Review

Ayant piqué au vif la curiosité de votre testeuse avec son intrigant trailer aussi sombre que poétique, Blackwood Crossing s’est d’abord dévoilé à notre rédac chef lors d’un rendez-vous Gamescom avec PaperSeven, studio fraichement créé sur les cendres de Disney Black Rock (Pure, Split/Second). Coup de cœur immédiat, nous avons alors scruté la moindre info sur le projet et c’est tout naturellement que cette aventure narrative se retrouve aujourd’hui entre mes mains. Entre rêve et réalité, normalité et fantastique, le jeu nous propose une invitation à parcourir un monde étrange pour un récit émotionnellement très fort en compagnie de la jolie Scarlett et de son jeune frère Finn. Cet avant-goût vous parle ? Alors embarquez avec nous pour le test !

Down the rabbit hole

« La jolie Scarlett va se lancer à la recherche de son « étrange » petit frère »

Blackwood Crossing est développé par un petit studio anglais indépendant nommé PaperSeven, érigé sur ce qu’il restait des fondations de Disney Black Rock, incorporant au passage en guest star le scénariste de The Room : Oliver Reid-Smith, qui persiste et signe dans le domaine de l’étrange avec son nouveau bébé. L’optique de la compagnie est clair : pousser les joueurs dans des aventures imprévisibles à travers des thèmes très émotionnels. Un concept qui marche ? Nous allons le découvrir de suite pour ce titre qui débarque dès demain sur Steam, PS4 et Xbox One au prix de 15,99€.

Le jeu nous propose en effet une aventure narrative visuelle dans laquelle on incarne Scarlett, jeune adolescente errant au beau milieu d’un train plutôt mystérieux. Vous aurez, en vue à la première personne, à résoudre des énigmes, recueillir des documents et interagir avec votre environnement afin de faire évoluer le monde autour de vous, votre fil rouge étant la poursuite de votre petit frère Finn, dont la présence à vos côtés cache un terrifiant mystère. J’aimerais tellement vous en dire plus, mais le spoil serait trop facilement atteint et vous ôterait une partie de l’intérêt du titre. Sachez juste que Blackwood Crossing représente une aventure fabuleuse, touchante, envoûtante et dont vous ne ressortirez certainement pas indemne.

Un univers plein de mystères

« Une interface épurée pour un gameplay simple d’accès »

Votre aventure démarre donc dans un train, à la recherche de Finn. Durant vos pérégrinations, vous allez croiser des personnages étranges, portant des masques en papier, et qui ne manqueront pas de vous adresser la parole à la moindre sollicitation. Dans cet univers clos, Scarlett se laisse emmener au fil des discussions vers un objectif sombre qui ne se développe jamais entièrement afin de vous laisser la surprise d’un final inattendu et d’une grande maturité, contrastant avec le côté enfantin et poétique du design et des diverses énigmes que vous rencontrerez sur votre chemin.

Le gameplay est donc des plus simple : on se ballade, on interagit par simple clic sur l’environnement et les protagonistes. Le curseur s’illumine donc d’emblée quand vous avez la possibilité de lancer un dialogue, de prendre un objet, etc… L’interface se veut ultra discrète et très intuitive, idéale pour favoriser l’immersion dans la narration proposée par l’équipe de PaperSeven.

Promenade intemporelle

« Visuellement, la direction artistique est splendide »

Niveau réalisation, Blackwood Crossing est assez inégal. Entendons-nous bien : l’ambiance est posée, l’univers dans lequel on évolue est saisissant et le design artistique nous fait voyager comme jamais, mais des petits couacs techniques apparaissent de temps à autre. Cela va de légers lags (plus marqués sur consoles que sur PC) à un effet de flou et d’aliasing sur les éléments lointains, en passant par des textures parfois vieillottes qui contrastent violemment avec la magnifique modélisation des personnages. Ces derniers se montrent d’ailleurs expressifs à souhait, portant littéralement une histoire sans temps morts.

La bande-son du soft, quant à elle, se révèle être d’une grande qualité! Musiques d’ambiances convaincantes, tantôt mélancoliques et douces, tantôt vraiment anxiogènes, et doublage anglais absolument parfaits qui représentent ce que l’on rêve de croiser dans tous les jeux du genre avec des phrases et des voix abouties, sincères, emplies d’émotions diverses et jamais surjouées. Les sous-titres français bien calés achèvent d’ailleurs le boulot avec brio.

Une aventure pas comme les autres

Jamais, en lançant Blackwood Crossing, je ne me serais attendue à expérimenter ce que j’y ai vécu. En effet, bien que le soft soit court et que la réalisation esthétique soit parfois bancale, le scénario et la bande-son fournissent une telle immersion émotionnelle que le titre de PaperSeven parlera au cœur de n’importe quel gamer. Débuté comme une oeuvre à forte empreinte fantastique, le titre nous envoie par la suite une dure réalité en pleine figure, mais toujours avec tact et retenue. Aucun doute, les développeurs ont atteint le but fixé : nous proposer une aventure touchante et aboutie qui ne peut laisser de marbre !

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Réalisation: 15/20

On ne peut nier que la réalisation artistique de Blackwood Crossing est à se damner, proposant notamment une esthétique des personnages ultra travaillée et un univers si proche du nôtre mais teinté d’une bonne dose de fantastique. Hélas, de légers bémols répondent tout de même présents : des lags, un effet de flou, de l’aliasing ou encore des textures inégales d’un environnement à l’autre. Cependant, il ne s’agit en rien de soucis aptes à nuire à l’expérience de jeu.

Gameplay/Scénario: 18/20

Le titre se prend immédiatement en main grâce à une maniabilité simple et intuitive qui vous permet d’évoluer le plus facilement du monde dans l’univers créé par PaperSeven. Les énigmes se révèlent sympathiques, mais les habitués du genre n’y trouveront hélas aucun challenge, de même que les embranchements scénaristiques sont rares. Néanmoins, la puissance du récit et des émotions véhiculés par Blackwood Crossing est telle que l’on peut qu’avoir envie de s’y plonger pleinement. Croyez-moi, on croise peu de jeux pouvant avoir un tel impact sur le joueur, alors autant en profiter.

Bande-Son: 18/20

L’un des gros points fort du soft : la bande-son offre un panel d’émotions assez large et surtout très convaincant. L’ambiance musicale renforce ainsi clairement le scénario et nous immerge pleinement dans l’aventure, tout comme le doublage anglais aussi savoureux que riche en sentiments.

Durée de vie: 12/20

Selon votre progression, votre envie de tout tripoter, de trouver plus ou moins rapidement la finalité des diverses énigmes et de profiter du monde dans lequel vous évoluez, le titre vous prendra entre 2 à 3 heures de jeu pour en voir la fin, sans réelle replay value. En effet, des choix de comportements font leur apparition lors de certains échanges verbaux mais sans réelle répercussions sur la suite des événements, vous conviant plus à assister à une nuance de ton et quelques subtilités de dialogue. Pour la somme de 15,99€ c’est peut être un chouïa trop court, mais au final cela ne choque pas plus que ça tant l’aventure narrative se veut magnifique. Néanmoins, on comprendrait certains gamers rebutés de payer ce tarif pour ce temps de jeu.

Note Globale N-Gamz.com: 16/20

Blackwood Crossing est un jeu comme on en croise trop peu, un de ceux qui vous colle à la peau même une fois terminé, vous laissant penseur, songeur, envoûté quand le générique de fin défile. Véritable réflexion sur un thème très adulte au travers des yeux d’un enfant et d’une adolescente, l’aventure offerte par PaperSeven ne peut laisser indifférent. Une réelle surprise et une claque vidéoludique qui fait du bien ! Amateurs d’aventures qui touchent le joueur, on ne peut que vous recommander d’acquérir ce petit bijou !



About the Author

LadyDisturbed
Jeune sœur de bataille, dévoreuse de romans à la vitesse de la lumière et fanatique de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance... voilà ce qui pourrait résumer de façon rapide votre petite rédactrice. Les mangas ne me font pas peur, la couture et le cosplay sont mon lot quotidien, l'écriture de fan fiction m'occupe et je rêve et vis dans un monde fait de fantasy et de science-fiction où les princesses Disney ont leur place. Éclectique, je suis ouverte à tous types de jeux, allant du RPG au FPS en passant par le Visual Novel, les MMO ou encore les jeux de stratégie, tout en voguant dans les eaux troubles des jeux indépendants que je me plais à vous faire découvrir. Je ferai tout ce qui est possible pour être juste dans mes jugements, et puisse le sort vous être favorable !