N-Gamz.com
Jeux Vidéo, Mangas/Books, Ciné et Game Music. Un crédo: Concession Zéro!



Les événements

18 octobre 2013
 

Interview exclusive de Jean-Baptiste Andrea et Gaël Malry, par Almathea

More articles by »
Written by: Almathea
Étiquettes : , , , , ,

En exclusivité pour les lecteurs de N-Gamz, nous vous proposons une interview complètement barrée du duo de choc façon Starsky et Hutch à l’origine de La Confrérie des Larmes, le thriller français du moment! Attention, sérieux s’abstenir!

Jean-Baptiste Andrea est originaire de Cannes. Bien que diplômé en économie et science politique, il est avant tout un passionné de cinéma. En 2003 il se lance dans la réalisation avec l’excellent film d’horreur Dead End, s’offrant même le luxe de diriger Ray Wise (le père de Laura Palmer dans la série Twin Peaks). Puis il réalise the Big Nothing en 2006 avec le très apprécié Simon Pegg. A 42 ans, il nous présente son troisième long métrage et premier film français la Confrérie des larmes (dont la critique se trouve également sur notre site)

Gaël Malry est un joyeux quarantenaire originaire deRennes. Son parcours professionnel est proche du chaos absolu puisqu’il s’agit d’un touche-à-tout ayant aussi bien été organisateur de Jeux de Rôle et de banquets, que vendeur au de DVD ou attaché parlementaire (si si!) Ce korrigan breton vit actuellement de sa passion pour les univers fictionnels en proposant ses services en tant que scénariste sur de multiples plateformes culturelles (cinéma, séries TV, bande dessinée, jeux vidéo…) tout en développant depuis plusieurs années une web-radio spécialisée dans l’Imaginaire: le Secteur 51 (http://secteur51.fr/)

Almathea: Bonjour Jean-Baptiste et Gaël. Au nom de toute l’équipe N-Gamz et de nos lecteurs, un immense merci de prendre ainsi sur votre temps pour répondre à nos questions.

JBA: Tout le plaisir est pour nous, bonjour à tous!

GM: Il blague hein, on vous laisse un peu de plaisir, on adore partager [Ndlr: Gaël a un grand sourire]

A: Pour commencer, Jean-Baptiste tu as fait ta carrière aux Etats-Unis jusqu’à présent. Qu’est-ce qui t’a amené à changer ton fusil d’épaule et tenter l’aventure en France?

JBA: Il faut rappeler que je ne suis pas parti parce que je voulais faire carrière ailleurs mais parce qu’en France, tout le monde me renvoyait mes scripts en me disant que mon univers n’était pas assez français. J’ai donc fini par écrire en anglais, langue que j’affectionne. Evidemment, c’était le rêve de débuter à Hollywood mais faire un film, c’est une aventure extraordinaire où que ce soit. Je ne cherchais pas uniquement à travailler à l’étranger. J’avais donc envie de revenir dans mon pays – même si nul n’y est prophète, c’est bien connu! Gaël a précipité ma décision car il me tannait lui aussi pour que j’écrive en français.

GM: Je tanne rien du tout! Jean-Baptiste a le derme bien trop dur.

A:Comment est né ce projet et comment en êtes-vous arrivés à co-écrire ce scénario ensemble?

JBA: J’ai demandé à Gaël de pondre des idées pour me convaincre que notre univers un peu fou, un peu geek, était adaptable en France. Il est revenu avec dix idées, l’une d’entre elle était la moitié du concept de la Confrérie des Larmes, j’ai apporté l’autre moitié. On bosse comme ça.

GM: Jean-Baptiste bataillait sec en solo sur un script et je mangeais des chips en bougonnant lorsqu’on s’est lancés le défi des pitchs (pas ceux au chocolat, les autres!) Je sortais d’un tournage catastrophique pour une série TV dont je venais de me faire déposséder entièrement à cause d’un caprice de « star ». L’acteur principal en question (qui était aussi scénariste sur le show) n’ayant pas été correctement géré par la Prod (qui a d’ailleurs fait faillite quelques mois plus tard) a tout bonnement sabordé le projet de l’intérieur et coulé avant même la diffusion toute chance de voir le bébé grandir à l’écran. Suite à ce fiasco incroyable, je me suis juré que le prochain projet audiovisuel que je porterais le serait uniquement si je participais à l’écriture. Comme quoi toute gamelle peut être bonne à prendre si on en positive le sparadrap. Ma collaboration avec Jean-Baptiste s’est faite naturellement à ce moment-là. A mon sens la symbiose fonctionne vraiment bien et on se complète sur énormément de points. Notre amitié est un excellent ciment qui nous permet d’être aussi efficaces qu’intransigeants envers nous-mêmes. C’est du binôme de qualité ça ma bonne dame! [Ndlr: second grand sourire de Gaël]

A:Au vu de l’intrique, seriez-vous deux fans de Jean-Christophe Grangé?

JBA: J’ai un peu honte mais je n’ai jamais lu un Grangé de ma vie. Je ne connais que le film Les Rivières Pourpres. Mon univers fantastique, ce serait plutôt Poe ou Lovecraft ou alors la fantasy.

GM: Je vais faire original et avouer la même tare en regardant le bout de mes chaussures. Je ne connais l’auteur que de nom. Mes inspirations en matière de thriller s’épanouissent plutôt via les séries TV (Luther, the Shadow line, the Killing…) et bien entendu au cinéma avec des films plus ou moins connus proposant des univers assez barrés (Intacto, Memento, the Game…) Notons enfin que les jeux de rôle font partie, pour Jean-Baptiste comme pour moi, du socle d’une grosse partie de notre (contre-)culture. Ca aide à penser dans la marge.

A: Dans le même ordre d’idées, quelles sont vos références cinématographiques?

JBA: J’ai aimé bien trop de films différents, ou alors on y est encore demain si je dois parler de tout ce que j’aime! Je dirais simplement que j’admire particulièrement Spielberg pour la variété de ses films, pour sa capacité à parler au plus grand nombre, l’élégance de sa caméra. Je pense que c’est le plus grand réalisateur vivant.

GM: En dehors de l’intégrale de Max Pecas et des Police Academy, je souhaite qu’on m’enterre avec le DVD des Goonies, le feutre de Cyrano, la bure de Sean Connery (celle du Nom de la Rose) et le fouet d’Indiana Jones (on ne sait jamais, il y a moyen de rigoler avec je pense)

A: Jérémie Renier est époustouflant! Comment s’est déroulé le casting?

JBA: Oui c’est vrai que Jérémie porte le film, lui donne toute son énergie, ce qui permet à la caméra d’être posée et de ne pas devoir faire de l’esbroufe pour donner une illusion de rythme. La force vient de Jérémie, de sa façon de bouger, de sa puissance animale. Pour l’anecdote, le rôle était à l’origine écrit pour quelqu’un de plus âgé. Puis j’ai vu Jérémie dans Cloclo et il m’a sidéré. Nous avons rajeuni le rôle pour lui, j’ai rencontré Jérémie à Cannes et nous avons commencé très tôt à travailler ce personnage tendu comme un ressort, sans cesse au bord de l’explosion. Jérémie a pris une impressionnante masse musculaire pendant les mois précédant le tournage. Le but n’était pas que ça se voie, mais que ça génère cette impression de puissance contenue.

GM: Son investissement dans Cloclo m’a tout autant bluffé que Jean-Baptiste (surtout que je venais de le voir dans le rôle de Philibert, le capitaine Puceau) et le garçon est d’une animalité surprenante (enfin, excepté dans le rôle de Philibert, le capitaine Puceau!) Il s’est vite imposé dans notre esprit et Jean-Baptsite lui a offert un abonnement d’un an à la salle de gym. Comme nous, il ne pouvait pas dire non.

Gaël Malry

A: La bande originale de Laurent Perez del Mar est magnifique mais très inhabituelle. Pouvez-vous nous parler de son élaboration?

JBA: Ah, Laurent Perez del Mar! Un coup de foudre artistique et amical. Je l’ai rencontré par hasard, comme souvent, parce que notre régisseur, Julien Gayot, m’a parlé de lui un jour où je me plaignais de ne trouver aucun musicien qui me convenait. Julien me dit « J’ai un ami qui est compositeur » et je pense un peu cyniquement « Bon, je vais écouter parce que suis poli, mais ce n’est pas le pote d’un pote qui va être le musicien que je cherche depuis si longtemps ». Parce que j’ai oublié de préciser que depuis mes débuts, je cherche un musicien avec lequel travailler sur le long terme. Bref, je rentre chez moi, et comme je suis un garçon poli, je vais sur le site de ce Laurent Perez del Mar. Et là je prends la grosse claque, j’entends la musique que je cherche depuis des années: un vrai compositeur à la fois à l’ancienne, à l’aise avec l’harmonie et la mélodie, et un défricheur qui n’a pas peur d’explorer des terres nouvelles. La musique de la Confrérie est née peu après… La première fois que je suis allé chez lui avec mon monteur et qu’il nous a fait écouter les premières notes, je dois avouer que j’ai un peu pleuré. Mais cette regrettable faiblesse mise à part, que vos lecteurs sachent que je suis un dur. [Ndlr: trop c’est trop, impossible de garder un visage professionnel et votre humble intervieweuse est prise de fou rire]

GM: Il plaisante bien sûr: il pleure souvent sur le live de Nine Inch Nails aux MTV Awards, son côté fleur bleue assurément… Pour ma part, je gloutonne du soundtrack depuis que je suis en âge de téter le casque. Très tôt je me suis mis à utiliser les bandes originales de films pour illustrer mes parties de jeux de rôle, en maître de jeu perfectionniste et fan de bonnes ondes. Fallait donc envoyer du lourd pour me scotcher avec une partoche! Jean-Baptiste est revenu un jour tout excité en revenant d’un rendez-vous en m’expliquant qu’il avait trouvé LE compositeur qu’il nous fallait pour habiller la Confrérie : j’ai été soufflé par la puissance et l’ampleur de ce que composait Laurent sur son site (pour Zarafa, l’une de ses grosses compo récompensée). J’ai tout de suite adoré autant le personnage (une crème ce garçon, vraiment) que son travail, sa capacité à générer de l’émotion et du frisson. Je reste convaincu encore aujourd’hui que nous n’aurions pu choisir plus talentueux alchimiste pour composer la bande son de la Confrérie des larmes.

A: Si vous en aviez les moyens financiers et logistiques, aimeriez-vous modifier ou ajouter quelque chose à la Confrérie des larmes, et si oui quoi?

JBA: Bonne question! Evidemment on filme avec un budget donné. Avec plus d’argent j’aurais sûrement eu une caméra plus présente, plus mobile, mais je ne suis pas sûr que ça aurait servi le film. En revanche j’aurais rajouté quelques plans dans quelques scènes, et rallongé un peu l’action à la fin.

GM: Argh la question qui tue! Je commencerais par une roulote à deux étages pour mes séances de massage, quelques scènes permettant d’étoffer la relation entre Gabriel et Claire [Ndlr: personnage incarné par l’excellente Audrey Fleurot], une retouche de l’explosion finale lorsque le croiseur impérial s’écrase sur la Tour Eiffel, une rallonge sur la fin offrant de prendre un peu plus d’aise dans le reveal, des fins alternatives pour le DVD et bien entendu un aquarium un peu plus grand pour Dédé, mon requin blanc domestique (j’ai du prêter mes dragons à HBO…)

Jean-Baptiste Andrea

A: Quels sont vos futurs projets, si ce n’est pas trop indiscret?

JBA: Totalement différents. J’ai fini ma « trilogie sombre », Dead End, Big Nothing, La Confrérie des Larmes. Place à la lumière! Je travaille sur un film pour enfants que j’ai commencé il y a un cinq ans et sur lequel j’ai embarqué Gaël. C’est le projet de ma vie. Ca s’appelle ANTON, pour le moment je ne peux pas en dire plus mais c’est un film émouvant et fun à la fois, pour toute la famille. Et oui c’est en français 🙂 

GM: Pour être honnête, au début lorsque Jean-Baptiste m’a pitché son projet secret, j’ai pensé qu’on l’avait perdu pour de bon. Et puis il m’a encore une fois séduit par sa passion et je me suis laissé gagner par l’idée de fond, la magie inhérente à cette histoire et son potentiel fabuleux. Ce nouveau script est une quintessence de plaisir, une ode à la joie, un clin d’œil aux films pop-corn qu’on a adorés étant mômes, vous savez le genre de film qui file la banane rien qu’en entendant le titre. Ben Anton c’est ça, une formidable aventure qui nous accompagne au quotidien déjà depuis plusieurs mois, un vrai morceau de bonheur que nous avons hâte de partager avec vous. Et croyez-moi, vous allez l’adorer cet Anton! [Ndlr: Gaël habille cette dernière phrase d’un clin d’œil appuyé]

A: Eh bien, en tous cas vous m’avez d’ores et déjà convaincue et je prends rendez-vous d’avance pour avoir le plaisir -désastreux pour mon rimmel- de vous interviewer à nouveau lors de la sortie d’Anton! En vous remerciant encore pour cette interview pleine de spontanéité.

zp8497586rq


About the Author

Almathea
Recette de l'Almathea. Prenez 30 années à regarder, aimer et défendre la japanimation. Mélangez avec autant d'années de cinéphilie orientée vers le fantastique et l'horreur. Ajoutez une pincée de cosplay, une bonne louche d'attrait pour le yaoi plutôt pas mignon, 200 kilos de mangas et un grand zeste de vampires. Enfin, faites mijoter le tout dans une casserole de regard critique sur le monde pendant au moins 37 ans. Bon appétit :D Mes opinions ne sont pas universelles, aussi ne serons-nous pas toujours d'accord. Mais je suis toujours partante pour un débat constructif dans la bonne humeur. Alors n'hésitez pas ;)



 
Les dernières news!
 

 
goldorak xperienz logo

Goldorak fête ses 45 ans au Grand Rex à Paris !

Lorsque Goldorak arrive en France le 3 juillet 1978, il bouleverse les programmes jeunesse de la télévision. Sa programmation devait se faire en catimini, le temps des vacances d’été, mais le public en décide autrement. ...
by Neoanderson (Chapitre Sébastien)
0

 
 
made in asia tetsuo araki

Made in Asia : le réalisateur de l’Attaque des Titans présent !

Du 1er au 3 mars 2024, Brussels Expo sera le théâtre d’un rassemblement des passionnés de la culture nippone. En effet, Made in Asia est un festival dédié à l’Asie et principalement au Japon qui accueille depuis plus ...
by Neoanderson (Chapitre Sébastien)
0

 
 
e3 canceled annulé

E3 : R.I.P. Le show annonce qu’il est bien mort.

Avec l’annulation de l’E3 en juin dernier suite à la défection de nombreux gros éditeurs et constructeurs ayant décidé de donner chacun leur propre showcase online, le net s’est forcément rempli d’...
by Neoanderson (Chapitre Sébastien)
0

 

 
xbox vire du monde game awards

Game Awards : Pour Forbes, Xbox a gagné devant PlayStation ! Et vous ?

Célébrée dans la nuit du 7 au 8 décembre dernier, la cérémonie des Game Awards a récompensé de nombreux jeux vidéo dans diverses catégories dont celle de Jeu de l’Année, remportée de façon plus que méritée ...
by Neoanderson (Chapitre Sébastien)
0

 
 
game awards xbox goty starfield

Game Awards GOTY : 1 seule nomination en 10 ans pour Xbox ! Logique ?

La cérémonie des Game Awards est toute proche puisqu’elle aura lieu le 7 décembre prochain et on si on s’attend notamment à une méga hype avec la révélation plus que probable du premier trailer de gameplay po...
by Neoanderson (Chapitre Sébastien)
0

 
 
phil spencer starfield game awards

Game Awards : Starfield/Forza exclus du Jeu de l’Année ! Mérité ?

Alors que la cérémonie n’est prévue que pour le 7 décembre prochain avec toujours notre sémillant Geoff Keighley international à la présentation, les Game Awards ont déjà balancé la liste de leurs nominés dans ...
by Neoanderson (Chapitre Sébastien)
0