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Après un premier titre Next-Gen que nous avions plutôt apprécié ici à la rédac, la licence Digimon nous revient déjà sur PlayStation 4 dans un nouvel opus RPG baptisé Digimon World : Next Order. De quoi améliorer encore la recette de son aîné ou, au contraire, sentir à plein nez la suite purement commerciale et bâclée ?

Digi-quoi déjà ?

« Amnésique, vous allez devoir aider les Digimons! Déjà vu? »

Au début de Digimon World : Next Order, vous vous retrouvez plongé dans le Digiworld, le monde numérique des Digimons. Totalement amnésique, vous allez rencontrer deux des créatures qui peuplent ces lieux, lesquelles vont immédiatement vous demander votre aide pour terrasser le surpuissant Machinedramon. Ce monstre assoiffé de destruction n’a qu’un seul objectif : détruire le Digiworld !

Vous vous en doutez, une force insoupçonnée se réveille en vous et vous parvenez à défaire temporairement la menace avant même qu’elle n’ait pris de l’ampleur. Vu et revu, me direz-vous… et malheureusement ça ne va pas aller en s’arrangeant. En effet, vous arriverez rapidement en plein cœur d’un village Digimon gouverné par le bien connu Jijimon, qui vous supplie de l’aider à faire revenir ses précieux concitoyens éparpillés à travers le monde. Alors si en plus cela vous permet de retrouver petit à petit votre mémoire, vous n’allez pas vous priver !

Pokémon du pauvre ou Tamagotchi du riche ?

Histoire de bien démarre votre aventure, le titre vous offre d’emblée deux digimons à choisir parmi une gamme plutôt réduite. Vous deviendrez par conséquent leur maître et devrez vous en occuper comme des animaux de compagnie. Ainsi, ils ne penseront principalement qu’à manger, dormir et faire leurs besoins dans un premier temps. Vous devrez donc leur apprendre comment faire en suivant les icônes apparaissant au-dessus de leur tête : si c’est un morceau de viande, c’est qu’ils ont faim. A vous de les nourrir comme il se doit en prenant en compte leurs préférences alimentaires. Si c’est une crotte qui se dessine… bon ok, on ne vous fait pas un dessin, mais sachez qu’il vous faudra trouver des toilettes publiques ou mieux… en avoir des portables sur vous. Enfin, le symbole ZZZ vous imposera de laisser vos protégés tranquilles histoire qu’ils se reposent. Et oui, ça fleure bon le Tamagotchi-like tout ça !

« Le côté éducation de Digimon prend largement le pas sur l’histoire et les combats »

A noter que votre Digimon possède une jauge de vie bien définie non liée à ses PV, mais bien à sa durée d’existence. Elle diminuera donc inexorablement jusqu’à sa mort, passée laquelle votre créature pourra revivre sous sa forme primitive en conservant quelques stats, skills et capacités de son ancienne vie… mais vous devrez refaire tout son entraînement depuis le début. Il est donc plus qu’utile de faire digi-voluer un maximum votre bestiole durant sa vie sur pas moins de cinq rangs, qui se débloqueront si vous prenez vraiment bien soin d’elle afin qu’à sa mort, son « rejeton » soit le plus fort possible.

A côté de cet aspect physique, vous pourrez également entretenir une amitié avec vos Digimons, laquelle se matérialise sur votre Digivice. Plus le lien qui vous unit à eux est fort, plus ils vous écouteront en combat et seront aptes à digivoluer rapidement. On retrouve également une jauge d’humeur qui impacte directement sur les performances de vos monstres lors des affrontements. Pour la faire monter, c’est très simple : il faudra dormir ! Enfin, le village qui se remplira au fur et à mesure de vos sauvetages aura toute son importance puisque c’est là que vous apprendrez les bases du combat, mais aussi que vous pourrez acheter les denrées alimentaires utiles et les soins indispensables en cas de maladie ou de coup dur.

Un anneau pour… qu’ils n’en fassent qu’à leur tête ?!

Dans Next Order, ce sont vos Digimons qui se battent pour vous contre ceux de leur espèce, le tout en temps réel via des ordres que vous leur donnez par le biais d’un anneau d’ordre. L1 déclenche l’anneau lié à votre Digimon de gauche tandis que R1 s’occupe de celui de droite. Attention, l’anneau se ferme au bout de 5 secondes et mettra 5 secondes supplémentaires pour s’ouvrir à nouveau. Pour donner vos ordres, vous aurez besoin de points d’influence qui peuvent être gagnés en apportant votre soutien à vos créatures. Vous devrez ainsi les féliciter après une attaque réussie ou les rassurer quand elles subissent des dégâts. A côté de ça, il est également possible d’utiliser la compétence EXE ou Extra Cross Évolution, qui permet la fusion de vos deux Digimons. Vous devrez néanmoins respecter des conditions très strictes d’évolution et d’amitié pour parvenir à cette incroyable attaque, synonyme de cinématique plutôt bien mise en scène.

« Les combats sont parfois très frustrants à cause d’un certain manque de contrôle »

A noter que de nombreuses altérations d’état pourront être subies comme poison, lenteur, paralysie, confusion, rage, etc… mais vos Digimons pourront se soigner entre eux s’ils ont été correctement éduqués. Du coup, avant de vous jeter dans le grand bain, il sera préférable d’augmenter les statistiques de vos petits monstres en les emmenant dans le centre d’entraînement du village. Là, vous aurez tout le loisir d’améliorer la force, la vitesse, la sagesse, l’endurance, les PM ou les PV de vos protégés moyennant quelques séances journalières.

Alors certes, si sur le papier le système de combat peut sembler amusant, dans les faits il peut parfois devenir rageant, vos Digimons ne répondant pas toujours à vos solicitations malgré tous vos efforts. De plus, les rixes manquent de rythme et on a de temps à autre vraiment l’impression d’être plus spectateur qu’acteur, la stratégie en prenant un fameux coup par rapport aux passionnants affrontements au tour par tour du volet précédent.

Visuellement à l’identique

Graphiquement, ce Next Order reste dans la droite lignée de son prédécesseur avec des modélisations réussies et un côté manga travaillé, le tout soutenu par une animation très fluide et une palette de couleurs toujours aguicheuse au sein d’environnement relativement variés malgré un level design loin de déchaîner les passions. Le gros souci vient néanmoins de l’aliasing bien plus présent qu’auparavant, qui a tendance à gâcher le spectacle.

« Visuellement, ce Next Order reste dans la lignée de son aîné, l’aliasing en plus »

Niveau bande-son, le jeu incorpore les voix anglaises et japonaises, sous-titrées en français, et les doublages sont plutôt réussis, avec comme toujours une préférence pour les comédiens du Pays du Soleil Levant, bien plus investis dans leur rôle que leurs homologues américains. Par contre, on reprochera clairement aux musiques d’être trop répétitives, de même qu’à votre personnage d’être muet comme une carpe, ce qui donnera une désagréable impression de monologue durant les dialogues.

Un mix qui ne marche pas si bien

Si le J-RPG classique mais appliqué que représentait Cybersleuth nous avait enthousiasmés, on ne peut pas en dire autant de ce Next-Order qui change radicalement la donne avec des combats en temps réel plutôt bancals et un accent bien trop prononcé sur l’éducation de vos bestioles façon Tamagotchi, en ajoutant aux habituelles tâches d’approvisionnement et de toilettage un certain lien affectif. Bien plus proche d’un Pokémon que d’un bon vieil RPG, ce nouvel opus de la saga est cependant très loin de son modèle, la faute à des mécaniques de gameplay et une histoire peu convaincantes… Dommage, mais l’aspect collectionnite pourrait éventuellement contenter les fans.

La Bande-Annonce

Réalisation: 12/20

On retrouve les graphismes très manga du précédent volet, ce qui est plutôt plaisant, mais malheureusement ils souffrent d’un aliasing prononcé et d’un level design plutôt raté. On est sur PlayStation 4, et vu qu’un délai d’une année sépare les deux opus, on était en droit d’attendre une amélioration, mais pas un downgrade. Heureusement que l’animation, pour sa part, est fluide en toutes circonstances.

Gameplay/Scénario: 10/20

Le scénario est vraiment plus plat et basique que Cybersleuth, ce qui ne pousse pas vraiment à avancer dans l’aventure. Il se permet même le luxe de commencer de la même façon : par un héros amnésique perdu au beau milieu du Digiworld. Le gameplay, quant à lui, change radicalement puisqu’il opte pour le combat de monstres en temps réels, avec vos digimons attaquant de leur propre chef en fonction de leur degré d’amitié et de leur respect des ordres. Le titre essaie d’ajouter à tout cela une grosse dimension Tamagotchi qui aura ses adeptes, mais aussi beaucoup de détracteurs.

Bande-Son: 12/20

Le jeu commence par un générique japonais ultra bon mais ça se dégrade par la suite puisque les musiques deviennent terriblement répétitives. Heureusement, les bruitages se montrent plus réussis et les doublages anglais, mais surtout nippons, parviennent à faire monter l’ambiance.

Durée de vie: 14/20

La durée de vie du jeu dépendra avant tout de votre façon à gérer correctement vos Digimons : ainsi, si vous en prenez bien soin et réussissez à les faire évoluer correctement, il sera facile d’avancer dans le Digiworld, mais votre quête vous prendra quand même pas mal d’heures… Dans le cas contraire, vous allez vite retourner à Cybersleuth.

Note Globale N-Gamz.com: 12/20

Délaissant la mécanique bien huilée et convaincante de son aîné, Digimon World : Next Order préfère se concentrer sur des combats en temps réel et une éducation de vos bestioles bien plus poussée. Le souci, c’est que ce gameplay est bien trop bancal pour intéresser les moins fans de la saga, sans parler de ce scénario qui ne parvient jamais à vraiment décoller. Bref, il faudra avoir l’âme d’un collectionneur de Digimons pour éprouver du plaisir, mais si c’est le cas, nul doute que le titre vous en donnera pour votre argent.



About the Author

Chizuna
Passionnée de jeux vidéo depuis l'âge de mes 7 ans, j'ai commencé à jouer à des survival horror tel que Resident Evil mais je suis avant tout une grande passionnée de RPG, surtout les Final Fantasy et plus particulièrement le VII et le X. Depuis peu, je me suis mise à jouer à des FPS. Pour les mangas, j'aime beaucoup les seinens, particulièrement ceux axés sur le thriller (Doubt, Judge et Consuctor), J'aime aussi le shonen avec une petite préférence pour Arata. Je vais très souvent au cinéma, au minimum deux fois par mois et mes genres de prédilection sont le fantastique, l'horreur, l'action et les films de guerre.