Le 21 mai 2013, une date fatidique qui fait encore saigner le coeur de nombreux amoureux de la marque Xbox et de la meilleure console jamais sortie par Microsoft, la Xbox 360.
Auréolé du monstrueux succès de cette dernière qui a su mettre la pression comme pas possible à Sony et sa PlayStation 3 grâce à une architecture plus simple pour les développeurs, une foule d’exclusivités de haute qualité, la naissance de sagas cultes telles que Gears of War ou encore des capacités techniques impressionnantes, la marque Xbox avait toutes les cartes pour enfoncer le clou et devenir le plus gros rival de Big S de tous les temps, voire même le détrôner de son statut de leader du monde des consoles de salon.
C’est donc ultra confiant que l’homme derrière le succès de la Xbox 360, alias Don Mattrick, a présenté à la presse et aux gamers la toute nouvelle console du constructeur, la fameuse… Xbox One !
One pour « tout en un », autrement dit une machine qui allait globaliser tous vos besoins de divertissement sur écrans, qu’ils soient liés au jeu vidéo, au cinéma, etc… Une sorte de « centre névralgique » de votre habitation en quelque sorte, doté d’un Kinect (la fameuse caméra à détection de mouvements) obligatoire à l’achat et qui promettait des interactions faciles rien qu’en bougeant les mains, comme le switch d’un jeu à un programme TV par exemple.
Hélas, si l’idée semblait alléchante, Microsoft a oublié durant toute cette présentation le public qui avait fait le succès de sa 360… les JOUEURS ! Ainsi, entre quelques trailers de jeux de sport EA, un peu de gameplay pour Forza Motorsport 5 et une cinématique de Quantum Break, les gamers n’auront rien à se mettre sous la dent hormis de mauvaises nouvelles pour l’époque, comme le fait de ne pas rendre la console rétrocompatible physiquement, l’instauration d’un système payant pour installer le jeu sur une seconde machine (sympa quand on veut prêter son soft à un copain) et l’obligation d’une connexion Internet qui contrôlera les licences de vos softs (R.I.P. le marché de l’occasion).
A l’époque, personne n’était préparé à ce tournant et la réaction fut cinglante : le bad buzz fut phénoménal et même si Microsoft promettait une tonne de trailers de jeu pour le mois de juin suivant à sa conférence E3, le mal était fait.
Du coup, cette fameuse conférence précitée fut un abattage en règle de la Xbox One, avec un Sony qui a diffusé une vidéo culte montrant comme on pouvait prêter simplement son jeu à un pote de la main à la main, par exemple. Ajoutez à cela le fait que la One soit 100€ plus chère que la PlayStation 4 à sa sortie tout en étant moins puissante (l’inclusion obligatoire de Kinect dans le packaging étant responsable du tarif) et puis la phrase choc de Don Mattrick qui balance tranquillement que pour les gamers n’ayant pas de connexion Internet ou ne souhaitant pas la connexion obligatoire de sa nouvelle machine, il y avait toujours la Xbox 360, et vous obtenez le quasi suicide de la marque en direct live !
Et ce ne sont pas les jeux montrés à l’E3 qui ont pu y changer quoique ce soit puisqu’entre un Ryse : Son of Rome au gameplay simpliste, un Killer Instinct au modèle tarifaire mal perçu en 2013 et les trailers peu engageants de Halo 5 et Quantum Break, il n’y avait vraiment que Sunset Overdrive ou encore Titanfall pour sauver le coup et parler comme il fallait aux joueurs.
Depuis, Don Mattrick a été viré et le chef des Microsoft Studios de l’époque, Phil Spencer, a été propulsé à la tête de la division Xbox, parvenant à la tuer à petits feux à grands coups de promesses non tenues (la puissance du Cloud pour Crackdown 3, les grosses exclus et la « puissance » de la Xbox Series X qui ne se montrent pas, la Xbox Series S qui ne tient pas le 1440p à 60fps, etc…) et d’annulations d’exclus (Fable, Scalebound, …) ou encore de sortie d’autres totalement bancales (Redfall, en test et vidéo-test juste ici).
Et si le Xbox Game Pass avait pour ambition de « révolutionner » la façon de consommer le jeu vidéo, il est très loin de ses objectifs car ne proposant pas assez de titres remarquables et exclusifs pour réellement donner l’envie à la majorité des gamers d’y investir.
Bref, la marque Xbox ne s’est jamais remise de la présentation de la Xbox One il y a dix ans et on se demande vraiment si quelqu’un parviendra encore à sauver les meubles pour retrouver le succès de la 360 qui avait su amener à elle nombre de gamers déçus par une PlayStation 3 hors de prix et manquant d’exclus au départ (un peu l’histoire de la One en fait, sauf que Sony a appris de ses erreurs…).