Nintendo a surpris tout le monde en 2017 en optant pour une console bien moins puissante que la concurrence, à un prix plus élevé, et pour laquelle les portages de jeux actuels allaient se révéler extrêmement compliqués (parce que DOOM en 720p@30fps, même si c’est impressionnant en portable, ça pique les yeux quand même).
Et pourtant, le public a suivi grâce à l’idée de la console hybride et un line up de folie, preuve encore une fois qu’un bon concept et des jeux peuvent faire la différence.
Mais pourquoi Big N n’a pas cherché à suivre Sony et Microsoft dans la voie de la 4K, du HDR et de la réalité virtuelle, là où la Nintendo 64 et le Gamecube supplantaient pourtant techniquement les autres machines de l’époque?
La réponse, on la doit au Manager Général de Nintendo France, qui s’exprime au micro du site « Les Numériques » en expliquant:
« Nous sommes très pragmatiques. Vous regardez les casques de VR, j’ai des doutes sur leur capacité à séduire le plus grand nombre. Et les consommateurs ne sont pas patients avec le divertissement si vous n’êtes pas capables de leur offrir une solution complète. Quant à la 4K, faut-il investir dans une technologie qui n’est pas majoritairement adoptée ? Où sont les écrans 4K aujourd’hui ? Faut-il investir avant que le consommateur ait adopté la technologie ? On ne peut pas investir partout. Et qu’est-ce que l’on apportera de neuf par rapport aux concurrents ? Si nous faisons la même chose que les autres, nous sommes condamnés à mourir, car nous sommes plus petits qu’eux. Avec la Switch, nous avons le mérite de proposer des usages différents et adaptés au rythme de vie des utilisateurs. Son intérêt est de pouvoir rentrer dans votre quotidien. L’usage du jeu vidéo devient moins exceptionnel.«
Bref, Nintendo sait qu’il n’a pas la puissance financière d’un Sony ou d’un Microsoft, et c’est pour ça qu’il recherche sans cesse l’innovation, avec les risques que cela comporte comme lors de l’échec de la Wii U.
Nul doute qu’avec la Switch et tant que le line up d’excellence suit, la stratégie du constructeur devrait s’avérer payante. Reste à voir si elle pourra se maintenir sur le long terme car la Switch semble déjà montrer ses limites techniques, notamment sur des titres gourmands comme Xenoblade Chronicles 2… (en test complet et vidéo-test ici).