point & click sont reprises ici sans aucune honte. Dans Randal’s Monday, pas de QTE, pas de petit chemin tracé, seulement vous, la souris et vos méninges. Le tout est soutenu par une histoire passionnante, qui vous poussera toujours à faire ce « dernier chapitre » avant d’aller vous coucher.

Bande-Son: 16/20

La musique dans Randal’s Monday est au service total de la narration, rendant chaque moment plus loufoque ou plus intense qu’au départ. La liste des morceaux utilisés n’est pas énorme cela dit, ce qui pourrait vite donner un effet de « ras-le-bol » aux joueurs faisant de nombreux aller-retour. Le doublage en V.O, assuré par certains acteurs du film « Clerks », est tout bonnement excellent!

Durée de vie: 15/20

Randal’s Monday est un jeu bien balancé au niveau de sa difficulté. Les énigmes et autres casse-tête augmentent en complexité au fur et à mesure que le jeu avance. Cela dit, pour les néophytes, il peut être assez dur. Il faut s’ancrer dans la logique point & click, qui n’offre pas toujours la solution la plus évidente. La durée de vie va donc varier: entre 7/8 heures pour les vétérans, et entre 10/12 heures pour les nouveaux arrivés.

Note Globale N-Gamz.com: 16,5/20

Randal’s Monday est une ode aux jeux d’aventure et à la culture geek. Véritable retour nostalgique aux sources du genre mâtiné de références qui feront plaisir à la génération ciblée, le titre de Nexus Game Studios est une incroyable déclaration d’amour (et d’humour) des développeurs aux années 90 et aux point & click à l’ancienne. Bref, un « Point & Geek » qui n’a pas usurpé son titre!



About the Author

Snakethoot
Je baigne dans la culture vidéoludique depuis ma plus tendre enfance, elle m'a façonné, elle m'a donné le goût pour les passions qui m'animent aujourd'hui. J'accorde la plus grande importance à chaque détail, aussi infime soit-il, pour être certain de saisir tout l'arôme que l'expérience d'un jeu-vidéo peut m'amener (Appelez-moi le romantique virtuel...). Cosplayeur à mes heures perdues, mon dévolu se jette aussi sur le septième art, les comics et la musique. Les passions comme les avis sont faits pour se partager et se discuter, ne soyez pas timides!