Le version du jeu que j’ai pu tester était une version anglaise finalisée, ce qui m’a permis, durant les deux heures que j’ai passé en compagnie du soft, d’accéder à pas mal de parties inédites du monde inconnu où se retrouve projetée Kat, votre personnage. Amnésique et n’ayant pour seul ami qu’un chat aux étranges pouvoirs, vous allez tenter de retrouver votre mémoire, mais aurez-vous le courage d’affronter votre destinée et … votre passé?
Tout débute par une pomme d’un rouge vif que l’on nous demande de tapoter sur l’écran tactile de la Vita. Un peu à la manière de la plume dans Forest Gump, la caméra suit le fruit fraîchement tombé de l’arbre dans sa folle course à travers les faubourgs d’une ville suspendue dans le ciel. Le traveling se stoppe alors lorsque notre pomme heurte le corps endormi de la jolie Kat, jeune femme peu vêtue qui ne sait ni qui elle est, ni comment elle a atterri-là et pire, qui ne connaît absolument rien de ce monde. Pas le temps de se poser de questions qu’un mystérieux chat vous intrigue. A sa poursuite, vous allez rencontrer un vieil homme qui vous implorera de le suivre pour sauver son fils. De quoi? Et bien des Gravity Storms, des entités venues d’on ne sait où qui menacent l’équilibre de la cité en engloutissant les habitants et leurs maisons dans de terrifiants trous noirs. Justement, voilà l’un de ces gouffres dimensionnels qui se manifeste et tente d’emporter dans son sillage le jeune garçon que vous êtes supposé sauver! Allez hop, à vous les joies du gameplay!
En effet, bien que le trou noir soit hors d’atteinte et emporte carrément des éléments de décor avec lui (ce qui, graphiquement, est très impressionnant pour une console portable), vous avez la chance d’avoir avec vous un chat plutôt loquace qui va vous apprendre à utiliser votre don: la maîtrise de la gravité! Et oui, Kat se révèle être une Gravity Shifter, ce qui lui permet d’annuler, sur simple pression du bouton R, toute force d’attraction l’entourant. Vous flottez alors à quelques centimètres du sol, une aura vous entourant tandis que Kat se colore en rouge et gris. Là, deux possibilités s’offrent à vous: utiliser le stick analogique droit OU bouger la console dans les airs, ce qui vous permet de cibler une zone d’atterissage qui peut être tout et n’importe quoi. En l’occurrence ici, Kat doit voler de blocs de pierre en blocs de pierre pour atteindre sa cible, et sauver le jeune garçon. Tout se maîtrise sans soucis et la caméra suit l’action de façon correcte.
Après cette mise en bouche où Kat va pouvoir se rendre compte du peu de considération qu’ont les habitants de la cité pour les Gravity Shifters (le fait qu’une de ses consœurs lui ressemblant fortement est activement recherchée par les autorités locales n‘aide clairement pas), vous allez avoir accès à une carte détaillée de la ville aérienne. Votre objectif: venir en aide aux personnes histoire de vous créer une réputation, récupérer des cristaux vous permettant d’augmenter vos stats, et en apprendre petit à petit un peu plus sur votre passé.
Pour ce faire, différents types de missions vous seront proposés. On démarre avec une éradication de monstres en bonne et due forme afin d’apprécier le système de combat. Carré pour taper, Croix pour sauter, un slash sur l’écran tactile de la Vita pour esquiver et la possibilité de vous mettre en mode zéro gravité pour cibler les points faibles de l’ennemi et foncer vers eux avec un slide kick magistral. Les affrontements sont vifs, intenses, même si parfois cela semble un peu fouillis. L’animation ne souffre d’aucun ralentissement et graphiquement, les ennemis en imposent avec leur look d’animaux difformes et ténébreux. Impossible de perdre vos adversaires de vue : un carré rouge les cible en permanence pour que vous puissiez vous concentrer uniquement sur l’attaque.
Autre type de mission : le ramassage de cristaux disséminés dans le décor. Chaque cristal vous servira à augmenter l’une de vos caractéristiques telles que la santé, la grandeur de la jauge de gravité, la vitesse à laquelle elle se vide, votre attaque, votre esquive ou encore votre slide kick. De même, vous pourrez augmenter deux pouvoirs liés à la gravité, à savoir votre champ de stase et votre gravity slide qui vous permet de glisser sur les surfaces planes. Le champ de stase, parlons-en justement : en appuyant sur Rond, Kat développe autour d’elle une bulle de gravité zéro dans laquelle tout objet qui s’y trouve emprisonné va automatiquement suivre notre héroïne où qu’elle aille. Ce pouvoir fort sympathique sera nécessaire pour accomplir le troisième type de mission auquel j’ai pu m’adonner : l’aménagement d’un chez vous…dans les égouts^^ (Cowabunga !). A vous les joies de parcourir la ville à la recherche d’une chaise, d’un lit, d’une lampe et de tout autre objet que vous jugerez utile pour améliorer votre intérieur. A noter que votre domicile vous permet également de sauvegarder votre partie chaque fois que vous vous y arrêtez et de vous téléporter vers les différentes zones de la cité que vous aurez débloquées.
Avec un gameplay original et exigeant grâce à la gravité zéro et sa jauge qui se vide inexorablement (idem pour le champ de stase), des graphismes aux teintes orangées de toute beauté, un cell-shading maîtrisé, un grand nombre de missions et une narration retranscrite sous forme de cut-scenes ou de cases de BD inspirées du style franco-belge, Gravity Rush est une vraie perle rare, exclusive à la PS Vita, et qui dégage un énorme sentiment de liberté. On a clairement hâte de découvrir son scénario qui semble extrêmement sombre et ses combats contre des boss gigantesques qui s’annoncent anthologiques. Un must-have dont on vous proposera très bientôt le test, et surtout le premier soft à rendre obligatoire l’achat d’une Vita pour qui se prétend gamer !