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La vie se résume à quoi ? Des choix quotidiens… qui ont tous leur importance à petite ou grande échelle. Tout est question de relativité et Always Sometimes Monsters est là pour vous faire saisir ces fameuses nuances à côtés desquelles on passe sans forcément s’en rendre compte. Le soft tient-il son postulat de départ, à savoir nous prouver qu’un monstre peut se cacher en chacun de nous ? Pas si sûr…

C’est l’histoire de la viiiiiiiiie !

La femme de votre vie dans les bras d’un autre? C’est le pitch de départ de ce ASM

Edité par Devolver Digital, un nom qui ne devrait pas vous être inconnu puisqu’on leur doit de nombreux titres décalés comme Hotline Miami, les rééditions de Duke Nukem 3D et Serious Sam ou encore le très bon et « viscéral » Shadow Warrior, Always Sometimes Monsters est développé par Vagabond Dog, petit sudio Canadien qui a pour mot d’ordre de faire des jeux à propos de la vie, inspirés par nos propres expériences. Prometteur n’est-ce pas ?

Dans ASM, tout commence dans une ruelle sombre. Deux hommes parlent très clairement du boulot de tueur à gage, qu’on ne se débarrasse pas comme ça de sa personnalité, ce que l’on est, qui l’on doit être, ça commence fort ! Mais passons à l’histoire de votre personnage, car c’est cela qui nous intéresse: votre âme sœur s’est barré(e), votre boulot a décidé de se passer de vos soins (bon en même temps vous l’avez bien cherché), vous voilà donc avec un compte en banque à sec et la nouvelle du mariage de celui ou celle que vous portez toujours dans votre cœur, à l’autre bout du pays naturellement, va vous donner la motivation de vous bouger de votre petite ville. C’est parti pour un sacré road trip… avec son sac à dos chargé en choix moraux !

Premiers pas… premiers choix…

Tous les moyens sont bons pour arriver à vos fins, même le braquage du développeur himself!

Dès le départ, c’est à vous de décider de quel sexe vous serez, quelle sera votre orientation sexuelle… et à peine le temps de profiter de votre moitié, vous voilà propulsé un an plus tard, au stade de célibataire larvaire dont le logeur craque et décide de kidnapper vos clefs d’appartement tant que vous n’aurez pas payé votre loyer… et comme votre stade larvaire vous a empêché de faire votre boulot correctement, autant dire qu’il va falloir trouver une autre source de revenus ! Les premiers choix vont vite arriver. Comment allez-vous obtenir cet argent qui vous offrira votre premier billet vers cette grande aventure, celle qui vous permettra peut-être de récupérer l’amour de votre vie? Et autant dire qu’il va falloir s’activer car votre ex se marie prochainement et a même penser à vous envoyer une invitation. Dans le genre sadique….

Le gameplay de ASM est ce qu’il y a de plus basique. Votre pavé numérique vous servira à tout: vous déplacer, sélectionner votre choix et la touche « enter » fera à merveille son boulot. Vous possédez un inventaire, dispatché en quatre parties : ce que vous avez sur vous, dans votre portemonnaie, votre stock de nourriture car votre personnage possède une barre d’endurance qu’il vous faudra surveiller et enfin une partie réservée à des figurines de collections à trouver un peu partout dans le jeu (et qui sont des clins d’œil aux autres titres de Devolver Digital soit dit en passant). Vos choix auront des répercussions plus ou moins importantes… mais au final je dois être un ange car je n’ai pas subi ce fameux « déclic » dont beaucoup de joueurs parlent. Choisir entre planter de l’herbe pour une petite association ou pour le dealer du coin à la boîte d’intérim’ n’a pas changé ma vision du monde.

Back to the future !

Une 2D en pixel art maîtrisée, mais aux environnements trop répétitifs

Il faut croire que c’est à la mode: et oui, il faut vous y faire, la 2D revient en force! Le graphisme de ASM est propret, c’est mignon, on a l’impression de relancer la gameboy (certainement le charme « pixel »). Cependant… même en jeu plein écran, le soft reste fenêtré. C’est peu gênant, certes, mais certains pourrait y être réfractaires. Les tons de couleurs restent bien souvent dans le même esprit, on ne change que rarement d’environnement au final. Des villes plus ou moins classes ou à tendance « ripoux » et les personnages qui vont avec. Les cités se ressemblent du coup un peu trop, et l’on y retrouve bien souvent exactement les mêmes boutiques… avec le même vendeur!

La bande-son vous fera faire, elle aussi, un bond en arrière de plus de 15 ans, avec ses vibes électroniques uniquement, rappelant de vieux titres. Cependant, elle devient vite répétitive et on aura tôt fait de mettre le jeu en sourdine. A noter également que le titre est en anglais sous-titré…anglais! Et autant dire qu’il n’y a quasiment que des phases de dialogues…

Monstrueux ou pas? Telle est la question !

Always Sometimes Monsters nous offre des choix moraux qui ne tiennent qu’à nous, à notre façon de voir le monde. Allez-vous aider cette garce accroc à l’héroïne qui veut payer la note d’hôpital de son homme, qui est un ami à vous, ou allez-vous l’envoyer se faire paître car vous savez quel avenir les attend tous les deux? Allez-vous aider une petite mamie qui ne vous veut que du bien ou profiter de sa confiance pour vider son compte en banque et aller plus vite rejoindre votre destination? Jusqu’où serez-vous prêt à aller pour foutre en l’air ce fameux mariage ? Allez-vous récupérer la personne qui possède votre cœur ? Et c’est justement-là le souci avec ASM: si le soft est plein de bonnes intentions, malheureusement on ne ressent pas forcément toute la force et l’ampleur de nos choix…

La bande-annonce

Réalisation: 14/20

Techniquement, ASM ravira les adorateurs de 2D pixellisée. L’animation est sommaire, et le soft pêche surtout par la redondance énorme de ses environnements. Néanmoins, il se laisse regarder et ne souffre d’aucun bug.

Gameplay/Scénario: 15/20

Le gameplay est des plus enfantin et basique, rien de plus facile à prendre en main et c’est efficace. Malheureusement, l’influence de vos choix ne ressort que rarement. Il s’agit plus d’une impression de tension morale qui s’installe progressivement… De plus, la monotonie dans les tâches à effectuer arrivera un peu trop vite. Le scénario, lui, est touchant, et saura toujours vous faire son petit effet puisque c’est vous qui décidez ! Enfin… presque…

Bande-Son: 11/20

Au départ, la bande-son se révèle agréable: on replonge dans les premières années des consoles de salon remixées sur un petit fond d’électro plus actuel. Mais le tout devient vite lassant et au fur et à mesure du temps qu’on passe sur le soft. On baisse le son… encore un peu… encore un peu plus… avant de finir par le couper. Le jeu étant en full anglais et nécessitant un niveau courant, il pourra en décourager plus d’un.

Durée de vie: 15/20

Comptez de 15 à 30 heures et plus si vous décidez de repartir pour une nouvelle aventure en changeant vos choix pour voir ce qu’ils impliqueront, même si leur impact n’est pas aussi incroyable que ça. 

Note Globale N-Gamz.com: 13/20

J’aurais tellement aimé attribuer une meilleure note à Always Sometimes Monsters car il possède une idée de départ excellente : montrer comment l’être humain fonctionne, sa façon de penser, de faire, de s’adapter selon les situations. D’être capable du meilleur comme du pire… mais les choix ne se ressentent pas assez, on finit par perdre l’intérêt qui nous titillait depuis le commencement. Après c’est peut-être de ma faute… étant incapable de faire le mal dans n’importe quel jeu. Le soft est en décalage sur son temps de par la 2D et sa bande son, ce qui le fermera à un certain public. Cependant, il conserve un bon rapport qualité/prix, pour une expérience différente… enfin pas tant que ça que votre quotidien au final, car la vie c’est quoi si ce n’est une suite de choix… moraux ou pas.



About the Author

LadyDisturbed
Jeune sœur de bataille, dévoreuse de romans à la vitesse de la lumière et fanatique de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance... voilà ce qui pourrait résumer de façon rapide votre petite rédactrice. Les mangas ne me font pas peur, la couture et le cosplay sont mon lot quotidien, l'écriture de fan fiction m'occupe et je rêve et vis dans un monde fait de fantasy et de science-fiction où les princesses Disney ont leur place. Éclectique, je suis ouverte à tous types de jeux, allant du RPG au FPS en passant par le Visual Novel, les MMO ou encore les jeux de stratégie, tout en voguant dans les eaux troubles des jeux indépendants que je me plais à vous faire découvrir. Je ferai tout ce qui est possible pour être juste dans mes jugements, et puisse le sort vous être favorable !