Review

Développé par Clover Studios -devenu par la suite Platinum Games- et édité chez Capcom, le jeu Okami avait fait sensation lors de sa sortie sur Playstation 2, en 2007. Eh oui, ça ne nous rajeunit pas, tout ça ! Le titre est ainsi vite devenu culte, grâce à son style graphique unique et assumé ; et il a donc été porté sur de nombreuses consoles par la suite : Playstation 3, Wii, Playstation 4, Xbox One et PC.  Et voilà qu’il débarque, ce 9 août, sur la petite dernière de Nintendo, la Switch. N’a-t-il pas trop subi le poids des années ? Que vaut cette remasterisation HD ? On tente de décortiquer tout ça dans notre test complet.

Le voyage de la déesse du soleil

« Redonnez vie à la nature! »

Okami vous plonge au Nippon, un pays onirique et riche de légendes. La plus connue est d’ailleurs celle du terrible dragon Orochi. A chaque peine lune, ce démon sanguinaire désignait, d’une flèche maléfique, une jeune fille à sacrifier. En échange de cette offrande, Orochi laissait les humains tranquilles un mois de plus … un sursis insupportable pour les citoyens qui vivaient dans une terreur perpétuelle. Un jour, Izanagi, un grand guerrier, décida une fois pour toutes d’occire le terrible dragon. Accompagné de son loup blanc, Shiranui, il parvint à terrasser la menace et ramena ainsi la paix dans le Nippon tout entier.

Cent ans se sont écoulés depuis, et le pays vit apaisé. Enfin, ça aurait été un peu trop facile de mener une aventure dans un pays en paix ? Cette harmonie fut donc brisée le jour où un jeune homme avide de pouvoir libéra le dragon Orochi par mégarde.

« Un titre toujours aussi enchanteur visuellement »

Vous incarnez donc Amaterasu, la déesse du soleil, qui a pris possession de la statue de Shiranui, le loup blanc de la légende. C’est sous forme de ce majestueux canidé que vous débutez votre aventure, et vous serez très vite rejoint par Issun, un artiste errant de la taille d’une puce, qui vous accompagnera durant toute votre voyage. Qui sait, peut-être qu’ensemble, vous parviendrez à rendre au Nippon sa beauté et son harmonie?

Un coup de pinceau pour sauver le monde 

Okami est un jeu d’aventure et d’exploration dans un univers étendu -du moins pour l’époque de sa sortie- et est ainsi comparable à un Zelda. Votre but : détruire le dragon Orochi et faire disparaître son aura maléfique qui détruit l’environnement. Vous devrez donc affronter des yokais, démons issus du folklore japonais, pour éradiquer leur influence négative. Ces monstres seront nombreux, et chacun aura un point faible spécifique qu’il faudra découvrir. En effet, certains seront insensibles à vos coups ; il faudra ruser pour vous en défaire ! Les boss sont également de la partie mais, le niveau de difficulté n’étant pas particulièrement élevé, ils ne devraient pas vous donner trop de fil à retordre une fois que vous aurez découvert la technique à laquelle ils sont sensibles.

« Les combats sont nerveux et stratégiques »

Pour vous battre, vous disposerez de tout un panel d’équipements. Si vous débutez uniquement avec votre miroir, vous recevrez rapidement d’autres pièces capables de mettre une raclée à vos adversaires. Ainsi, vous pourrez porter une arme principale et une autre secondaire, chacune agissant différemment en fonction de son statut.

Mais le petit plus du jeu, c’est le Pinceau Céleste. Grâce à lui, vous pouvez utiliser des techniques diverses ; l’encre vous permettra d’asséner des coups terribles à vos ennemis, de manipuler les éléments ou encore de changer le jour en nuit et inversement. Mais n’espérez pas posséder tous ces pouvoirs dès le début ! En effet, vous devrez débloquer ces techniques en retrouvant les kami, cachés sous forme de constellation, qui détiennent chacun leur maîtrise propre.

« Les boss s’avèrent un peu trop simples »

Bien entendu, pour sauver le monde, il ne suffira pas de tabasser des yokais à tour de bras. Il faudra également ramener l’harmonie en faisant fleurir les arbres et en débarrassant la nature de l’aura maléfique des yokais. Ces petites cinématiques, où la nature reprend le dessus, sont d’ailleurs empreintes d’une énorme poésie visuelle.

A noter que chaque bonne action, que ce soit le fait de terrasser un ennemi coriace ou de redonner vie à un buisson asséché, vous apporte du « bonheur ». Ce bonheur est essentiel pour donner plus de puissance à Amaterasu ; il vous permet d’augmenter votre vie ou d’acquérir plus de pots d’encre, indispensables pour utiliser le Pinceau Céleste. N’hésitez donc pas à parcourir les moindres recoins et à remplir toutes les quêtes afin d’engranger le plus de cette denrée possible.

Beau, mais pas sans défaut

« Le pinceau magique, le petit plus du jeu »

Tout le charme d’Okami réside dans son univers fantastique. Le studio de développement a ainsi choisi de prendre un parti pris graphique osé, que personne n’avait tenté à l’époque et que personne n’a réellement repris aujourd’hui. Très inspiré du folklore japonais, des estampes et de l’art asiatique en général, Okami est visuellement reconnaissable entre mille. Ce style particulier aide d’ailleurs à repousser le vieillissement du jeu. Malgré le clipping présent et les textures qui ne sont pas au top, le graphisme unique fonctionne toujours aujourd’hui. Même certains éléments du décor, réalisés en 2D à cause du manque de puissance des consoles de l’époque, continuent d’être convaincants et fonctionnent à merveille sur l’écran de la Switch en mode portable! Pour comparaison, God of War II, sorti à la même époque, a l’air d’avoir pris un coup de vieux monumental.

« Les dialogues en yaourt sont vite horripilants »

Cependant, pour un jeu porté sur de multiples consoles, il est un point que l’on a du mal comprendre. En effet, alors que le soft a eu l’occasion d’être révisé de nombreuses fois, il subsiste un nombre assez important de coquilles et de fautes d’orthographe. Dommage, cela décrédibilise un peu le titre.

Un autre point un peu plus noir réside dans le doublage oral. Le jeu a fait le choix de ne doubler aucun texte, mais d’associer à chaque personnage sa voix en yaourt. On retrouve le même principe dans les Zelda, où les personnages s’expriment principalement par onomatopées ; sauf que dans le cas présent, les personnages d’Okami ne se contentent pas de réciter une seule fois leur onomatopée en début de texte, mais continuent de la déblatérer à répétition. Le son n’est vraiment pas agréable et retire tout plaisir à « écouter » les persos.

« Un portage sans réelle nouveauté, mais un soft d’exception pour qui n’y a jamais joué »

Enfin, on ne rate pas grand chose car les dialogues ne volent pas toujours très hauts. Ils sont relativement lents et peu rythmés ; on ne peut pas les accélérer et ils ne sont pas particulièrement agréables à lire. Ajoutons à cela quelques vannes un peu lourdes -notamment Issun, notre compagnon, qui passe son temps à s’extasier sur des paires de seins- et le résultat final n’est pas des plus convaincants. On hésiterait même à passer une scène entière pour ne pas devoir subir les échanges verbaux, c’est dire ! Pour ce jeu tout en poésie, on aurait préféré des textes mieux travaillés et surtout un rythme plus adapté à l’aventure.

Alors… HD ou pas acheter ?

A sa sortie sur Playstation 2, Okami avait reçu les éloges, unanimes, des critiques. Aujourd’hui, les attentes des joueurs sont un peu différentes et le jeu pêche donc sur certains aspects. S’il n’est plus la révolution qu’il était à l’époque, Okami HD reste cependant un très bon jeu qui saura vous offrir une aventure fun, légère, longue et pleine de poésie. Il est toutefois évident que si vous avez déjà joué au jeu lors d’une de ses précédentes sorties, ce titre sur Switch ne présente pas un énorme intérêt, si ce n’est celui de la nostalgie pure.

La Bande-Annonce

Réalisation: 17/20

La force d’Okami, c’est sans nul doute son monde onirique et poétique à souhait. Rappelons tout même que le jeu a 11 ans et il est donc inévitable qu’il soit aujourd’hui techniquement en dessous des jeux actuels. Pourtant, l’univers n’a pas trop mal vieilli ; la patte graphique si particulière qui le caractérise est tellement maîtrisée qu’Okami reste tout à fait jouable et visuellement appréciable, même en le comparant aux jeux AAA du moment.

Gameplay/Scénario: 16/20

Le gameplay est efficace et très rapide à prendre en main. La gestion du pinceau peut se faire de diverses façon ; avec les boutons de la manette, le mouvement du Joy Con ou encore de façon tactile. A vous de choisir celle qui vous convient le mieux ; toutes sont efficaces et fonctionnent bien. Le petit bémol technique reste la caméra ; elle est parfois un peu capricieuse et il arrive qu’elle nous gêne plus qu’elle ne nous serve. Le scénario, quant à lui, est très classique mais nous réserve quelques surprises, mineures mais bienvenues.

Bande-Son: 15/20

La bande-son du jeu colle tout à fait à son univers, elle est évidemment inspirée de la musique traditionnelle japonaise et cela sied à merveille au pays du Nippon. Toutefois, elle reste très discrète et passe presque au second plan. Quelques sons plus rythmés ou avec plus de caractère nous auraient sans doute laissé un souvenir moins périssable. Du côté des dialogues, ils ne sont pas doublés en français … ni en aucune autre langue, d’ailleurs. On a le droit à une langue yaourt, très répétitive et qui, on doit l’avouer, tape un peu sur le système lors de longues conversation.

Durée de vie: 18/20

Okami est donc un jeu où il est agréable de déambuler, et vous aurez le temps nécessaire pour profiter de tout son univers : comptez entre 30 et 40 heures pour achever la trame principale du soft. Au delà de ce scénario de base, vous pourrez également compléter de nombreuses quêtes annexes, telles que le remplissage du bestiaire, la collection de tous les trésors, … Ces petits bonus doubleront votre expérience de jeu ; de quoi profiter un bon moment de votre nouvelle déesse préférée.

Note Globale N-Gamz.com: 16/20

Il ne fait aucun doute qu’Okami est un très bon jeu. Toutefois, sur le marché actuel, la concurrence est rude et de nombreux opus surpassent le papy de 11 ans, que ce soit sur le plan graphique ou sur le contenu. Si vous avez déjà joué au soft en 2007 ou lors d’un précédent portage, ce titre sur Switch ne vous apportera pas grand chose de plus. Il est certes agréable de pouvoir manier le pinceau de plusieurs façons différentes, mais cela ne change pas non plus radicalement l’expérience vidéoludique. Toutefois, si cet Okami HD est le premier sur lequel vous pouvez mettre la main : n’hésitez pas. Bien qu’il ne soit pas exempt de défauts, il reste très agréable à jouer, et son univers poétique aura tôt fait de vous embarquer.



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Amy
Gamer girl et otaku dans l'âme, j'ai fait du fansub -aux postes de traductrice/checkeuse- pendant plusieurs années. A la fin de mon anime favori (R.I.P. Bleach), j'ai lentement décroché ; et depuis, j'ai erré sur le net ... Jusqu'à ce que je trouve N-Gamz ! Un site qui me permettrait de partager ma passion non plus de la japanim, mais des jeux vidéos avec un public ; parfait ! Je vais donc mettre tout mon petit coeur dans mes articles et tests, en espérant qu'ils vous plairont ! Random fact : je fais un délicieux brownie