Ah, Hideki Kamiya, l’électron libre du jeu vidéo au même titre que ce cher Yoko Taro (Nier: Automata), l’homme à qui l’on doit des hits planétaires comme Bayonetta ou Okami, mais aussi des projets avortés monumentaux comme Scalebound. Une vraie « personnalité » du jeu vidéo, parfois ingérable comme Microsoft a pu en faire les frais, mais qui met sa personnalité dans chacune de ses oeuvres, qu’elles soient bonnes ou pas aux yeux du public.
Un style de pensée qu’il aime à souligner régulièrement, et qu’il vient d’ailleurs tout juste de réitérer auprès de nos confrères de GamesIndustry en déclarant:
« Mon sentiment c’est que les jeux eux-mêmes … ce ne sont pas seulement des choses produites en masse. C’est de l’art, ils font partie de la personnalité du développeur. Ce n’est pas comme si vous aviez juste les pièces et un plan détaillé, et que vous les assembliez comme une voiture. Je ne veux pas que les jeux soient comme ça. Je veux que les jeux traitent de l’individualité de chaque personne afin que les joueurs puissent ressentir la créativité qui vient de la personne qui réalise le soft.«
Et il ajoute:
« C’est comme ça que je veux regarder les jeux, c’est comme ça qu’ils doivent être faits. Évidemment, cela a un coût – il y a un risque, vous devez faire les choses de façon itérative. Tout ce que vous essayez et qui n’a jamais été fait auparavant peut totalement vous exploser au visage. Chaque fois que vous laissez quelque chose à une seule personne, peut-être qu’elle ne le fera pas correctement. Il y a tellement de choses différentes qui peuvent arriver, mais si vous ne pouvez pas obtenir la « couleur », la personnalité du Directeur du jeu, si vous ne pouvez pas faire des choses innovantes comme ça, en fin de compte vous perdez tout.«
On ne donnera pas tort à notre homme tant le jeu vidéo, quand il devient réellement une oeuvre personnelle, peut nous emmener vers des cimes de plaisir vidéoludiques comme ont pu le faire Ico ou encore Okami, par exemple. Hélas, les jeux vidéo coûtent de plus en plus chers à produire et les attentes des gamers sont de plus en plus difficiles à satisfaire, aussi est-il normal de voir des softs réalisés avec le minimum de risque, de gros copiés-collés dont on sait qu’ils se vendront en masse. Est-ce ce choc des pensées qui a précipité la chute de Scalebound? Peut-être le saura-t-on un jour.
En attendant, que pensez-vous de l’état d’esprit de Mister Kamiya? D’accord avec lui pour dire que le jeu vidéo doit rester un art personnel et refléter la personnalité de son créateur?