Review
Alors qu’on fête cette année le centième anniversaire du début de la première guerre mondiale, sa petite sœur continue d’alimenter le monde du FPS, les nazis demeurant toujours une cible de choix dans le cœur des développeurs à court d’idées. Avec Enemy Front, CI Games tente une approche vaguement originale en vous mettant non pas dans la peau d’un soldat, mais d’un correspondant de guerre plongé au cœur de l’insurrection de Varsovie. Une idée suffisante pour relancer une machine commençant sérieusement à rouiller ?
Reporter à terre
Plongé en plein chaos au sein de la capitale polonaise, Robert Hawkins utilise le média radiophonique pour diffuser des discours d’encouragement à la population et se remémore, au cours de conversations avec divers résistants, son parcours l’ayant emmené aux quatre coins de l’Europe et l’ayant fait passer du statut de reporter cynique en quête de scoop à celui de combattant ayant soif de liberté pour ses congénères.
Le récit de l’ami Hawkins, personnage désespérant de platitude, est donc prétexte à une succession de différentes missions ne possédant que très peu de liens entre elles et dénuées de tout souffle épique. On passe d’un lieu à l’autre sans avoir réellement le temps de s’acclimater au contexte, d’autant plus que la mise en scène mollassonne n’arrange en rien les affaires. Mais que vaut le gameplay, dans tout ça ?
First Person Sleeper
L’argument de vente d’Enemy Front, bien mis en avant sur la jaquette, est la présence d’un monde ouvert permettant d’aborder chaque mission de la manière qui nous plaira. Dans les faits, que vous choisissiez de la jouer infiltration ou de façon bourrine, vous serez confronté à une intelligente artificielle mal fichue et imprévisible, le comportement des troupes ennemies oscillant entre aveuglement total et, au contraire, vision bionique à laquelle il sera impossible d’échapper. Dans ce contexte, la prétendue liberté de mouvement ne sera ici que poudre aux yeux, les environnements ne se révélant finalement n’être rien de plus que de grands couloirs, certes plus larges que chez de nombreux titres de la concurrence, mais ne permettant pas le moins du monde de favoriser l’approche qui nous fait le plus envie. De la même manière, on vous laissera parfois le choix du déroulement de la mission, du type « Tu préfères sniper du haut de la tour de gauche, ou de celle de droite ? ». Bref, ce n’est pas cette ersatz de « pseudo-liberté » qui fera gagner des points à cet Enemy Front.
Mentionnons, pour la forme, la présence de quelques modes multi, si vous avez la chance de trouver une partie habitée. Vu l’offre impressionnante de jeux du type disponibles sur le marché, qui en voudrait aux accros de frags en ligne de déserter le front?
La guerre, c’est moche
Que serait un jeu pénible à jouer sans une bonne dose de finition ratée ? Soyons directs : le soft fait peine à voir. Aliasing omniprésent, fluidité souffrante, bugs en tout genre (impossible de dresser une liste ici, cela demanderait un second test complet) sont accompagnés par un clipping ahurissant qu’on ne s’attendait plus à voir sur cette génération de machines. Certains bâtiments, buissons ou ennemis se feront alors un plaisir d’apparaître au dernier moment, sous l’œil incrédule du joueur se demandant bien ce qu’il était venu faire dans cette galère. Attention, un fou rire nerveux n’est jamais bien loin.
Plus jamais ça
Banal, daté, tout juste fonctionnel et ne parvenant jamais à ne susciter ne serait-ce qu’un soupçon d’intérêt de la part du joueur, Enemy Front a beau ne pas refléter les horreurs subies lors de la seconde guerre mondiale, son achat n’en demeure pas moins une erreur que les pauvres gamers naïfs tâcheront de ne plus jamais reproduire.
Le Vidéo-Test par NeoAnderson
Réalisation: 05/20
Indigne de figurer sur PC, PS3 et Xbox 360, la réalisation technique est une horreur sans nom, les bugs en pagaille, le manque de fluidité et le clipping abominable se faisant concurrence au sein d’un ensemble absolument indigeste.
Gameplay/Scénario: 06/20
Avec son gameplay de FPS lambda et sa prétendue liberté d’action, Enemy Front ne convaincra que les débutants n’ayant encore jamais mis la main sur ce genre de softs, et encore. Le scénario, qui part d’un contexte un minimum original, se vautre dès la première cinématique, la faute à une mise en scène paresseuse et des répliques fades au possible.
Bande-Son: 09/20
La bande originale est le seul élément sortant du lot, le reste de la partie sonore étant composé de doublages faiblards et d’effets sonores manquant de dynamisme.
Durée de vie: 08/20
Si vous décidez de mener l’aventure à terme, comptez investir entre cinq et six heures de votre temps. Ne comptez pas sur le multijoueur anecdotique pour changer la donne.
Note Globale N-Gamz.com: 6/20
Faut-il encore tirer sur une ambulance en feu? Enemy Front est un FPS réalisé sans passion, destiné à finir très rapidement au fond des bacs à soldes, d’où on vous déconseille vivement de l’en sortir. Vous voilà prévenus.