Review
Ça y est, la série Zelphy se termine enfin chez Doki-Doki ! Après deux premiers volumes qui nous avaient laissé dans l’expectative à cause d’une histoire plutôt confuse, la nouvelle œuvre de Etorouji Shiono, auteur de l’excellent Ubel Blatt, trouve enfin une conclusion censée recoller toutes les pièces de son puzzle narratif complexe. Le gros souci, c’est qu’une fois les trois derniers volumes lus et relus avec attention… on a toujours rien compris !
La course-poursuite qui s’est engagée entre le binôme Lysja/Zelphy et les Gardiens de l’Aion semble vouloir se conclure aux abords d’Aldeüz, la planète pénitentiaire désormais aux mains des Pirates de l’Espace. Nos deux héros, aidés par Stgla le chat humanoïde, vont tenter de nouer une alliance avec les nouveaux propriétaires des lieux dans le but de mener l’assaut final contre les forces armées des Gardiens. L’occasion d’en apprendre plus sur la conception de Zelphy, mais aussi sur l’origine du redoutable Phallas le Penseur, avant un ultime combat spatial d’une ampleur titanesque !
Il nous aura emmenés loin, ce Zelphy ! Véritable Road Movie à tendance Space Opera, le manga d’Etorouji Shiono n’a jamais pris le temps de souffler tout au long de ses cinq volumes, nous emmenant de planètes en planètes pour des raisons parfois obscures, en nous présentant au passage une kyrielle de personnages aux noms imprononçables et aussitôt oubliés.
Au final, seule reste la fuite perpétuelle du prince déchu Lysja et de sa mystérieuse androïde de combat Zelphy, lesquels sont les cibles principales de l’implacable Phallas le Penseur, maître incontesté des Gardiens de l’Aion souhaitant empêcher l’expansion des Portails Dimensionnels pour garder la main mise sur ses territoires spatiaux. Le souci, c’est qu’à nous envoyer à la figure de multiples notions sans explications, le mangaka s’est vu un peu acculé dans le cinquième et ultime volet de la saga, tentant de nous faire comprendre tout l’univers qu’il avait créé en plein cœur d’un combat spatial dantesque. Du coup, on ne comprend plus rien !
Vous allez donc subir sans trop savoir pourquoi les élucubrations de Phallas et Zelphy, ainsi que du mystérieux Waïadhim, celui qui a donné son cœur artificiel à Lysja et qui se trouve être une intelligence artficielle pure née dans les mers d’Anodium des portails de l’Aion… comme Phallas (vous suivez ?). L’auteur tente alors de relier l’existence de ces derniers avec les deux expériences millénaires, mais échoue au final à nous faire partager sa vision, si tant est qu’elle fut précise dans son esprit, ce dont nous doutons fortement.
A cela se mêlent des rixes spatiales découpées à l’arrache qui, si elles offrent certains plans visuellement sublimes, peinent à être compréhensibles dans leur déroulement pour le lecteur, lequel se voit contraint de revenir en arrière pour tenter de savoir qui attaque, qui défend, qui donne les ordres… bref, qui fait quoi, voire même… qui est qui tant les pseudos, surnoms et autres identifications données à la volée manquent de sens !
Au final, la saga Zelphy est une cruelle déception qui n’a à offrir que de superbes dessins d’un univers SF qu’on aurait voulu plus cohérent. Le scénario part littéralement dans tous les sens, 80% des personnages sont là pour remplir un récit qui ne prend jamais le temps de se poser et l’énorme frustration une fois le cinquième et ultime volume refermé est bien trop présente pour que l’on puisse vous conseiller l’acquisition de cette pentalogie qui avait pourtant tout pour réussir, à commencer par un mangaka de talent, mais perd toute crédibilité au fur et à mesure de son avancée narrative. A éviter impérativement, Doki-Doki proposant bien d’autres titres hautement intéressants dans son catalogue !