Review
Annoncé en surprise totale à la Gamescom 2016, le survival horror Little Nightmares nous avait fait forte impression avec son héroïne toute kawaï enfermée dans l’antre bien glauque de géants cannibales avec pour seules armes son agilité et un frêle briquet. Une ambiance entre un bon Tim Burton des 90’s et le Delicatessen de Caro et Jeunet pour un gameplay basé sur la fuite et la résolution d’énigmes, voilà de quoi nous donner envie de nous plonger dans l’univers torturé imaginé par les développeurs de Tarsier Studios. Alors pour un peu de moins de vingt Euros, le voyage bien flippant de Six au pays des horreurs vaut-il le détour? Assurément car il sera intense, très intense… mais court, très court!
Le Vidéo-Test par Neoanderson
Réalisation: 19/20
Magique autant qu’horrifique et malsaine, la patte artistique de Little Nightmares va vous scotcher à l’écran par l’exactitude qu’elle trouve en permanence dans la reproduction de vos peurs enfantines. Jeux de lumière saisissants, souci du détail omniprésent, mise en scène travaillée, effets de flous bien glauques et grain d’image qui n’est pas sans évoquer celui de Silent Hill 2, tout concourt visuellement à vous plonger en plein coeur d’un cauchemar éveillé! L’animation n’est pas en reste non plus avec une fluidité de chaque instant et les mouvements de Six représentent parfaitement son côté frêle mais agile. Seuls bémols: des temps de chargement un peu longs et quelques soucis de collision entre vous et les éléments interactifs du décor, mais rien qui ne puisse casser l’immersion graphique incroyable offerte par le soft de Tarsier Studios!
Gameplay/Scénario: 18/20
Le scénario possède une sacrée force: celle de se tenir, de vous passionner et de proposer une fin mémorable… sans aucun mot ni la moindre ligne de texte! Tout est laissé à votre interprétation et les développeurs ont pris un malin plaisir à vous suggérer le passé de Six et la raison d’être de The Maw par le biais d’indices visuels disséminés dans le décor. Niveau gameplay, les commandes sont simples au possible: un saut, une course, une touche de discrétion et un grip pour tirer/pousser/s’accrocher. Rien de plus! Cela nous donne pourtant accès à des séquences de fuites mémorables et à quelques énigmes plutôt recherchées, notamment lorsque le tangage de votre environnement y joue un rôle, même si l’on aurait grandement apprécié qu’elles soient plus nombreuses et possèdent une réelle gradation au lieu de se répéter par endroits. On déplore aussi les ridicules récompenses d’exploration alors que certains décors se prêtent pourtant vraiment bien à l’exercice… comme si Tarsier avait manqué de temps pour remplir le tout.
Bande-Son: 20/20
L’artiste électro suédois Tobias Lilja signe tout simplement ici sa meilleure performance! Tout est parfait! De l’ambiance sombre et angoissante de The Maw, avec ses bruits métalliques de coursives et son clapotis permanent de l’eau, aux mélodies stridentes des poursuites, en passant par les comptines pour enfant chantées de façon discordante histoire de conserver le côté malsain de la situation, on en prend plein les oreilles et l’on est plus qu’étonné du travail minutieux sur les bruitages. Quand on entend les gouttelettes de pluie rebondir sur l’imper d’une Six marchant à pas feutrés sur un vieux parquet en bois cramoisi… on a tout compris! A jouer au casque, impérativement!
Durée de vie: 07/20
Sortez les chronos! Moins de 2h30 pour finir le soft en prenant même le temps d’explorer… ça c’est du premier run, non? Sachant que les devs nous avaient fait miroiter entre 5 à 8 heures pour voir une première fois la conclusion de l’histoire, et un peu plus pour ramasser les rares collectibles mis en jeu… vous comprendrez aisément la note sanction, surtout pour 20€!
Note Globale N-Gamz.com: 16,5/20
Si seulement Tarsier Studios avait prévu plus de situations, plus d’environnements, plus de course-poursuites haletantes et des énigmes avec une vraie gradation, nul doute que Little Nightmares aurait atteint le stade de pépite indé incontournable! En l’état, les 2h30 maxi que nous propose le soft nous laissent un arrière-goût un peu amer, sans réelle replay value, surtout au vu du prix de 19,99€ pratiqué. Et pourtant, pour la « malsaine beauté » de son design artistique sans pareille, pour ses coups de flippe bien sentis, pour son univers incroyable, pour sa bande-son hallucinante et pour sa fin marquante, l’aventure de Six vaut amplement le détour et mérite clairement une suite! Une nouvelle IP culte est née, on le sent!