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A peine 8 mois après Dynasty Warriors 8 (ou Shin Sangokumusō 7) sur PS3, le voilà déjà de retour dans une « Complete Edition » sur PlayStation 4 et Vita. Incorporant le contenu de base ainsi que sa version Xtreme Legends, le soft d’Omega Force n’a pas fini de nous raconter l’histoire des Trois Royaumes de la Chine antique ! Mais la question que tout le monde se pose est : « Ce beat’em all va-t-il remonter la pente descendante des derniers épisodes, qui n’apportaient rien de vraiment concret en termes de nouveautés ? ». Sans compter que la saga investit pour la première fois, avec cet opus, le monde des consoles next-gen ! Va-t-on s’en prendre plein les mirettes ? Toutes les réponses dans notre test complet !

Un contexte historique identique depuis les débuts de la saga

Comme quasiment l’intégralité de la saga Dynasty Warriors, le scénario de ce huitième épisode est basé sur le roman historique « Chroniques des Trois Royaumes », dont l’action prend place en Chine à la fin de la Dynastie des Han, au moment de la Révolte des Turbans Jaunes en 184 (suivant le calendrier Julien). Après la mort de l’empereur Ling, le Royaume est séparé en trois parties : les Wei dirigé par Cao Cao, les Wu par Sun Jian et les Shu par Liu Bei. Chacun combat pour le contrôle total de l’Empire du Milieu. On arrête là parce qu’après tout, on n’est pas là pour un cours d’histoire.

Omega Force, le développeur japonais de Dynasty Warriors, a commencé la série par un premier épisode qui n’était pas du tout un Beat’em all, mais bel et bien un jeu de combat en VS, sorti sur PlayStation première du nom en 1997. Mais dès le second opus, la saga a pris un tournant radicalement différent pour se concentrer sur un autre genre, le Musô, dans lequel le but est d’anéantir les centaines d’ennemis qui se dressent devant vous afin de vous frayer un chemin vers le commandement adverse. Depuis, il faut bien avouer que cette team n’a développé quasiment que des suites ou des projets dérivés tels que Warriors Orochi par exemple, qui comprend les personnages de Dynasty Warriors et de Samurai Warriors (son ersatz japonais). Bref, ces petits gars savent de quoi ils parlent quand il s’agit d’abattre des adversaires par lot de douze !

« Lu Bu parmi les hommes ; Lièvre Rouge parmi les chevaux»

Le scénario de Lu Bu est l'une des innovations de cette version

Pour ne pas changer une recette qui marche, ce Dynasty Warriors 8 Xtreme Legends reste dans le pur domaine du Musou. Pas de grande innovation au niveau du contrôle des personnages, si ce n’est que votre héros peut avoir un animal à ses côtés (comme un tigre pour foncer sur les ennemis ou un cheval plus rapide) et sera éventuellement accompagné de pas moins de trois officiers possédant chacun deux talents distincts (attaque et soutien). Chaque héros a une arme de prédilection (marquée par un Ex), qui lui permet deux attaques supplémentaires uniques lors des combos. Bien sûr, il peut s’équiper de n’importe quelle arme du soft, mais il en sera un peu moins efficace. Enfin, pas moins de quatre talents sont transportables. Ce sont des atouts qui donne un avantage sur le champ de bataille (meilleur défense, plus d’expérience, …). Comment les obtenir ? En réalisant certains objectifs spécifiques. A noter que lorsque vous tuez des officiers, en plus de l’expérience accumulée (LVL 50 maximum), vous aurez peut-être la chance d’obtenir de nouvelles armes (également disponible à l’achat avec des lingots, avant la bataille ou dans un camp) dont certaines seront associées à plusieurs éléments. Tant qu’on parle de morts, notez que les simples soldats occis feront apparaître des objets de terrain comme « attaque x2 pendant 30secondes » ou simplement de la vie. L’aire de jeu est immense, et de fait une carte de bataille est disponible en haut à droite de l’écran, même si elle manque en lisibilité.

Les montures apportent un peu de dynamisme

En plein combat, vous pourrez utiliser des attaques normales et rapides, mais aussi des puissantes et lentes pour briser la garde de l’ennemi. De gros combos sont également de la partie, et vous pourrez changer d’arme instantanément durant les rixes parmi les deux que vous transporterez (un système de triangulation des pouvoirs est d’ailleurs mis en place). Mais surtout, il y a le Musou, qui peut être activé lorsque l’une des 3 barres du bas est remplie (sous-entendu, quand vous avez défouraillé la tronche de nombreux sbires). C’est une attaque de zone dévastatrice. Pour terminer, la Furie permet de vous laisser envahir par la colère, ce qui remplit au maximum la jauge de Musou. Cette dernière vous servira alors à réaliser une offensive puissante pendant que vous serez en transe.

Un contenu pléthorique

Niveau contenu, autant dire que ce Dynasty Warriors 8 est plutôt complet, avec un mode Histoire qui vous permet de vivre le scénario de chacun des Trois Royaumes, sans compter l’histoire du puissant Lu Bu qui est propre à la version Xtreme Legends. Un nombre impressionnant de missions, dont plusieurs alternatives, et des personnages certes imposés, mais plutôt charismatiques. De quoi passer pas mal d’heures de jeu. A côté de ça, le mode libre vous offre le choix entre 82 héros disponibles et un scénario parmi ceux débloqués dans le mode principal.

A deux en écran splitté, le soft perd en réalisation ce qu’il gagne en fun

Vient ensuite le mode Ambition, qui se déroule après la chute des Han. L’Empereur a disparu et le but est de le faire revenir en reconstruisant sa base et en érigeant le Tongquetai (bâtiment à son effigie). Pour cela, il vous faut les ressources et les bras nécessaires. D’abord, vous devrez choisir votre personnage principal qui, arrivé dans le camp, commencera une escarmouche pour récupérer les matériaux et le personnel nécessaire. Par la suite, divers alliés seront débloqué en plus des ressources. Les plus célèbres d’entre eux seront jouables et pourront superviser les installations (caserne, forgeron, grand-porte et maison de thé) ou simplement jouer vos gardes du corps durant les combats. Il y a même la possibilité de capturer des bases en tuant leur capitaine. Ajoutez à cela un timer que l’on peut faire augmenter en accomplissant certaines tâches et le fait de devoir acquérir du renom pour que le Tongquetai prenne véritablement forme, et vous comprendrez que ce mode est extrêmement addictif. Enfin, une option  Défi fait également son apparition, vous opposant aux scorex de la planète entière lors de différentes missions assez fun comme « Faire tomber le plus d’ennemis invincibles dans le vide en 10 minutes » ou encore « Anéantissez le plus d’adversaires en 10 minutes ». Bref, le soft propose de la variété, jouable aussi bien seul qu’à deux (écran splitté ou online).

«On se marche dessus»

La version PS4, quoique plus belle, ne creuse pas le fossé technologique attendu

Si, dès le lancement du jeu, on remarque de suite que la vidéo d’introduction est loin d’être en HD, on constate très vite que le reste a été amélioré graphiquement, PlayStation 4 oblige. C’est plus net, le travail sur les textures est plus réaliste, le champ de vision est bien plus lointain qu’auparavant et le nombre de personnages présents simultanément à l’écran a été boosté. Dommage par contre que les troupes se chevauchent par moments, idem pour la gestion des ombres un peu chaotique. Pire, en écran splitté, il n’y en aura tout simplement pas et les graphismes seront amoindris. De même, certains effets spéciaux, comme les flammes, manquent franchement de panache. L’avantage a tout cela ? Les ralentissements sont rares, très rares.

Les Dynasty Warriors n’ont pas spécialement évolué entre eux en matière d’audio. Il y a plus de 400 musiques à base de tambour, guitare électrique et autres instruments de musiques diversifiés. Chaque personnage possède sa voix en anglais qui se différencie clairement de celle des autres et le doublage est plutôt bon (à noter que les voix japonaises sont disponibles gratuitement sur la version de base PS3, et arriveront sans doute plus tard pour cette Complete Edition). Petit truc totalement inutile : pourquoi avoir inséré les dialogues sur la DualShock et les conserver sur la télé… Echo inutile qu’il est heureusement possible de paramétrer. Gros bémol, par contre, le silence radio total durant les intermèdes de chargement bourrés de textes racontant le scénario. Un narrateur aurait permis une meilleure immersion. Enfin, les bruitages de la saga deviennent clairement de plus en plus désuets et il faudrait cruellement les rénover.

Le Véritable Guerrier des Trois Royaumes

Le contenu de ce Dynasty Warriors est plus immense que ses prédécesseurs et remonte le niveau de la série, c’est un fait. Même si sa réalisation peut paraître en retrait par rapport aux gros titres actuels sur PlayStation 4 (et sur Vita également), il reste un must pour les fans de la saga qui aiment foncer dans le tas en effectuant des combos à la pelle ou pour les amateurs de challenges difficiles. Néanmoins, une vraie refonte de la saga commence à être terriblement nécessaire.

La bande-annonce

Réalisation: 11/20

Certes, Dynasty Warriors 8 Xtreme Legends n’est pas moche, loin de là, mais il reste fortement en dessous des capacités de la PlayStation 4 et de la Vita, notamment en termes de gestion des ombres ou d’effets spéciaux. Heureusement, le jeu souffre rarement de ralentissements.

Gameplay/Scénario: 14/20

Le scénario et le gameplay n’ont pas beaucoup évolué au fil des années mais sont néanmoins toujours réussis. On tue des milliers d’ennemis sans trop lever le petit doigt, mais dans le fun. Question nouveauté, le mode ambition est une bonne idée grâce à son niveau de difficulté, son aspect gestion et ses batailles aléatoires. Les Défis proposent également une alternative sympa même s’ils ne sont pas très recherchés.

Bande-Son: 14/20

Toujours doté de musiques qui mettent de l’ambiance avec plus de 400 morceaux différents suivant les situations, Dynasty Warriors 8 n’a pas à rougir de sa B.O. Par contre, les bruitages se font vieux. Ajouter à cela le doublon ridicule avec les voix des héros émanant de la DualShock 4 et l’absence de narrateur durant les chargements, et vous comprendrez la note.

Durée de vie: 17/20

Comme toujours, très longue.  Enormément d’histoires et d’armes à récupérer, en plus d’un mode Ambition addictif et de nombreux défis. Les personnages peuvent se voir augmenter jusqu’au niveau 50 et, vu que l’on compte pas moins de 82 héros, je vous laisse faire le calcul, même si le challenge s’avérera vite répétitif. Heureusement qu’il y a 6 niveaux de difficultés et des centaines de batailles à réaliser.

Note Globale N-Gamz.com: 15/20

Dynasty Warriors 8 Xtreme Legends Complete Edition est avant tout destiné aux fans inconditionnels de la série ou à ceux qui n’y ont pas touché depuis longtemps. Malgré des graphismes qu’on aurait aimé plus poussés, il reste l’un des meilleurs, voire le meilleur opus de la saga des Trois Royaumes. Très bourrin et très défoulant. Il serait néanmoins temps pour Omega Force de changer le moteur physique et graphique pour le prochain épisode, qui sera totalement next-gen cette fois !



About the Author

Devilhawk
Utilisateur de jeux vidéos depuis tout petit (j’ai commencé avec Bubble Bobble et Prince of Persia), je possède actuellement PS3, PSVita et bientôt PS4. Je suis fan de la série Kingdom Hearts, des jeux destructeurs (comme Red Faction et les Lego (si, si!)) et des jeux en coopération. Question cinéma, je me tourne plus vers les films d’horreurs (sauf les slashers) ainsi que les séries à suspens (tel Lost). Je suis également admirateur d’Hayley Williams et de son groupe (Paramore). Sinon je peux être disponible pour des parties multijoueurs aussi bien en coopération qu’en compétition (du moment que ce soit par équipe, j’aime pas le solo).