Review
Les éditions Doki-Doki vous proposent de revêtir votre plus belle robe et d’entrer en plein coeur d’un royaume où les femmes ont pris le pouvoir. Ajoutez à cela une étrange prophétie imaginée par Musashino Zenko et qui prend vie sous la plume de Yukihiro Utako et bienvenue dans Mimic Royal Princess, un shojo entre Lady Oscar et Black Butler!
Il était une fois un royaume dans lequel les hommes sont soumis aux femmes. C’est là que vivent Albert et son meilleur ami Théodore, dans un petit port de pêche, avec d’autres orphelins. Un jour, alors qu’ils se rendent en ville pour admirer les préparatifs de l’Anniversaire Royal, ils se font capturer par une marchande d’esclaves. Aux portes de la ville, ils sont heureusement repérés par une jeune aristocrate qui demande à son valet de les acheter. Leur vie va alors prendre une nouvelle tournure et Albert va connaître un destin qu’il n’aurait jamais imaginé: être le double de la princesse Alexia, la fille de la Reine!
Techniquement, le graphisme est vraiment réussi et rappelle sans soucis des ténors du genre comme Black Butler ou Pandora Hearts. On accroche donc de suite à ce design souple et détaillé qui correspond totalement à l’ambiance instaurée par le scénario. Les décors sont de style baroque et la garde-robe des personnages fait rêver. Même si les trames sont présentes en grands nombres, elle ne nuise en rien à la lisibilité. Bref, un résultat vraiment agréable à regarder. Sans parler de l’attirance qu’offre la première de couverture très belle, aux couleurs pâles et baignée d’une aura romantique.
Hélas, même si graphiquement le manga se tient, scénaristiquement il souffre du syndrome du « copié-collé », notamment par rapport à l’excellent Basara de Tamura Yumi. Tous les ingrédients y sont ainsi réunis de la même façon: une prophétie sur des jumeaux, l’un des deux disparaît et l’autre prend sa place. Bref, on a déjà vu ça. On reste aussi perplexe sur l’appellation de Shojo « pur » alors que la majorité des personnages principaux de Mimic RP sont des hommes: Olivier le musicien, Guy le major d’homme, Théodore le meilleur ami du héros..; la seule fille reste la jumelle d’Albert, Alexia, qui quitte l’histoire à la fin de ce premier tome. De fait, on est plus dans un shojo/boy’s love.
Alors oui, c’est certain que les fan-girls s’en donneront à coeur joie dans les fan-fictions, à l’exemple de ce qui a été fait pour Black Butler, notamment, mais il manque vraiment quelque chose pour que l’histoire puisse s’apprécier. A mon sens, il aurait mieux valu garder le personnage d’Alexia, ne serait-ce que pour se démarquer des scénarios similaires et apporter cette touche féminine de caractère dans le groupe. Signalons, par contre, la ressemblance avec un certain Lady Oscar, notamment au travers des manigances très présentes à la Cour. Niveau originalité, on peut noter un côté « comique » que l’on ne retrouve dans aucune oeuvre citée plus haut.
Bref, vous l’aurez deviné: Mimic Royal Princess sent bon la énième copie des clichés actuels que l’on retrouve dans nombre de productions manga à destination des fan-girls yaoistes un peu doucereuses. Ce shojo/boy’s love est clairement pour elles et même s’il fait bien son travail, on déplorera vraiment le manque de nouveautés dans le scénario. Espérons que le second volume soit plus consistant et développe sa propre personnalité, car le graphisme mérite vraiment un récit à son niveau. On lance les paris?