Review
Paru dans la Londres du XVIIIème siècle, le conte Little Goody Two Shoes nous emmenait à la rencontre de la jeune orpheline Margery qui n’avait qu’une seule chaussure. Grâce à son travail et son honnêteté, elle finira par s’acheter une deuxième chaussure et chantonnera dans les rues à tue-tête qu’elle en possède désormais deux, lui donnant le nom de… Little Goody Two Shoes, pardi ! Et bien le studio portugais Astral Shift, déjà auteur de Pocket Mirror, a décidé de partir de cette belle histoire pour nous faire vivre une aventure mi-dating cute, mi-horrifique pendant laquelle vos choix auront de sacrées conséquences ! Edité par Square Enix Collective, le soft nous arrive en cette froide fin de mois d’octobre sur PlayStation 5, Xbox Series, Nintendo Switch et PC au prix de 19,99€. Alors êtes-vous prêt pour expérimenter ce relecture pour le moins originale d’un récit ultra connu ?
Une jeune fille qui rêve d’ailleurs !
Dans Little Goody Two Shoes, vous incarnez Elise, une jeune fille qui rêve en grand et n’a qu’une idée en tête : être riche de façon quasi indécente, pour être honnête. Mais voilà, la demoiselle n’est pas née sous une bonne étoile et c’est même, on pourrait le dire, la dèche ! Elle vivote donc de petits services qu’elle rend aux villageois de Kieferberg, petite bourgade empreinte d’une grande piété, où les accusations de sorcellerie peuvent vite voler dans tous les sens.
Un soir alors qu’Elise rentre chez elle, elle remarque que quelqu’un s’est réfugié dans la petite grange au bout de son terrain. Il s’agit d’une jeune fille effrayée qui va rapidement devenir son alliée. Entre services rendus, achat de nourriture, et rendez-vous romantiques avec les plus belles célibataires de Kieferberg (« appelle le 81212 pour rencontrer les plus pieuses de ta région »), la vie d’Elise s’organise petit à petit.
Mais c’était sans compter sur le fait que notre héroïne tombe un jour sur une belle paire de chaussures rouges vernies, qui rappellerait presque les souliers d’une certaine Dorothy sauf que ces derniers, plutôt que d’emmener notre rêveuse loin du Kansas, vont plutôt la pousser à s’enfoncer au coeur d’une sombre et mystérieuse forêt. Totalement envoutée, Elise n’a dès lors plus qu’une idée en tête : déjouer les énigmes des lieux et affronter les monstres qui peuplent cet endroit étrange pour venir à bout de ses plus grands secrets.
Jour / Nuit
Le gameplay de Little Goody Two Shoes est plutôt facile à comprendre : vos journées sont ainsi découpées en plusieurs phases. La journée, Elise doit s’occuper de sauvegarder les apparences en aidant les villageois. Les missions se font sous forme de mini-jeux très sympathiques d’ailleurs.
Mais notre héroïne peut aussi répondre à l’appel des flèches de Cupidon en se rendant à des rencards avec les plus mignonnes des habitantes de Kieferberg. Oui, visiblement les habitants du village ont l’accusation de sorcellerie facile mais sont tout de même bien plus tolérants que certains de nos compatriotes niveau relations intimes !
Il faudra également gérer votre faim ainsi que votre santé mentale lorsque tombe la nuit en ayant une source de lumière à portée de main. Pensez donc à avoir des allumettes dans la poche ou vous risquez de vite regretter votre audace de penser que vous pourrez aller vous aventurer hors de chez vous à la nuit tombée en restant fière et forte !
Parce que la nuit, Elise doit répondre à l’appel de la forêt qui se fait de plus en plus fort en elle. Il faudra dès lors y déjouer les énigmes qui vont se dresser sur votre route et venir à bout d’ennemis qui peuvent se montrer redoutables. On alterne donc entre fun, avec un gameplay léger, et cauchemar avec des phases plus exigeantes mais tout aussi agréables.
On ne se lasse dès lors pas de notre aventure grâce à cette dualité qui fonctionne du tonnerre. Ajoutons aussi qu’il existe dix fins différentes afin de vous pousser à tenter les divers choix qui s’offrent à vous. Une bonne replay value donc.
Techniquement parlant, le titre nous propose des cinématiques qui rappellent l’époque des animes de mon enfance (d’il y a fort longtemps, oui…) tandis qu’ingame nous pouvons profiter de beaux pixels avec une ambiance très colorée, très campagnarde, forestière et douce en journée, alors que la nuit tout se dévoile dans des tons très saturés nous plongeant au coeur d’un mood horrifique du plus bel effet !
La bande-son, enfin, est une chouette réussite. Plus qu’agréable, elle se laisse écouter avec plaisir sans venir nuire à nos exploits nocturnes.
Little Goody Two Shoes : Trailer
Note N-Gamz.com: 16/20
Little Goody Two Shoes est une drôle de surprise ! On ne sait pas trop dans quoi on se lance au départ mais on tombe rapidement accro de la recette proposée par Astral Shift. Entre quasi détente diurne et coup de stress nocturne, le mélange des genres se montre hyper bien ficelé et fonctionne du tonnerre. Doté d’une direction artistique charmante qui rappelle la belle époque d’Odin Sphere et d’une bande-son enjôleuse, le titre nous propose de la qualité dans tous ses aspects. Hélas, le soft n’existe qu’en anglais, ce qui risque de lui fermer les portes d’une certaine partie du public car il y a de la lecture et une part du récit réside dans vos choix. Ajoutons aussi, au rayon des bémols, que le gameplay nocturne pourrait ne pas forcément séduire ceux qui auraient une préférence pour le côté chill des journées, ou inversement, certains recherchant plus de challenge que des rendez-vous amoureux. Il n’empêche que cette aventure demeure une très chouette réussite qui saura ravir le coeur des gamers qui accrocheraient au concept (je vous recommanderai de tenter la démo d’ailleurs), le tout pour un prix tout doux de vingt euros. Pourquoi refuser de se laisser tenter par la charmante Elise et ses souliers rouges dans ce cas ?