Review

Un an après sa sortie sur PC, le premier gros jeu de Mojo Bones a décidé d’investir les terres fertiles de nos consoles de salon, fort d’une année complète de mises à jour censées avoir gommé les nombreux bugs de son lancement initial. Alors, la froide épopée d’un groupe de survivant qui doit tenir 30 jours dans un enfer polaire est-elle plus réussie sur PlayStation 4 et Xbox One? La réponse dans notre test!

« Jacob Salomon a enfin trouvé un refuge… et des gens à protéger »

D’habitude enclin à développer des jeux d’énigmes pour smartphone, Mojo Bones, petit studio indé situé en Angleterre, a fait un grand pas avec Impact Winter puisqu’il nous propose rien de moins qu’un vrai survival: Impact Winter! Qui dit Survival dit bien évidemment situation désespérée, et c’est un météore tombé sur Terre qui en est ici la cause, plongeant toute l’Humanité dans une nouvelle ère glacière.

Vous incarnez Jacob Salomon, un des rares survivants de la catastrophe, qui va tomber sur une église ensevelie abritant un groupe de 4 autres chanceux : Blane, Maggie, Wendy et Christophe. Un étrange petit drone vient d’ailleurs leur annoncer que les secours arriveront dans 30 jours et que d’ici là, ils devront se débrouiller pour survivre.

Ni une ni deux, vous allez donc explorer les alentours pour trouver nourriture et matériel nécessaires à la fabrication d’objets et de mobiliers pour augmenter le confort et maintenir du moral de vos amis. Chacun d’eux dispose de compétences vous permettant de fabriquer des tonnes items. Du chasseur né à la mécano, en passant par la cuisinière ou encore le savant, ils seront tous d’une aide cruciale pour votre camp de fortune. Un énorme côté gestion donc, qui vous demandera rapidement de faire des choix et de sacrifier le bien-être de certains de vos compagnons tout en évitant les disputes et les départs car le temps file, et satisfaire tout le monde devient vite mission impossible. Le souci, c’est que l’aspect micro-gestion des rations de vos amis devient vite énervant et bien trop présent, occultant la quête principale.

Un survival-gestion prometteur sur le papier…

« La gestion du camp et des ressources est très intéressante sur le papier, mais bancale une fois en jeu »

Hors de l’église, vous serez suivi par un petit drone : Ako-light. Celui ci s’avère très pratique puisqu’il vous servira à scanner des zones mais aussi creuser et éclairer les environs. Vous devrez ainsi fouiller chaque recoin des différents endroits visitable pour ramener suffisamment de choses et tenir jusqu’à l’arrivée des secours. Pour éviter les aller-retour intempestifs, vous pourrez dresser des camps à l’extérieur, lesquels peuvent également être améliorés avec, par exemple, un récupérateur d’eau, un meilleur feu ou encore la possibilité de renvoyer plus d’objets à l’église grâce à Ako.

Si le jeu paraît tout à fait simple au départ, il devient de plus en plus ardu par la suite, notamment à cause de la raréfaction rapide des ressources. Il vous faudra ainsi œuvrer avec les attaques de pillards qui n’hésiteront pas à vous cambrioler pour tout vous voler. Comme si la vie post-apocalyptique n’était déjà pas si compliquée! Ajoutez à cela un repérage pas vraiment au point et vous comprendrez que certaines sorties prennent vite des airs de chemin de croix.

Côté RPG oblige, un système d’expérience basé sur des PS, glanés en remplissant des quêtes données par vos compagnons ou d’autres NPCs rencontrés en extérieur, vous permettra d’améliorer vos transmissions histoire de réduire le temps d’arrivée des secours au camp. Il faudra donc faire preuve de minutie si vous voulez survivre car si Jacob meurt, c’est terminé, il vous faudra recommencer de zéro!

Mais plombé par sa technique et un mauvais équilibrage!

« Le design artistique est réussi… mais l’univers sous-exploité et grevé de lags »

S’il s’avère dans un premier temps plaisant à jouer, on se rend vite compte que Impact Winter souffre d’un côté ultra répétitif, voire frustrant, et d’une gestion de la caméra bancale, nous empêchant souvent de voir dans certains recoins. De plus, des lags font leur apparition sur consoles, ce qui casse l’immersion. C’est dommage car le design artistique est plutôt réussi, les jeux de lumières sont bons et l’univers imaginé par Mojo Bones a l’air vraiment prometteur durant les premières heures.

Niveau bande-son, la musique souligne plutôt bien l’atmosphère froide et désolée des lieux que vous arpenterez, mais tourne un peu trop en boucle hélas. De même, si les bruitages environnementaux sont crédibles, on note certains effets sonores plutôt bizarres ne ressemblant en rien à ce à quoi on pourrait s’attendre.

Portage réussi… d’un jeu moyen

S’il n’était pas grevé de lags et d’un mauvais équilibrage de sa gestion et de ses phases d’exploration, Impact Winter pourrait être terriblement plaisant à jouer. Dommage donc que l’année de développement en plus pour ce portage n’ait pas permis à Mojo Bones de revoir tout cela histoire de proposer un vrai survival marquant (et non frustrant). D’un autre côté, pour seulement 20€, on ne va pas non plus cracher dans la soupe et les fans du genre devraient y trouver du plaisir, alors pourquoi se priver?

La Bande-Annonce

Réalisation: 11/20

Si on appréciera les bugs de collision moins nombreux sur console que sur PC grâce à l’année de mise à jour entre les deux versions, on retrouve malheureusement le système de détection de position mal calibré, vous obligeant à vous y reprendre à plusieurs fois rien que pour monter sur une échelle. Quand on sait que le temps est compté, on commence à se frustrer méchamment contre ce genre de soucis techniques loin de nous faciliter la tâche. De plus, bien que le monde créé par Mojo Bones soit vraiment intéressant sur le papier, à aucun moment les graphismes ne nous éblouissent, d’autant que le titre à l’étrange manie de lagger pour un oui ou pour un non.

Gameplay/Scénario: 13/20

Le jeu vous propose de survivre durant 30 jours avec un système d’artisanat, des compagnons qui disposent de compétences différentes, des quêtes qui vous obligeront à des choix drastiques… Si on reste dans le basique, ça marche plutôt bien et la gestion de votre campement et des inimitiés naissantes au sein de votre groupe devient vite chronophage. Le souci, c’est que la micro-gestion de la nourriture, propre à chaque compagnon, prend vite la tête, tout comme la recherche intempestive de denrées qui nuit à la quête principale. Il aurait fallu un meilleur équilibre.

Bande-Son: 13/20

Même si elle manque de renouvellement, la musique retranscrit assez bien l’environnement désolé et la solitude qui peut étreindre les survivants d’une pareille apocalypse. Mitch Murder, à qui l’on doit l’OST de Hotline Miami 2, nous sort du bon boulot, qui aurait mérité bien plus de variété.

Durée de vie: 14/20

S’il vous faudra environ 10h pour boucler une première session, Impact Winter propose une grosse replay value grâce à la gestion de votre groupe et les événements qui seront liés à vos décisions pour le bien-être de ce dernier. Il y a forcément des quêtes personnelles que vous n’aurez pu accomplir faute de temps, et là vous risquez d’avoir… quelques surprises. Pour une vingtaine d’euros, le ratio est donc plutôt bon… Encore faut-il avoir envie de se recoltiner une nouvelle fois l’aventure.

Note Globale N-Gamz: 13/20

Avec une année de mises à jour derrière lui, le studio Mojo Bones signe un portage de son Impact Winter un peu meilleur que le jeu d’origine sorti il y a un an sur PC. Le souci, c’est que des lags apparaissent et que la micro-gestion de vos compagnons n’est toujours pas assez équilibrée, tout comme les phases de recherche de denrées à l’extérieur, trop inégales dans leur intensité et bien trop répétitives. Il en résulte un jeu à l’univers vraiment travaillé certes, mais sous-exploité, duquel on ressortira sans doute un peu frustré malgré le prix mini de 20€.



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!