Review
« Mieux vaut mourir pour l’Empereur que vivre pour soi-même ! ». A ces mots, les fans auront sûrement reconnu la réplique fétiche des fiers Space Marines, fidèle au grand Empereur, protecteur de l’Homme depuis des millénaires sur Terre comme dans l’espace. Ça tombe bien, aujourd’hui nous allons parcourir des milliards de parsecs à bord de grosses machines volantes bien huilées pour répandre sa Sainte Parole contre les infâmes Xénos, à grands coups de torpille photoniques et de lasers dimensionnels. Les amis, bienvenue dans Battlefeet Gothic : Armada !
Une licence qui vaut de l’or
Après un Stellar Impact qui n’auras pas vraiment plu et un Etherium dont l’accueil par les gamers s’est révélé plutôt mitigé, Tindalos Interactive remet le couvert dans un genre qu’il connaît bien, le STR, mais a décidé de marquer un gros coup en signant avec Game Workshop et Focus Home Interactive histoire de nous offrir un jeu de stratégie qui devrait enfin rallier la majorité à son propos ! Pour couronner le tout, cette fine équipe de développeurs est basée à… Paris ! Et oui, les frenchies ne lâchent jamais l’affaire, et c’est tant mieux !
Si vous êtes fan de l’univers de Warhammer 40k, nul doute que ce Battlefleet Gothic : Armada vous parlera à coup sûr puisque vous allez y retrouver Abaddon le fléau, un redoutable ennemi qui rejoignit Horus lors de l’Hérésie. A l’issue d’une tempête Warp, le voilà qui vient toquer à la porte du monde natal des Space Marines, à bord d’un surpuissant vaisseau destructeur de monde ! Tout fraîchement bombardé Amiral, vous allez logiquement devoir repousser les attaques émanant de toutes parts contre l’Imperium, afin de préserver un semblant de paix dans les royaumes sous la tutelle de l’Empereur.
Loué soit l’Empereur
Au programme de ce STR pur souche version Space Opéra : massacre d’Orks, d’Eldars et de Space Marines du Chaos à bord de vaisseaux surdimensionnés, le tout en incarnant nos fiers et nobles Space Marines, du moins en mode Campagne. Il est toutefois intéressant de noter que le titre proposera, à n’en pas douter, du contenu ultérieur permettant de se glisser dans la peau des premières races citées dans ce mode précis. On vous rassure, elles sont tout à fait jouables en PvP.
Chaque race possède ainsi ses spécificités. Outre les traditionnels humains équilibrés en tout (un classique), les Eldars se révèleront être des guerriers sournois et rapides, frappant à la vitesse de l’éclair, tandis que les Orks possèdent les vaisseaux les plus imposants, et sont de véritables brutes à courte distance, allant jusqu’à éperonner tout ce qui passe à portée.
Niveau gameplay, le titre se joue principalement sur un plan 2D, à l’image du jeu de plateau. Vous déplacez vos vaisseaux via des clics de souris pour leurs indiquer la trajectoire à suivre et les attaques à accomplir. En fait, toute la complexité du jeu repose surtout sur un choix impressionnant de possibilités tactiques, ce qui rend le soft loin d’être « simple » à appréhender pour peu que l’on veuille personnaliser quelque peu ses attaques. De fait, ces « péniches volantes » vous demanderont beaucoup de concentration dans vos manœuvres, notamment au travers d’un système d’énergie qui vous donnera la possibilité de déplacer votre flotte en lui permettant de se propulser plus vite ou de prendre des virages serrés afin de se sortir de situations assez difficiles.
La meilleure défense…
… c’est clairement l’attaque, et autant dire que Battlefleet n’a pas lésiné sur les armes embarquées sur vos spaceships, lesquelles peuvent être « modifiées » au niveau de leur portée, de leur puissance et de leur angle de tir, mais pas au point de permettre à vos canonnières situées sur vos flancs de faire tout le travail, leur précision étant forcément moindre qu’un laser frontal ou qu’une tourelle.
A côté de cette gestion poussée de l’armement, chaque vaisseau possède des compétences de bases qui lui sont propres, mais également des capacités que vous pourrez acheter grâce à vos points d’estime acquis après les batailles : usage de torpilles, attaques éclair pour aborder l’adversaire, téléportation dans le Warp pour s’enfuir ou encore réparation de fortune, il y en a pour tous les goûts. Bien entendu, chaque compétence dispose de son temps de recharge avant de pouvoir être à nouveau utilisée.
Vient enfin le combat, l’affrontement direct avec l’ennemi que vous aurez ciblé en priorité : là, les possibilités sont nombreuses puisque vous pourrez carrément opter pour la partie de vaisseau à viser en premier (ses moteurs, ses tourelles, etc…). Le souci, c’est qu’il devient très vite difficile de tout gérer en temps réel. Heureusement, vous pourrez ralentir (mais pas stopper) le temps, idéal pour affiner votre stratégie ou même calibrer l’I.A. alliée pour vous laisser l’occasion de souffler un peu.
A noter que vous pourrez profiter du « terrain » à votre avantage. Et oui, même si nous sommes dans le vide intersidéral, vous y trouverez des poches de poussière pour vous y camoufler et lancer des attaques furtives, ou encore des champs d’astéroïdes qui représenteront de vrais pièges mortels pour votre opposant. Bonne idée : les zones de batailles sont générées aléatoirement pour que chaque combat soit unique.
Complexe mais pas compliqué ?
Devant la générosité du soft en termes de possibilités tactiques et de gestion de votre flotte, on avait peur que la prise en main soit ardue, mais l’équipe de développement est parvenue à mettre en place un très bon tutoriel qui vous aidera à passer avec brio les premières missions. Et puis on vous rassure : quand bien même vous viendriez à perdre une partie, vous pouvez toujours continuer la campagne puisque une défaite lors d’un affrontement ne signifie par l’arrêt de la guerre. En effet, vous aurez accès à une carte composée de 50 planètes que vous devrez défendre. Chaque astre abandonné aux mains de l’ennemi rendra le jeu un peu plus difficile, mais vous pourrez toujours essayer de corriger vos erreurs et de reconquérir les planètes perdues !
Et quand vous n’êtes pas en train de bombarder du Xéno, vous faites quoi ? Et bien vous aurez accès à une gamme de personnalisation assez grande pour recruter votre équipage et améliorer vos vaisseaux, les transformant sur la fin en véritables machines de guerre, mais vous aurez également tout le loisir d’en acquérir de nouveaux et même… d’en créer de toutes pièces pour répondre à des besoins particuliers. Dommage donc que l’on ne puisse pas déployer l’intégralité de sa flotte lors d’une rixe, limité que l’on est par des « points de flotte » propres à chaque bâtiment, à la manière d’une partie de Warhammer 40K plateau.
Niveau modes de jeu, si vous vous lassez de la campagne plutôt longue, vous pourrez varier les plaisirs en optant pour l’escarmouche qui se révèle très intéressante puisque vous pourrez y jouer les 3 autres races du soft au cours de missions aléatoires. Bien entendu, un mode multijoueurs répond présent et propose des joutes à 1 contre 1 ou 2 contre 2, avec n’importe quelle race, chacune d’entre elles se clôturant par un gain de points permettant d’améliorer votre flotte.
Beau et profond à la fois
Le travail effectué sur la réalisation du soft est conséquent et si vous possédez un bon PC, vous pourrez apprécier la très bonne modélisation des vaisseaux et le souci du détail apporté à vos bâtiments, vos affrontements étant ponctués par des cinématiques de très bonne facture. Visuellement, les combats deviennent vite épiques lorsqu’une une dizaine de vaisseaux se tirent dessus, le tout sans problèmes d’affichage ni ralentissement. Tout au plus pourra-t-on pester contre des temps de chargements un poil trop longs.
La bande-son, quant à elle, jouit de la même qualité avec des effets sonores crédibles et des doublages en anglais plus que corrects, même si on aurait apprécié que les dialogues parlés suivent le même chemin que l’écrit, intégralement en français. Dommage.
Tindalos + Warhammer : Duo gagnant !
Dernièrement, la licence Warhammer de Games Workshop est déclinée à toutes les sauces, avec généralement un beau succès. On pense notamment au TPS avec Eternal Crusade ou Vermintide, au jeu de stratégie avec Armageddon et prochainement Total War Warhammer, au RPG avec Warhammer Quest et Mordheim, voire même à la simu sportive avec Bloodbowl. Et bien Tindalos Interactive ne ternira pas la donne puisque son Battlefleet Gothic : Armada propose d’excellentes possibilités tactiques, une campagne longue et immersive et une réalisation qui tient largement la route, le tout dans un univers terriblement accrocheur. Pourquoi hésiter?
La bande-annonce
Réalisation: 16/20
Le titre tourne sous Unreal Engine 4 et propose un aspect visuel travaillé, avec beaucoup de détails sur vos vaisseaux et des environnements dans l’espace très riches (un comble pour du vide intersidéral). Le tout se montre très fluide également.
Gameplay/Scénario: 18/20
Bien qu’il y ait beaucoup de possibilités tactiques en combat et que la gestion de vos vaisseaux s’avère très poussée (équipage, armement, manœuvre, boost, capacités additionnelles), le titre vous prend par la main dès le début grâce à un tutoriel diablement bien fait. Au final, vous ferez à peu près tout ce que vous voudrez sur le champ de bataille et prendrez beaucoup de plaisir, notamment au travers d’une personnalisation riche et d’une campagne scénaristiquement bien travaillée.
Bande-Son: 16/20
Le jeu possède une très belle bande-son accompagnant vos parties épiques, des doublages anglais dans le ton et des bruitages « réalistes » même si, tout le monde le sait, il n’y a pas de bruit dans l’espace (mais avouez que ce serait moins fun de jouer sans déflagration sonore de lasers…)
Durée de vie: 18/20
Outre la campagne qui vous tiendra en haleine durant de longues heures, le mode escarmouche et le multijoueurs renforcent largement la durée de vie du jeu puisqu’ils permettent d’incarner les races ennemies du soft.
Note Globale N-Gamz.com: 17/20
Battlefeet Gothic : Armada se laisse apprécier très facilement grâce à un tutoriel maîtrisé, et proposera indubitablement d’excellents moments aux adeptes de la stratégie, pour peu qu’ils se montrent assidus à la compréhension des nombreuses mécaniques de jeu. Un titre complet, visuellement travaillé et doté d’une licence forte dont on espère juste une chose : une mise à jour de la campagne qui nous permettra de jouer toutes les races du soft.