Review

Red Barrels, après quatre années passées à travailler avec acharnement, nous présente fièrement son nouveau bébé survival-horrifique, j’ai nommé Outlast 2! Le premier opus ayant connu un succès foudroyant tout en suscitant un intérêt conséquent sur la toile, une suite était plus que prévisible… et quelle suite ! La saga reprend de plus belle et nous offre tous les éléments qui ont fait la célébrité de son grand-frère, tout en les rafraîchissant en trouvant de nouvelles astuces pour nous faire frissonner ! Chargez les batteries de votre caméscope à fond et venez découvrir ce soft en détail avec nous dans ce test des plus angoissants.

L’arrivée du divin enfant…

« Que cache la sombre forêt de Temple Gate?… Pour votre plus grand malheur, vous le découvrirez! « 

Si l’histoire d’Outlast 2 se déroule dans le même univers que le premier volet de la série, il n’y a qu’une paire de petits liens entre les deux histoires, incroyablement bien cachés d’ailleurs, de sorte qu’aucune connaissance du premier opus ne vous sera utile pour comprendre toute la trame narrative de cette suite. Les nouveaux venus pourront donc commencer par Outlast 2 et ensuite jouer à son aîné sans soucis ! Le jeu qui nous occupe prend donc des allures d’anthologie en ce sens…

Dans Outlast 2, vous endossez le rôle de Blake, un cameraman qui accompagne sa femme, Lynn, lors d’une escapade dans le désert aride de l’Arizona avec pour objectif un reportage sur un cas plus que particulier… En effet, Lynn est journaliste, et après avoir lu des rapports de police détaillant la mort atroce d’une jeune femme en plein milieu des montagnes, elle décide de mener l’enquête… Si vous êtes fan de films ou de littérature d’horreur, vous savez à quel point ce plan était mauvais ! La petite virée en hélicoptère qui survolait la zone du meurtre vire au cauchemar lorsqu’une lumière aveuglante éclate en plein ciel et cause le crash de l’appareil…

« N’oubliez pas: les hautes herbes sont une lame à double tranchant… elles peuvent vous cacher, mais elles peuvent aussi cacher d’autres choses… « 

Vous vous réveillez donc bien amoché par l’atterrissage forcé, et commencez à chercher votre femme… sauf qu’il ne vous faudra pas longtemps pour vous rendre compte que quelque chose cloche avec cet endroit! En effet, une sorte de village peuplé de fanatiques religieux vivant comme des amish se trouve entre vous et votre femme… kidnappée par ces derniers ! Et ils ne vous lâcheront pas tant qu’ils ne vous auront pas dépecé morceau par morceau ! Vous êtes loin d’être un combattant, donc vous aurez le choix entre la fuite, vous cacher ou… mourir !

Ruser pour survivre !

Chaque zone d’Outlast 2 se présente sous forme de « phase ». Que ce soit dans le vieux cloaque, la sombre forêt, l’inquiétante chapelle ou les mystérieuses mines, ces endroits représenteront de véritables labyrinthes où vous devrez trouver le moyen d’aller d’un point A à un point B en évitant de vous faire éviscérer ou pire… démembrer au niveau d’une partie du corps très précieuse à la virilité masculine ! Le gameplay consistera donc en des parties d’exploration qui feront monter la pression pour ensuite vous filer la pétoche comme jamais pendant des séquences que j’aime qualifier de « cache-cache »… Va falloir prendre vos jambes à votre cou et vous dissimuler judicieusement quand ce sera nécessaire !

« Les zones que vous aurez à traverser seront souvent vastes et sombres… bonne chance pour y retrouver votre chemin! »

Cela-dit, ce système n’est pas exempt de défauts. En effet, ces séquences de rencontre avec les villageois et les hérétiques sont assez inconsistantes au niveau de la difficulté. Pendant les poursuites, vous êtes censé dévaler les décors à toute vitesse, glissant sous des débris de maisons, sautant à travers des fenêtres ouvertes et enjambant des barrières en mode Yamakasi! Cependant, lesdits décors sont souvent très vastes et, la plupart du temps, plongés dans le noir ! Même avec votre vision nocturne activée, il ne sera pas toujours simple de savoir où aller et comment vous y rendre. Sachant qu’une simple seconde d’inattention permettra à vos assaillants de vous rattraper et de vous éliminer d’un seul revers de lame, ce manque d’intuitivité un peu trop prononcé peut vite devenir compliqué à gérer… mais d’un autre côté il rajoute une couche de difficulté qui nous frustrera dans le bon sens et qui nous motivera à continuer pour trouver la bonne issue !

Comme dit plus haut, Blake n’est pas un combattant ! Votre seul outil sera votre fidèle caméscope, avec lequel vous pourrez mieux y voir dans les zones sombres en activant la vision nocturne. Cette mécanique, présente depuis le premier volet, a fait ses preuves et donne une toute autre dimension à l’atmosphère du jeu. Petite nouveauté cependant : vous pourrez à présent utiliser un microphone directionnel pour situer les ennemis derrière les portes et autres murs ! Bien que très utiles, ces outils ne seront pas utilisables impunément ! Il vous faudra toujours trouver des batteries pour alimenter votre caméra, sans quoi vous vous retrouverez démuni dans les ténèbres… C’est une façon brillante de toujours vous tenir aux aguets, même pendant les séquences d’exploration.

Les pêchés du père…

« Laissez donc Papa Knoth vous prêcher la bonne parole… »

Outlast 2 brille durant ses parties « exploration » et nous offre une des ambiances les plus convaincantes et terrifiantes que nous ayons vue depuis un bail ! Les lacs, les montagnes et autres parties délabrées du village de Temple Gate sont pleins de détails ensanglantés qui nous racontent une histoire. La vision de tous ces corps mutilés n’a pas arrêté de me tenir dans le malaise le plus complet durant tout le jeu, même quand le nombre de ceux-ci dépasse toute plausibilité. Le tout repose d’ailleurs sur une bande-son orchestrale dont les crescendos vont vous faire suer d’angoisse à grosses gouttes…

Certes, tout le gore et toute la folie du culte religieux sont la trame principale d’Outlast 2 et ces élément donnent un thème bien défini, mais pour ma part, ce sont les passages fantasmagoriques dans les couloirs de l’école catholique qui m’ont fait frissonner jusqu’aux os. Ces parties font passer le jeu de « très bon » à « excellent ». Blake a un passif avec la religion, et tout au long du jeu vous serez amené à revivre des souvenirs de ses années dans un institut catholique, où quelque chose de traumatisant a marqué notre héros à tout jamais…

« Graphiquement, le jeu nous met une claque monumentale et… une frousse d’enfer! »

Graphiquement, le soft est tout bonnement impressionnant. Red Barrels nous démontre que, lorsqu’on sait l’utiliser, l’Unreal Engine est un véritable joyau capable de merveilles insoupçonnées ! Les modèles des personnages peuvent parfois paraître un peu mal modélisés, mais rien d’alarmant. La force du soft réside dans ses environnements totalement dérangeants et sublimes à la fois. Encore une fois, mention spéciale pour l’école catholique, qui s’approche véritablement du photoréalisme et nous fait frissonner de par sa banalité mélangée aux détails surnaturels que vous apercevrez du coin de l’œil, au détour de chaque couloir…

Un voyage dans les méandres de la mémoire…

Outlast 2 pourrait très bien être le jeu d’horreur de l’année pour moi, dépassant même Resident Evil 7, dont je suis pourtant un fan féru. Le jeu m’a mis extrêmement mal à l’aise plus d’une fois grâce à ses thèmes très durs et crus, présentés d’une façon qui va forcément toucher l’une de vos cordes sensibles. La descente aux enfers de Blake ne sera pas le seul objet de cette mésaventure… Je respecte énormément le choix artistique que Red Barrels a entrepris avec ce soft, j’en suis ressorti profondément secoué, chose que je n’avais pas ressentie depuis un bon bout de temps. De fait, je vous conseille vivement ce jeu, surtout si vous aimez vous infliger de bonnes frayeurs à l’ancienne !

La bande-annonce

Réalisation: 19/20

Le jeu est réalisé avec une superbe maîtrise visuelle. Graphiquement beau et immersif, je n’ai pas vu une seule fois une texture se matérialiser à l’improviste sous mes yeux ! C’est une composante importante qui aide à consolider l’atmosphère incroyablement riche et effroyable du soft. Côté fps, le titre est très stable et ne bafouillera jamais. Honnêtement, je suis resté bouche bée devant cet ensemble, qui, j’en suis sûr, aura aussi son effet sur vous !

Gameplay/Scénario: 17/20

Le gameplay reste identique, à l’exception de quelques nouveautés, au premier volet de la série. Il vous faudra fuir, vous cacher et contourner les ennemis dans de vastes zones où vous devrez trouver une sortie. Généralement, après cela, vous aurez droit à une « accalmie » sous la forme d’une séquence d’exploration des plus étranges. Mais attention, le jeu aime jouer avec vos attentes et habitudes pour vous surprendre, restez toujours sur vos gardes ! Côté scénario, on peut sentir une inspiration assumée des classiques de l’horreur, que ce soit au cinéma ou à la littérature. Cela dit le soft réussit à ne pas tomber dans le cliché, avec une narration qui ne dit pas tout et vous demandera de lire des documents ainsi que regarder à nouveau vos enregistrements vidéo pour comprendre le véritable fond de l’affaire.

Bande-Son: 16/20

Bien que peu mémorable, la bande-son d’Outlast 2 fait très bien son boulot ! Orchestrale et toute en crescendos, ses percussions et autres violons furieux vous donneront une raison de plus de prendre la fuite sans y réfléchir à deux fois !

Durée de vie: 17/20

Il m’a fallu 8 heures lors de ma première partie pour terminer l’histoire, et ce sans chercher à trouver tous les documents et autres enregistrements. Le jeu vous donne donc une motivation de le recommencer au moins une fois, ne serait-ce que pour en savoir plus sur ce qu’il se passe dans la petite ville de Temple Gate… Mention spéciale à la difficulté « psychose » qui va vous rendre chèvre ! Collectionneurs de trophées, soyez prêts !

Note Globale N-Gamz.com: 17/20

Mélange sublime d’horreur gore, d’horreur psychologique et d’horreur slasher à l’ancienne, Outlast 2 réussit le pari de passer outre les conventions mises en place par son grand-frère, Outlast premier du nom ! Je n’avais pas été aussi stressé et effrayé par un jeu depuis très longtemps, mais l’intrigue m’a toujours motivé à continuer à jouer malgré le malaise que les visions de Blake peuvent amener. Red Barrels s’est surpassé, et nul doute qu’un DLC est en route, à la façon Whistle Blower, pour nous offrir encore plus de terreur ! Vous l’aurez compris, nous vous conseillons plus que jamais ce soft si vous êtes en manque d’une bonne expérience survival-horror !



About the Author

Snakethoot
Je baigne dans la culture vidéoludique depuis ma plus tendre enfance, elle m'a façonné, elle m'a donné le goût pour les passions qui m'animent aujourd'hui. J'accorde la plus grande importance à chaque détail, aussi infime soit-il, pour être certain de saisir tout l'arôme que l'expérience d'un jeu-vidéo peut m'amener (Appelez-moi le romantique virtuel...). Cosplayeur à mes heures perdues, mon dévolu se jette aussi sur le septième art, les comics et la musique. Les passions comme les avis sont faits pour se partager et se discuter, ne soyez pas timides!