Le 10 mars dernier, AB Communication, l’agence de Com’ qui s’occupe notamment des jeux et consoles Sony, m’a invité à Amsterdam pour assister à l’inFamous Second Son Review Tour. Au menu: rencontre avec les développeurs du soft le plus attendu sur PlayStation 4, mais aussi séquences de gameplay exclusives, preview du jeu manette en main, et conférence par le Game Director de Sucker Punch himself, Nate FOX. Un petit compte rendu s’impose, en trois articles publiés dans le courant de la semaine et un bonus stage rien que pour vous. Place donc au deuxième d’entre eux avec ma preview complète du titre après 1h30 de prise en main!
Comme vous devez à présent le savoir si vous allez lu notre article précédent concernant la conférence de l’inFamous Second Son Review Tour, le nouvel opus de la saga développée par Sucker Punch ne vous fait pas incarner Cole Mac Grath mais un jeune rebelle du nom de Delsin Rowe, capable d’absorber les pouvoirs de tout « porteur » qui passerait à côté de lui. Traqué par le DPU, le département de protection unifié de la ville de Seattle, notre héros va devoir forger son propre destin en devenant un super héros ou un monstre de cruauté.
On embraie directement sur cette « démo » jouable que tous les journalistes présents sur place pouvaient pratiquer en faisant la connaissance de Fetch, la nouvelle égérie féminine du jeu. Un brin punkette et totalement paumée psychologiquement. D’emblée, le soft vous permet de l’influencer en lui demandant d’utiliser ses pouvoirs pour annihiler les anti-porteurs manifestant dans la rue avoisinante (pression sur R2), ou au contraire de faire le bien en traquant un réseau de trafiquants de drogue (pression sur L2).
J’opte pour ce deuxième choix (je n’y peux rien, les bad guy, c’est pas mon truc…) et me retrouve sur le toit d’un immeuble en compagnie de la demoiselle, qui m’apprend être porteuse du pouvoir « Neon ». Afin d’accomplir ma mission, je lui absorbe ledit pouvoir (non, ce n’est pas sale…) et me voilà capable de démultiplier ma vitesse à la manière de Flash, voire même de défier les lois de la gravité en courant à la verticale sur les immeubles. L’occasion de prendre rapidement le soft en main en testant les différentes touches. Au menu, vous avez :
–         un saut (X) –         une attaque au corps à corps (Carré) –         un geste pour achever les ennemis à terre (Rond) –         un tir d’énergie (R2) –         un zoom (L2) –         une attaque concentrée (R1) –         une grenade d’énergie (L1) –     et forcément de nouveaux mouvements ou utilisations supplémentaires de vos pouvoirs qui se débloqueront par la suite en cumulant de l’expérience dans le bon ou le mauvais karma.Bien entendu, il est possible de switcher à tout moment entre Neon et le second pouvoir, Smoke, ce dernier octroyant la capacité d’enflammer tout ce qui bouge, mais aussi de se transformer en fumée pour s’infiltrer dans des bouches d’aération. Grisant. On remarque de suite la présence d’un duo d’aigle se combattant au sein d’une icône en haut à gauche. En fonction de vos actions, c’est soit l’aigle rouge, soit le bleu qui aura le dessus, jusqu’à vous permettre d’utiliser un super pouvoir final dévastateur en appuyant sur bas.
Mais trêve de bavardages et place à la mission, qui s’avère loin d’être une partie de plaisir ! Guidée par radio par Fetch (le jeu blablate d’ailleurs sans arrêt…), vous vous dirigez vers les docks où se sont réfugiés les dealers de drogue. La mission se déroule de nuit, les effets de lumières flattent la rétine, l’animation tourne à la perfection et il y a un nombre incroyable de détails au sein des décors (feuilles d’arbre, morceaux de papiers, poussières, gouttes de pluie, …). Il n’y a pas à dire, là on rentre de plein pied dans la next gen ! Le soft ne souffre d’aucun clipping, l’aliasing est minime et il est possible d’escalader quasiment tout ce qui se trouve autour de vous. Tout cela associé au pouvoir rush du Néon ou à la lévitation de Smoke fait que l’impression de liberté est… saisissante. Pour info, je n’ai jamais été bloqué par un mur invisible à la façon d’un Assassin’s Creed, la ville est immense, et tout ce que vous voyez, même au loin, vous pouvez vous y rendre.
Sur la route, je croise un avant-poste du DPU. Quelques secondes après, il n’en reste plus rien face à mes grenades incendiaires. Je suis d’ailleurs repassé par là en fin de mission, et il était toujours détruit, les gravas étant dans la même position que lorsque j’ai quitté l’endroit. Un souci de réalisme permanent qui rend l’univers très crédible et, de fait, immersif. D’ailleurs, au niveau de l’immersion, sachez qu’un son sort de votre manette à chaque fois que vous changez de pouvoirs (en absorbant une source parmi celles indiquées sur la carte, le tout via un click sur le pavé tactile). Comme dirait Nate Fox : c’est le jeu qui vient à vous.
J’arrive sur les docks, j’explose quelques dealers avec l’épée Neon tout en appréciant le système de combat au corps bien plus souple qu’avant malgré quelques soucis de caméra, avant de me diriger vers une cabane en bois marquée sur ma carte. J’y trouve un coffre suspect que je m’empresse de vouloir ouvrir. Première surprise : on me demande d’utiliser le pavé tactile en mimant le geste d’ouverture (du bas vers le haut). Idem quand je décide de défoncer une porte pour délivrer une charmante otage ou lorsque Fetch me demande de peindre un tag sur le repaire des trafiquants histoire de l’exploser de loin avec son super laser.
Deuxième surprise : Delsin ne sait pas nager… Si vous tombez à l’eau, le soft vous « respawn » automatiquement sur la berge la plus proche. Dommage, vraiment, mais Cole non plus n’était pas un adepte de la natation. On termine cette partie « Good Guy » avec un combat de masse contre les dealers, qui s’annonce bien plus ardu que prévu, notre énergie diminuant relativement rapidement et l’IA étant vraiment tenace (un bon point !).
On embraie direct avec la seconde mission, celle qui se déclenche quand vous corrompez Fetch, et qui est un brin plus chaotique. Je m’explique : vous suivez la belle à travers les rues de Seattle, vous rendant à différents « stands » de manifestants anti-porteurs histoire de leur faire comprendre votre brutal point de vue. Si l’on apprécie de pouvoir cibler à la tête ou aux jambes aussi bien les civils que les vrais ennemis, force est de constater qu’une fois en pleine action, on a plus tendance à jeter des grenades d’énergie à tout va. Un lock automatique aurait peut-être du être implanté…mais cela risquait de rendre le jeu trop facile. Question d’entraînement sans doute.
Le côté chaotique vient surtout du fait que vous êtes au beau milieu de la foule, en train de tirer aussi bien sur des membres du DPU, dotés eux-aussi de supers pouvoirs grâce à des ajouts technologiques, que sur de simples humains, et il est très dur dans ce cas de redresser votre bon karma… un tir perdu arrive trop souvent hélas. De plus, les structures que vous détruisez provoquent parfois quelques bugs de collision, voire même « coincent » Delsin en pleine action. Rien de dramatique, mais je me devais de vous en parler. Enfin, il y a un temps de latence entre le moment où vous accomplissez votre objectif, et celui où Fetch vous assigne une autre cible. Durant ce délai, votre cible, pourtant détruite, reste en surbrillance sur la mini-carte, entraînant une légère confusion.
Alors je sais, on pinaille, mais une preview correcte se doit aussi de noter ce genre de petites gênes, qui seront sûrement corrigées dans la version finale du titre. En parlant de final, cette mission « Bad Guy » se termine par un affrontement entre Delsin et le DPU en plein cœur d’un tunnel routier. Idem, quelques bugs à noter durant les affrontements, les éléments de décors étant très nombreux à gérer et votre héros ayant une fâcheuse tendance à se bloquer entre deux débris.
N’empêche, la séquence qui termine cette preview est assez dantesque, nous montrant un Delsin s’avançant pacifiquement, les mains en l’air, vers un barrage de police, avant de sourire de façon machiavélique, de s’envoler dans les airs, et de retomber en provoquant une onde de choc pyrotechnique assez hallucinante. Vous vouliez jouer avec des cinématiques ? Cette fois vous y êtes !
Bref, ce Second Son ne devrait pas réinventer la saga, c’est un fait, mais il bénéficie d’un tel soin graphique, de coups spéciaux si jouissifs et d’une si intéressante optimisation de son génial système de karma qu’on ne peut que se languir de sa sortie, d’autant que nombre de pouvoirs sont encore à découvrir. Sans doute l’un des tous meilleurs jeux en open world toutes consoles confondues, je le sens ! On vous laisse avec une vidéo complète de la mission « bad guy »!