Review

Amateurs de sensations arcade façon « fou du volant », fanatiques d’Outrun et autres Crazy Taxi en manque de jeux du genre sur votre petite 3DS, Crash City Mayhem débarque pour vous refiler votre dose d’adrénaline motorisée. Belle virée ou crash fatal ?

Spy vs spy

La sélection de véhicules est variée, mais pas très pertinente

Faisant simplement acte de présence, le scénario est des plus basiques : ancien espion reconverti en chauffeur à la solde du plus offrant, vous êtes recruté par une mystérieuse organisation visiblement bien louche. Vous accomplirez donc quelques missions au volant de divers véhicules au gré de retournements de situation presque incompréhensibles mis en scène de bien piètre façon. Comme quoi, être un as du volant, c’est pas toujours joli joli.

Runabout : si cette franchise de conduite arcade ne vous dit peut-être rien, faute de succès commercial et critique chez nous, elle sévit pourtant sur diverses consoles depuis sa première apparition sur Playstation, en 1997. Le dernier opus, intitulé originalement Runabout 3D : Drive Impossible et arrivant après presque 10 ans d’absence de la part de la série, atterrit sur l’eshop européen grâce à l’éditeur Ghostlight, plutôt habitué à l’import de JRPG, en changeant de nom au passage.

Avec leurs crashes, les bandits coûtent

Tout détruire ne vous servira au final à rien, sauf à accumuler des dollars inutiles

Avant de pouvoir se la jouer Jason Statham du pauvre, il va falloir passer par l’école de conduite pour apprendre les rudiments du métier. Assez simple à prendre en main, le jeu demandera tout de même un tout petit temps d’adaptation pour vraiment maîtriser les dérapages, mais rien de bien contraignant. Une fois ces bases maîtrisées, on se retrouvera face à 6 épisodes proposant des objectifs variés, allant de la destruction de véhicules au vol d’une voiture-espion au sein d’une base secrète. Si le soft affiche de vrais moments de fun, le problème, c’est que variété ne rime pas forcément avec qualité : ainsi, un des chapitres vous imposera de suivre une espionne sans vous faire repérer, en roulant donc très doucement. Vraiment très doucement. Pendant 15 minutes. Oui, c’est aussi insoutenable que cela en a l’air, surtout quand vous vous farcirez de nouveau la mission par la suite. 

En effet, le système de progression pose problème : si chaque chapitre propose 5 modes de difficulté, il faudra à chaque fois compléter le niveau qui le précède pour pouvoir débloquer un nouveau palier. Le jeu vous force donc à recommencer chaque étape à plusieurs reprises, cette pénible filature y compris, pour tout débloquer. Moins de 2 heures étant nécessaires pour finir le soft une première fois, on se sent légèrement lésé quand arrive le générique. Fort heureusement, les niveaux de difficulté supplémentaires permettent d’augmenter l’intérêt, mais cette répétitivité exacerbée viendra à bout de la patience de bon nombre de joueurs.

Le problème, c’est que variété ne rime pas forcément avec qualité 

Pour prolonger la durée de vie, les développeurs ont inclus un mode libre pour chaque chapitre, qui permet de conduire comme un dératé du début à la fin du niveau sans se soucier d’autres objectifs que celui de ne pas laisser s’écouler le timer. Même pour les fans d’arcade les plus endurcis, ce mode ne présente que très peu d’intérêt. Bien sûr, il est possible de tout détruire sur son passage, comme le promettent le titre et la jaquette du jeu, mais cela ne sert qu’à accumuler des dollars ne servant absolument à rien si ce n’est à gonfler un high score qui ne pourra pas être partagé en ligne.

Pimp my crash

En parallèle de ces deux modes, une option tuning plutôt complète est présente pour les acharnés souhaitant personnaliser leurs véhicules. Ceux-ci, déblocables au fur et à mesure de la progression, ont le mérité d’être variés : tank, scooter, voiture-espion… Et c’est bien leur seul intérêt : la plupart des objectifs impliquant d’atteindre un checkpoint le plus rapidement possible, qui serait assez masochiste pour se mettre en tête de piloter le tank ? En vérité, une des voitures les plus équilibrées du jeu étant disponible dès le départ, on ne trouvera que très peu d’intérêt à piloter ces engins plus d’une fois, si ce n’est pour tester les différents gadgets à équiper obtenus en cours de route (klaxon, obus pour le tank, …). Certains peuvent se montrer amusants, mais sont en général parfaitement inutiles en cours de niveau.

Avec son énorme flèche et son timer prenant une bonne place sur l'écran, le jeu rappellera quelques bons souvenirs aux fanatiques de conduite arcade

Du côté technique, on se retrouve face à un jeu à petit budget, ce qui se traduit à l’écran par des textures baveuses dignes de la première Playstation, un clipping atroce (les immeubles et autres poteaux apparaissant parfois au dernier moment) et une fluidité souvent bien mise à mal. La modélisation des véhicules s’en sort tout de même plutôt bien et est mise en valeur par la 3D stéréoscopique, par ailleurs tout à fait dispensable (mais qui en doute encore ?). L’ensemble est donc bien moche et daté mais remplit tout de même son office, à condition de ne pas être trop regardant.

Niveau sonore, la bande-son rock pêchue parvient à insuffler du dynamisme à un jeu qui en a parfois bien besoin, alors que d’affreuses voix digitalisées à l’accent douteux (« watayoudouyé ? », vous balanceront sans cesse les conducteurs croisés sur votre chemin) vous agresseront les tympans sans ménagement. Elles n’en demandaient pas tant.

En voiture ?

Pas déplaisant à jouer durant ses missions les mieux conçues, Crash City Mayhem est pourtant bien trop répétitif et handicapé par un système de progression trop restrictif (non, messieurs les développeurs, je refuse de m’infliger cette filature une fois de plus !). À 20 euros, les plus ardents amoureux de vitesse sauront peut-être s’en contenter, mais cela n’empêche que la bête a bien du mal à réussir le contrôle technique.

La bande-annonce

Réalisation: 10/20 

Datée et bourrée de problèmes techniques (clipping, chutes de framerate,…), la partie graphique de Crash City Mayhem est simplement fonctionnelle, sans plus. Signalons tout de même une modélisation correcte des véhicules renforcée par l’effet 3D.

Gameplay/Scénario: 12/20 

Le gameplay résolument arcade se laisse apprécier le temps de quelques parties, mais on déchante vite quand arrivent certains objectifs totalement inintéressants. Rien à dire au niveau du scénario, juste présent par principe.

Bande-Son: 11/20 

Les morceaux rocks bien pêchus se montrent très efficaces. Dommage qu’ils soient parasités par une gamme de voix digitalisées indigestes.

Durée de vie: 10/20 

Seulement 6 chapitres, d’intérêt plus que variable, constituent le mode histoire. C’est peu, même si les niveaux de difficulté supplémentaires pourront parfois accrocher l’attention. Mais le système de progression, qui force le joueur à recommencer chaque mission encore et encore, en découragera plus d’un. Mieux vaut donc y jouer par petites doses.

Note Globale N-Gamz.com: 10/20

Simple d’accès, plutôt fun au début et venant compléter un catalogue 3DS peu fourni en titres du genre, Crash City Mayhem est un jeu moyen à tous les niveaux, à conseiller uniquement aux fans de conduite arcade peu regardants sur la finition et cherchant juste un défouloir automobile à prix raisonnable.



About the Author

Guib
Accro (mais sainement ; et oui, amis journalistes, c’est possible) aux jeux vidéo depuis le jour où j’ai reçu ma Super Nintendo accompagnée de Super Mario All Stars à l’âge de 6 ans, je suis passionné par les jeux de plate-forme, mais pas uniquement. Peu importe le genre, je suis surtout intéressé par les titres qui ont une âme et qui dégagent une réelle personnalité. Quelques-uns de mes jeux cultes : Yoshi’s Island, Beyond Good & Evil, Ico et les jeux Rockstar (oui, ça tranche avec le reste mais ces gars-là m’ont rarement déçu). J’ai aussi une petite faiblesse moins avouable pour les jeux nanars descendus par la plupart des testeurs, mais chut. Etant fan de cinéma fantastique et écrivant depuis quelques mois des critiques de films, j’ai eu envie de me diversifier et de me lancer dans le test de jeux vidéo, et me voilà !