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Annoncé en pleine Gamescom 2016 à la surprise générale, le Little Nightmares des studios Tarsier fut la première incursion de Bandai Namco dans le domaine du Survival Horror indépendant et parvint à créer un sacré engouement sur le salon, mais aussi lors de sa sortie début 2017 sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Doté d’une ambiance digne d’un Tim Burton et de séquences riches en frayeur, le soft souffrait malheureusement d’une durée de vie bien trop courte et d’un manque de variété. Le voir aujourd’hui porté sur Nintendo Switch nous faisait donc espérer quelques ajouts conséquents, dont les vibrations HD, pour une sorte de « version ultime » mais… il faudra plutôt attendre une suite pour ça! Explications en vidéo-test.

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Réalisation: 15,5/20

Magique autant qu’horrifique et malsaine, la patte artistique de Little Nightmares a de quoi vous scotcher à l’écran par l’exactitude qu’elle trouve en permanence dans la reproduction de vos peurs enfantines. Jeux de lumière saisissants, souci du détail omniprésent, mise en scène travaillée, effets de flous bien glauques et grain d’image qui n’est pas sans évoquer celui de Silent Hill 2, tout concourt visuellement à vous plonger en plein coeur d’un cauchemar éveillé! Malheureusement, cette version Switch est bien moins aboutie techniquement que son homologue sur PS4/Xbox One, avec des temps de chargement bien plus longs et « seulement » du 720p en mode dock sur la télé. Heureusement que l’ajout des vibrations HD apporte un petit quelque chose en plus à l’immersion pour justifier le portage de cette version sur la petite dernière de Nintendo, dont on sait pertinemment qu’elle en a bien plus que ça dans le ventre.

Gameplay/Scénario: 16,5/20

Le scénario possède une sacrée force: celle de se tenir, de vous passionner et de proposer une fin mémorable… sans aucun mot ni la moindre ligne de texte! Tout est laissé à votre interprétation et les développeurs ont pris un malin plaisir à vous suggérer le passé de Six et la raison d’être de The Maw par le biais d’indices visuels disséminés dans le décor. Le DLC, quant à lui, nous propose une aventure intrinsèquement liée à celle de Six par le biais du Fugueur, et tout s’imbrique plutôt bien, nous livrant même l’origine, terriblement glauque, des mystérieux petits êtres que vous croiserez tout au long de votre périple. Niveau gameplay, les commandes sont simples au possible: un saut, une course, une touche de discrétion et un grip pour tirer/pousser/s’accrocher. Rien de plus! Cela nous donne pourtant accès à des séquences de fuites mémorables et à quelques énigmes plutôt recherchées, notamment lorsque le tangage de votre environnement y joue un rôle, même si l’on aurait grandement apprécié qu’elles soient plus nombreuses et possèdent une réelle gradation au lieu de se répéter par endroits. On déplore aussi les ridicules récompenses d’exploration alors que certains décors se prêtent pourtant vraiment bien à l’exercice… comme si Tarsier avait manqué de temps pour remplir le tout. Heureusement que le DLC, lui, nous livre de nouvelles mécaniques de jeu avec une jolie entraide par le biais des créatures à tête de cônes. On termine par contre sur un bémol, avec un Joy-Con gauche moins précis qu’une Dual Shock 4… et dans un Die & Retry, ça ne pardonne pas.

Bande-Son: 20/20

L’artiste électro suédois Tobias Lilja signe tout simplement ici sa meilleure performance! Tout est parfait! De l’ambiance sombre et angoissante de The Maw, avec ses bruits métalliques de coursives et son clapotis permanent de l’eau, aux mélodies stridentes des poursuites, en passant par les comptines pour enfant chantées de façon discordante histoire de conserver le côté malsain de la situation, on en prend plein les oreilles et l’on est plus qu’étonné du travail minutieux sur les bruitages. Quand on entend les gouttelettes de pluie rebondir sur l’imper d’une Six marchant à pas feutrés sur un vieux parquet en bois cramoisi… on a tout compris! A jouer au casque, impérativement!

Durée de vie: 05/20

Sortez les chronos! Moins de 2h30 pour finir l’aventure de Six en prenant même le temps d’explorer! Et le DLC ne vous tiendra pas en haleine plus longtemps puisqu’il ne devrait vous résister qu’une heure trente maxi. A 35€ le tout, soit plus cher qu’à sa sortie en 2017 (même avec DLC), autant dire que l’addition est salée!

Note Globale N-Gamz.com: 14/20

A l’époque de sa sortie en 2017, Little Nightmares avait obtenu un joli 16,5/20, n’ayant pour défaut qu’une durée de vie un peu chiche et un manque de situations, de mécaniques de gameplay et d’environnements réellements différents. A ce moment-là déjà, on trouvait que le prix demandé de 20€ était un peu violent mais la qualité artistique de l’oeuvre l’emportait sur le reste. Seulement voilà, cette version Switch est techniquement inférieure à ses homologues PS4/Xbox One, propose un gameplay aux joy-con un poil moins réactive et surtout… se monnaie 35€!!! Alors certes, elle inclut le DLC « Les Secrets de l’Antre », mais il se boucle en une heure trente maxi (en fouillant partout) et ne valait que 10€ sur consoles de salon. On nous propose donc le portage d’un jeu de 2017, moins bon graphiquement et… plus cher. Désolé, mais pour le coup et malgré l’ambiance incroyable imaginée par Tarsier Studios, on ne peut pas vous conseiller le soft autant qu’on a pu le faire l’année dernière.



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!