Review
Lancé en 2022 en Accès Anticipé par Yaza Games et Daedalic, Inkulinati n’est autre qu’un soft de stratégie en tour par tour sur fond d’époque médiévale, illustré avec bon goût et une vibe d’antan. Un titre qui a déjà fait les beaux jours des gamers PC cherchant un titre avec une esthétique sortant de l’ordinaire. Mais aujourd’hui, en cet an de grâce 2024, le jeu pose enfin ses valises sur PlayStation 5 et c’est ainsi que j’ai pu me faire la main sur un titre réellement pas comme les autres.
L’art de dessiner dans les marges…
Rassurez-moi : vous ne pensiez pas être de cette génération qui a initié l’audace de gribouiller dans ses cahiers de cours, si ? En effet, Inkulinati puise son inspiration des marginalia, des dessins que les copistes médiévaux se faisaient un plaisir d’ajouter dans les marges des manuscrits ! Compléments d’information, drôleries, on en trouve un peu partout et elles on fait le sujet d’études des plus intéressantes si le sujet vous branche.
Et bien sachez qu’ici, vos œuvres vont prendre vie pour constituer votre armée afin d’affronter d’autres enlumineurs, d’autres encreurs si vous préférez. Votre encre a en effet le pouvoir de donner vie à vos étranges créatures qui reprennent les traits de ce que l’on pouvait trouver dans les manuscrits d’antan. Il faudra bien entendu prendre en compte le terrain, l’ordre de disposition de vos soldats et anticiper les mouvements ennemis. La progression se fera sur un principe très rogue-like et des plus audacieux tant on n’aurait pas imaginé un croisement de genre aussi original.
En termes de gameplay, Inkulinati nous propose quelque chose de très abouti, complexe et qui ravira les fanas de stratégie. Pour un novice, par contre, l’aventure pourra se montrer un poil effrayante, surtout vu la tartine d’explications que le gamer va devoir lire en début d’aventure.
Une technique envoûtante
Le combat se jouera sur le papier. Vous pourrez diriger vos bestioles mais aussi faire intervenir la main de votre enlumineur, qui est d’ailleurs une main réelle et filmée, ce qui viendra gentiment briser le quatrième mur pour notre plus grand plaisir. Il vous sera bien entendu possible de soigner votre équipe épique, de repousser les lignes ennemies afin qu’elles chutent de la marge du manuscrit et j’en passe. Mais ce n’est pas tout puisqu’en plus de miser sur un gameplay complet et innovant, Yaza Games a su nous livrer la même passion dans la réalisation de son bébé.
De faite, en plus d’un direction artistique à tomber qui rappellera très rapidement le chef d’œuvre Pentiment (vous serez d’ailleurs ravi de constater qu’un crossover est présent dans le soft et vous permet d’incarner Andreas), le level design, bien qu’il aurait pu paraître simpliste, relève parfois du génie. La bande-son, de son côté, se montre des plus agréables et la version française est extraordinaire, surfant sur des effets de style très médiévaux.
Inkulinati : Trailer PS5
Note N-Gamz : 18/20
Inkulinati est une petite bombe, un de ces jeux hors du commun qui parvient à révolutionner le genre tout en proposant quelque chose qui reprend pourtant tous les classiques. Cependant, je pense qu’il faut garder en tête que le bébé du studio polonais Yaza Games n’est peut être pas des plus accessibles pour un public vraiment novice et que sa direction artistique ne touchera certainement pas tout le monde de la même façon. En tant que fana d’Histoire ayant, certainement avec masochisme, adoré mes heures de cours d’épigraphie à l’université, cette odyssée ne pouvait que me plaire en termes de visuel. C’est malin, intelligent dans tous ses aspects et j’ai personnellement très hâte de voir ce que l’avenir réservera pour les prochaines productions du studio.