Review

Titre totalement barré made in le non moins déjanté Swery, Deadly Premonition avait su se forger, au fil des dix années qui nous séparent à présent de son lancement et malgré une technique calamiteuse et un gameplay plutôt aride, une réputation de jeu culte grâce à son univers incroyable totalement inspiré de Twin Peaks et son héros schizophrène en diable: l’agent du FBI Francis York Morgan! Alors forcément, quand une suite a été annoncée sur Nintendo Switch, les fans ont sauté de joie et les détracteurs ont espéré que Toybox gomme les errances techniques et de jouabilité du premier volet pour enfin ouvrir la saga au plus grand nombre. Nous avons donc reçu un code avant l’heure de la part de Nintendo histoire de vous donner notre avis, mais impossible de vous faire le vidéo-test habituel étant donné les innombrables restrictions émises par Big N pour le coup. De fait, nous allons vous proposer une première: un test « flash » qui consistera en un tableau de notes bien plus conséquent que de coutume! 

Le Trailer

Réalisation: 5/20

Oui, Toybox l’a fait… Il a réussi à nous pondre une réalisation encore plus catastrophique pour cette suite que celle de l’opus initial! Textures ratées, pop de bâtiments et d’habitants en extérieur, aliasing omniprésent, temps de chargement tellement longs que vous vous demandez si votre console n’a pas buggué, freezes inopinés, quêtes impossibles à finir à cause d’un souci technique et surtout… un framerate calamiteux qui peut aisément vous donner la migraine: Deadly Premonition 2 est tout simplement honteux pour une console telle que la Switch. Heureusement que le chara design est réussi.

Gameplay/Scénario: 18/20 pour les fans et 5/20 pour les autres

L’histoire du soft vous entraîne à la fois dans une préquelle et une suite au premier opus puisqu’elle se déroule sur deux temporalités: 2013 dans la ville de Le Carré en Louisiane, enquêtant sur le meurtre sordide de Lise Clarkson sur fond de sorcellerie vaudou, et 2019 lors de votre interrogatoire par l’agente Aaliyah Davis. Une histoire passionnante à découvrir et dont on perçoit les liens avec le jeu originel, mais qui se révèle hélas bien moins dense que le premier Deadly Premonition et bien moins mise en scène. Vos monologues sur le cinéma ont également été revus à la baise, tout comme le nombre de personnages, mais ils sont heureusement très intéressants à découvrir (mention spéciale à David Jawara et ses quatre personnalités). Le gameplay, de son côté, est calqué sur le volet originel mais se paie malheureusement le luxe… d’en faire moins! Les séquences de profilage à base de vignettes sont ainsi passées à la trappe, tout comme l’utilisation des véhicules motorisés qui laisse ici la place à… un skateboard! L’Open World est un peu trop vide de son côté et les donjons ont été rabotés également pour ne plus être qu’au nombre de trois, l’aspect survival avec gestion de la faim et de la fatigue est trop simplifié à cause d’un immense nombre de ressources en ville, et les combats sont terriblement frustrants puisque les monstres s’amusent à respawner en permanence. Ajoutez à cela des quêtes Fedex à tout bout de champ et des minigames un peu bateau comme le bowling ou les ricochets, et vous comprendrez que seuls les fans du premier jeu y trouveront leur compte, ne serait-ce que pour retrouver ce perso totalement barré et son univers si intriguant. Eux seuls seront en mesure de pardonner les soucis de gameplay qu’ils ont de toute façon déjà connus dans DP1 et qui ne les ont jamais affectés.

Bande-Son: 15/20

On retrouve l’excellent Jeff Kramer pour la voix de l’agent York en anglais (le jeu est sous-titré français), et autant dire que sa prestation vaut largement celle du premier même si le héros a moins de phrases à son actif. Les autres doubleurs font le job et certains musiques cultes du premier opus ont même fait le voyage. Niveau bruitages, par contre, c’est très classique.

Durée de vie: 14/20

Hélas, Deadly Premonition 2 est bien moins long et dense que son aîné. Comptez une quinzaine d’heures pour voir le bout de l’aventure, et en fouillant un peu encore! On sent que cette suite a été développée trop rapidement et aurait presque pu se fondre dans un immense DLC plutôt que dans un jeu qui se voulait aussi complet que DP1. Il n’empêche que les fans qui souhaitent en apprendre un maximum sur ce nouvel univers auront de quoi faire s’ils décident de tout voir, tout trouver, tout explorer.

Note Globale N-Gamz.com: 10/20 (15/20 pour les fans et 5/20 pour les autres)

Catastrophe technique encore pire que le premier volet, Deadly Premontion 2 parvient à conserver l’A.D.N. de la licence mais ne cherche jamais à l’améliorer pour s’ouvrir à de nouveaux joueurs. Non, il préfère se contenter d’un bon gros copié-collé en changeant d’univers, en diminuant certaines mécaniques de gameplay mais en conservant cette austérité de jouabilité et ce scénario envoûtant en diable qui a fait mouche il y a dix ans et continue d’attiser l’envie des fans. Le titre leur est d’ailleurs clairement destiné, car vu ses errances graphiques, ses bugs à foison, son framerate calamiteux et ses loadings d’une rare violence, seuls eux seront à même de continuer l’aventure pour découvrir un récit certes moins dense que l’originel, mais incroyable prenant et bien pensé. Non, Deadly Premonition 2 ne se fera pas de nouveaux adorateurs, mais il conservera sa base d’amoureux du made in « SWERY » qui y trouveront les sensations de l’époque et surtout… l’agent York!



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!