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Et si on vous avait menti depuis bientôt 7 ans ? Et si, pensant œuvrer pour le bien de l’humanité en prenant tour à tour les traits d’Altaïr, d’Ezio ou de Connor, vous vous étiez fourvoyés ? Et si Abstergo avait raison ? Voilà le postulat de départ d’Assassin’s Creed Rogue, le dernier opus de la licence à voir le jour sur les consoles current-gen qui l’ont engendré. Jamais la vérité n’aura paru si complexe… et surtout si jouissive !

Un Templier pour… les tuer tous !

Bienvenue à New York avant le grand incendie!

Bienvenue aux U.S.A., à une époque qui prend naissance durant la guerre de 7 ans dans sa version nouveau-monde (1756-1763). Si vous suivez un peu la saga Assassin’s Creed, vous aurez deviné que nous sommes entre Assassin’s Creed IV Black Flag et Assassin’s Creed III, et les développeurs l’ont bien compris en nous faisant croiser aussi bien Haytam Kenway, le fils du héros de Black Flag, Templier aguerri, que Achilles Davenport, mentor de Connor Kenway, héros du III et dernier assassin « vécu » par Desmond Miles, le messie de la saga, le tout sous les traits de Shay Patrick Cormac, un Assassin qui a viré de bord pour devenir leur Templier-Némésis. Bref, ça sent le fan service à fond… mais est-ce du « bon » fanservice ?

Bien entendu, depuis le cliffhanger d’Assassin’s Creed III qui en a laissé plus d’un sur le carreau, nous ne sommes plus qu’un bêta testeur anonyme dans les griffes d’Abstergo et de son jeu vidéo destiné à explorer les mémoires génétiques du passé et à leur indiquer tout fragment d’Eden qu’il leur serait possible de récupérer. Et ce Rogue ne déroge pas à la règle, nous envoyant directement dans une simulation buggée à la recherche d’indices qui permettront à notre PDG de conquérir le monde. Le souci, c’est qu’un virus s’en prend à ladite simulation que nous avions fraichement installée… et que toutes les données semblent corrompues… Au final : qui a raison, qui a tort ? Entre le scénario que veut vous imposer Abstergo pour vous montrer que les Assassins sont des tortionnaires finis et que les Templiers détiennent la vérité… ou l’inverse, vous allez naviguer dans un sacré jeu de dupe via cet Assassin’s Creed Rogue, qui se veut clairement être plus ambitieux scénaristiquement parlant que ce dont il a l’air… prenant même parfois des airs d’Animatrix pour le développement qu’il fait de la saga qui l’a vu naître, devenant de fait un indispensable, dans son chapitre final, pour qui veut notamment cerner le début du tant décrié Assassin’s Creed Unity.

Gameplay hybride pour Templier en devenir ?

Des combats haletants pour un gameplay qui parlera aux habitués

On ne va pas se leurrer, au niveau gameplay, cet Assassin’s Creed Rogue emprunte quasiment 95% de ce qui a été accompli sur l’opus antérieur : Black Flag. Les routines de déplacement sont les mêmes au niveau des capacités de « parkour » et le monde maritime y est fièrement représenté via le Morrigan, votre bateau entièrement customisable qui vous permettra de voyager à travers les eaux territoriales américaines et antarctiques comme bon vous semble, le tout à grand renforts de trésors, de diamants ou de notes de musiques (histoire d’améliorer vos chansons de « pirates » pour votre équipage) à récupérer au fil des escales dans ce Nouveau-Monde qu’il nous a tant plu de parcourir dans les opus 3 et 4.

Si la maniabilité se révèle sensiblement identique aux épisodes précédents, signalons néanmoins la possibilité de briser la glace avec votre navire, d’utiliser le feu grégeois avec ce dernier, ou encore de maîtriser une nouvelle arme totalement incroyable : le fusil silencieux ! Utilisant l’air comprimé comme source de propulsion pour ses balles, cet instrument ne se veut pas vraiment mortel, mais clairement déstabilisant pour vos adversaires, vous permettant notamment de tirer des balles soporifiques, pétaradantes ou encore rendant « fous de rage » vos ennemis, histoire qu’ils tuent tous leurs compères alentours. Un régal !

Le fusil silencieux et la traque des Assassins font partie des nouveautés de gameplay

Au rayon des nouveautés, la vue de l’aigle vous permet à présent de cibler des opposants pour les pister même lorsqu’ils se cachent derrière un mur, et une grosse dose de stress a fait son apparition avec la présence d’Assassins bien planqués dans le décor et que vous ne pourrez déceler que via un anneau de détection bien connu des amoureux du multi d’Assassin’s Creed Brotherhood. Une réussite qui rajoute un bon coup d’infiltration et de temporisation à ce Rogue !

Je me sens un peu seul

Si, sur le plan du scénario à grands coups de Datapad à récupérer dans le présent et d’Assassins connus à éradiquer dans le passé, ce Rogue est un pur bonheur, on ne peut pas en dire autant de sa technique. En effet, il faut savoir que le développement intégral de cet opus clé a été confié exclusivement à Ubisoft Sofia, les autres équipes dont la plus importante, Montréal, étant absorbées par l’épisode Unity. Résultat, en moins d’un an de programmation, il a fallu reprendre le même Anvil Engine à l’œuvre sur le III et le IV et pourtant décrié pour son instabilité. Souci ? Là où tout Ubi parvenait à trouver les bugs à temps et à les corriger, le seul studio de Sofia nous a sorti un jeu « non-testé ». Résultat : aliasing omniprésent, bugs de collision à la pelle et freezes sporadiques… et pourtant… on en redemande tant on a envie d’aller plus loin dans cette sombre histoire!

Techniquement, le soft aurait mérité un vrai débuggage… mais n’en reste pas moins plaisant visuellement

Niveau bande-son, le doublage français est excellent, comme toujours dans la saga, et les musiques sont à la fois anxiogènes et cultes… ce qui augure du meilleur en termes d’immersion. On sent que, laissés seuls pour se « démerder » et nous sortir un AC dans les temps « marketing » (soit pour Noël) après un Black Flag acclamé, les petits gars de chez Ubisoft Sofia ont voulu donner un côté épique à leur opus, faute de pouvoir lui offrir une technique 3D léchée. Le résultat sonore est donc très bon, ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles !

Coup de maître maltraité

Si AC Unity n’avait pas existé et que tous les studios Ubi avaient été au petit soin sur le jeu objet du présent test, nul doute que Assassin’s Creed Rogue aurait été l’opus ultime, celui qui nous aurait enfin éclairé, de toute sa splendide technique 3D et son scénario hallucinant, sur l’intégralité de la saga préférée des joueurs d’action/aventure. Hélas, Ubisoft Sofia tout seul ne peut que nous offrir une histoire incroyable, mais un peu courte et surtout pleine de bugs qui, s’ils sont loin d’être rédhibitoires, enlèvent la superbe qui aurait dû couvrir ce passage de l’autre côté du miroir. Il n’empêche, pour les fans de la saga, l’achat est clairement indispensable !

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Réalisation: 15/20

On peut dire ce qu’on voudra, mais en termes d’intempéries, de gestion des effets de lumière ou de distance d’affichage, le moteur Anvil made in Ubisoft est impressionnant. Hélas, ce Rogue, délaissé par la maison mère, est encore criblé d’aliasing et de bugs de collisions, le tout faisant même échouer certaines missions.

Gameplay/Scénario: 17/20

Avec son gameplay calqué sur l’opus Black Flag et mixant allègrement liberté de mouvement à l’aide du Morrigan et nombreuses possibilités de résolution de combats grâce au fusil silencieux, ce Rogue est clairement le titre le plus jouissif de la saga à prendre en main, sans parler des attaques d’assassins qu’il vous faudra déjouer via un radar tronqué ! Niveau scénario, c’est tout simplement du pur bonheur pour qui est fan de la franchise… ou quand tout à coup, ces dizaines d’heures passées à combattre le même ennemi sont remises en cause et prennent tout leur sens à la fois !

Bande-Son: 19/20

Musiques épiques, voix françaises totalement crédibles et bruitages travaillés, il est impossible de prendre cet Assassin’s Creed Rogue en défaut, et ce ne sont pas les chants enivrés des marins du Morrigan qui me donneront tort !

Durée de vie: 14/20

Si l’on excepte les bugs de réalisation cités plus haut, le seul point faible de ce Rogue vient de sa durée de vie, qui équivaut à 60% à peine à celle offerte par Black Flag ou Liberation. Certes, New York propose un quartier de plus, mais c’est la seule ville. Néanmoins, le prix a été « légèrement » revu en conséquence.

Note Globale N-Gamz.com: 17/20

Vous attendiez AC Unity au tournant et avez été déçu ? Alors ruez-vous sur Assassin’s Creed Rogue, l’espèce de vilain petit canard totalement délaissé par Ubi en termes de communication et de développement, mais qui se révèle au final comme LE chaînon indispensable pour tout fan de la saga ! Un épisode riche, qui pose de nombreuses questions et apporte autant de réponses… et qui transgresse enfin une fois pour toute la frontière entre le bien et le mal ! Et si, au final, toute la saga telle que vous la connaissiez n’était… qu’un mensonge ! Jouez à Rogue pour le découvrir !


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About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!