Review
Attention ! Avertissement ! The Stanley Parable est tellement addictif que vous passerez l’après-midi sur votre ordinateur sans l’avoir vu venir, écoutant la voix d’un certain narrateur dictant à votre héros ses moindres faits et gestes. Mais d’abord, je vais vous dicter les vôtres : si vous êtes fan du genre exploration à la première personne et de l’humour à double tranchant de la célèbre GlaDos, vous allez filer voir le tableau de notes et ne pas parcourir ce test qui pourrait vous spoiler des éléments de ce titre tellement à part qu’est The Stanley Parable… Mais m’écouterez-vous, ou tenterez-vous de faire jouer votre libre arbitre ?
Employé 427, en route !
Qui se cache derrière The Stanley Parable ? Développeur et éditeur sont les mêmes puisqu’ils officient sous le nom de Galactic Cafe. D’ailleurs, leur site fait tout autant sourire que leur nom (je vous recommande d’aller y jeter un œil si vous possédez des notions d’anglais). Et le projet loufoque que nous allons évoquer aujourd’hui, nous le devons au génie d’un certain Davey Wreden, qui va parvenir à littéralement nous happer dans son œuvre… son expérience. A noter également que le site nous propose d’autres titres gratuits tels que « Life in the West », simulation vous plongeant dans la peau de Kanye West s’amusant à tweeter, ou encore « Pleasurable You » qui se résume en une aventure textuelle romantico/sexuellement dérangeante… Bref, de quoi démontrer que ce petit studio déborde d’idées délirantes et mérite que l’on se penche sur son cas. Mais passons donc au dossier « The Stanley Parable »…
Stanley est un gars bien, un gars sympas et bosseur. Il travaille dans la même société depuis des années, où il est connu comme l’employé 427. Stanley occupe un poste trépidant : chaque jour, il s’installe derrière son pc, attend les ordres qui apparaissent sur son écran d’ordinateur et enfonce les touches sur lesquelles on lui demande d’appuyer. Et ce, inlassablement, invariablement. Mais ce matin, aucun collègue n’est venu lui dire bonjour ! Il a beau attendre… rien n’apparaît sur son écran. Au bout de quelques heures (pas rapide notre ami Stan), il se décide enfin à sortir de son bureau, mais le fait-il de lui-même ou parce qu’une petite voix lui a dit de le faire ?
Où suis-je ? Qui suis-je ? Dans quel état j’ère ?
Le principe de The Stanley Parable est simple : vous dirigez ce pauvre Stanley en vue à la première personne, écoutant la chaude et rassurante voix du narrateur. D’ailleurs, ne trouvez-vous pas étrange cette impression de petite voix qui vous dicte vos faits et gestes ? Jusqu’où la suivrez-vous pour comprendre ce qui s’est passé ou tout simplement vous enfuir de ce bureau désert? Et c’est là que le soft tire son épingle du jeu grâce à une idée de génie dans son level design ! En effet, celui-ci est linéaire tout en étant en mouvement permanent (« ça y est, on l’a perdue ! Elle est folle, elle fait des phrases qui ne veulent rien dire !). Que j’vous explique : vous aurez beau emprunter le même chemin, celui-ci ne sera pas forcément identique à la partie précédente et nous vous mènera pas forcément ni au même endroit que précédemment, ni… à la même narration ! Et c’est là qu’est tout l’intérêt du jeu ! Aucune partie ne se ressemble, que vous suiviez ou non les indications du narrateur qui tente de définir vos actions.
Une réalisation sobre, mais soignée
Malgré un environnement très simple et épuré, que l’on pourrait rencontrer dans n’importe quelle Tour de Société, la réalisation de The Stanley Parable est efficace. On retrouve aisément le design des bureaux, des open spaces, des photocopieurs et autre salle de réunions. Divers clins d’œil sont là pour faire sourire si l’on prend le temps de regarder un peu autour de soi et les textures sont vraiment très réalistes (on s’attendrait presque à voir une tâche de café sur la moquette de la salle de repos). La qualité technique est au rendez-vous puisque que le jeu ne souffre d’aucun raté, chute de framerate ou bugs agaçants.
Niveau musical, force est de constater que celui qui participera grandement à l’ambiance du titre n’est autre que le narrateur lui-même, copie conforme des présentateurs américains des fifties, et qui n’a rien à envier, sur le plan de la présence, à l’inénarrable GlaDos de Portal. La bande-son prend vraiment toute son intensité grâce à lui, surtout que les musiques sont assez peu présentes mais se fondent, au final, assez bien dans le contexte.
Porte de droite ou porte de gauche alors ?
The Stanley Parable est un titre à part, extrêmement bien ficelé et drôle à souhait. Il peut pousser à se poser des questions du type : a-t-on vraiment le choix ? On avance, on décide de suivre les douces paroles de ce cher narrateur ou alors on choisit de n’en faire qu’à sa tête et d’écouter notre intuition, nos envies dans le seul but de voir les réactions de la voix off. On y passe des heures sans même s’en rendre compte afin d’exploiter tous les chemins possibles, toutes les fins envisageables. Bref, un très bon soft qui mérite amplement les éloges qui lui sont décernés un peu partout sur la toile ! A essayer de toute urgence !
La bande-annonce
Réalisation: 19/20
Ce qui n’était à la base qu’un mod pour Half Life 2 est devenu un jeu à part entière, une bombe vidéo ludique. Aucun bug en vue, une linéarité en trompe l’œil, des graphismes épurés mais de bonne facture pour un design artistique tout simplement bluffant tant il ramène à la froideur des Tours de bureaux.
Gameplay/Scénario: 19/20
Que dire du scénario ? Qu’il vous surprendra ? Qu’il vous rendra accro ? Que vous aurez envie de recommencer et recommencer encore et encore l’aventure? Il est surtout là sans être là, vous pensez pouvoir le changer, l’orienter, il n’en est rien, enfin… si peut être ? Le gameplay est simpliste au possible… vous vous déplacez, vous interagissez avec des objets quand c’est possible, mais la vraie interaction est surtout celle que vous aurez sur l’histoire et c’est là que le jeu marque des points.
Bande-Son: 18/20
Peu ou pas de musique, cependant les bruitages sont réussis. Le gros point fort réside dans la voix du narrateur (conservée en version originale, donc english only), qui vous rappellera les voix de présentateurs américains des fifties. L’acting est excellent et deviendra aussi cultissime que la fameuse GlaDos incarnée par la géniale Ellen McLain.
Durée de vie: 16/20
Les parties de The Stanley Parable sont…spéciales : 5 min, 15 min, 30 min, 2 heures. Tout dépendra de votre envie de prolonger l’expérience.
Note Globale N-Gamz.com: 19/20
The Stanley Parable est une perle, un OVNI vidéo ludique ! On en veut encore et encore. Le temps s’arrête et entre deux coups d’œil à l’horloge, il peut se passer des heures. Et par pitié, regardez les succès et n’allez pas penser qu’il sera facile de les obtenir, mais sachez que vous aurez une bonne partie de plaisir. Alors certes, le soft reste « spécial » et de ce fait ne plaira pas à tous (adepte du style fps bourrin et sanglant, passez votre chemin), mais les autres seront conquis. On pense maîtriser le jeu, son histoire, comme dans bien des titres… Mais est-ce vraiment le cas ?