LEGO voudrait bien se tailler la part du lion dans le contexte ultra concurrentiel des « jouets-vidéo » typés Skylanders ou Disney Infinity. A juste titre d’ailleurs, la firme ayant débuté dans le monde du jouet depuis belle lurette, et se défendant plutôt bien depuis quelques temps sur le terrain des consoles de jeux grâce à TT Games. L’occasion était donc belle pour le constructeur de briques jaunes de nous livrer LEGO Dimensions, déjà assuré avant même sa sortie d’un nombre de licences assez incroyables pour le supporter. Cela suffira-t-il pour imposer un nouveau ténor du genre ?
Le monde des “jouets-vidéo » est en plein essor actuellement, la voie ayant été largement ouverte par Activision et son Skylanders il y a quelques années, puis Disney et son Disney Infinity depuis 2013, et enfin Nintendo qui ferme habilement la marche avec des Amiibo compatibles sur plusieurs jeux de sa gamme. Bien entendu, hormis les qualités intrinsèques des titres utilisant ces figurines vidéoludiques, le concept offre également une généreuse manne financière pour les heureux développeurs, les objets de collection sortant totalement du cadre « piratage ». Avec son nombre de licences connues assez faramineux, il était normal que LEGO suive le mouvement et nous propose SA vision du « jouet-vidéo ». Sobrement intitulée DIMENSIONS, nous avons eu la chance d’essayer l’incursion de la firme aux briques jaunes dans cet univers si concurrentiel lors de la Gamescom 2015. A quelques jours de la sortie du soft et de son fameux « Portail » chez nous, on ne résiste pas à l’envie de vous faire partager nos impressions mais aussi quelques craintes.
Pour nous présenter leur LEGO Dimensions, LEGO et Warner Bros Interactive avaient mis les petits plats dans les grands avec énormément de bornes de jeu disponibles en espace presse, chacune étant « accompagnée » d’une jolie hôtesse dont la mission fut de nous expliquer les mécaniques de gameplay du titre. Tout d’abord, il faut savoir que le soft est accompagné d’un portail circulaire en LEGO à construire soi-même (du moins le contour) grâce à des petites briques puis à activer en le branchant sur la console. Ce portail est posé sur une plateforme de détection NFC comprenant deux « L » et un rond, indépendants les uns des autres, pour supporter vos figurines. Chacune de ces zones peut s’allumer de différentes couleurs et vous pourrez faire passer vos personnages ou véhicules de l’une à l’autre pour activer différents « pouvoirs » ingame. A côté de ça, LEGO Dimensions reprend le gameplay classique d’un soft LEGO avec différents protagonistes dotés de pouvoirs qui leur sont propres, une kyrielle de dots à ramasser, et plein de choses à débloquer. Les présentations étant faites pour les nouveaux-venus, place au jeu manette en main !
Durant plus d’une demi-heure, Eneara et moi avons pu tester ensemble, via le multijoueur local, pas moins de quatre niveaux qui seront d’office présents dans le jeu de base : le Magicien d’Oz, Doctor Who, Scooby-Doo et Portal. Du lourd donc, vraiment joli graphiquement et qui fera intégralement partie du mode story de LEGO Dimensions. Ce dernier vous fera incarner trois personnages-clés : Batman et son légendaire grappin, Gandalf avec ses pouvoirs télékinésiques et Cool-T l’acrobate au double-saut, qui tenteront d’arrêter l’infâme lord Vortech. Afin de nous montrer les possibilités du soft, les concepteurs s’étaient amusés à nous donner une DeLorean, une Batmobile et un Bat-4X4 en véhicule pré-construits à placer physiquement sur le portail pour les amener dans le jeu (à l’achat, vous devrez les construire vous-même, avec un petit plan offert). Après, tout est une question de résolution « d’énigmes » en usant à la fois des véhicules et des capacités intrinsèques de chaque héros. Jusque-là, on nage en terrain connu si on a déjà pratiqué l’un des softs LEGO made in TT Games. Mais le portail va changer la donner en amenant de la « couleur » dans tout ça.
En effet, en plus des spécificités de chaque personnage, vous allez pouvoir leur attribuer des pouvoirs élémentaires typés feu, eau ou électricité et indispensables pour activer des mécanismes ou débloquer des passages. Comment faire ? Tout simplement en plaçant la figurine que vous incarnez directement sur la zone du portail colorée en rouge, bleu ou jaune. Vous imaginez donc que vous allez déjà pas mal bouger vos héros sur le plateau irl. Mais ces fameux coloris rouge-jaune-bleu ne sont pas les seuls à être inclus !
Ainsi, par moments, le portail se colorera entièrement en vert, ce qui vous fera passer en mode « enquête ». Vous devrez alors trouver un mécanisme planqué dans le décor en baladant votre personnage dans le jeu et en regardant la couleur du portail clignoter de plus en plus fort en vert au fur et à mesure que vous approchez, ou devenir blanc neutre si vous êtes trop loin.
Ajoutez à ça un troisième système qui est d’utiliser votre Portail comme « outil » tel qu’un rétrécisseur ou un téléporteur avec des zones orange ou mauve, notamment (les zones du portail se colorent et vous pouvez téléporter un perso en LEGO en le plaçant sur la zone mauve pour l’envoyer directement vers un téléporteur de couleur identique à l’écran, par exemple) et vous comprendrez que les principes de jeu se multiplient… peut-être un peu trop d’ailleurs. Tous ces changements de couleurs s’activent par des artefacts que vous trouverez au sein des niveaux. Bref, le portail est utilisé à foison, et on ne vous parle même pas des portes qui demandent un code couleur pour s’ouvrir ou des mix de teintes à faire (on vous demande du vert ? Placez un héros sur une zone bleue et un autre sur une jaune !).
C’est justement là, selon moi, le principal « défaut » de LEGO Dimensions. En effet, si techniquement, il ressemble totalement aux autres jeux LEGO et se manie comme un titre de la marque avec le pad, le fait de devoir déplacer sans arrêt ses figurines sur le plateau du portail, de réassembler ses véhicules (chaque véhicule peut être désassemblé pour en donner deux autres) ou encore de comprendre ce qu’on attend de vous en interaction réelle (« Est-ce que je dois réinitialiser les couleurs du plateau ? » « Est-ce que je suis en mode enquête ? » « Comment activer les pouvoirs élémentaires ? ») casse un peu le rythme du soft et me semble assez complexe pour une cible de jeunes joueurs. D’ailleurs, heureusement que nous avions une hôtesse à côté de nous pour nous débloquer de temps à autre, alors que nous connaissons les mécaniques de la saga LEGO depuis belle lurette, tout comme celles des « jouets-vidéo ». Néanmoins, je reste persuadé qu’avec de la pratique, tout cela deviendra naturel.
Bref, ce LEGO Dimensions nous avait pas mal aguiché avec ses nombreuses licences dont Ghostbusters ou encore Retour vers le Futur, mais nous a un peu frustré par des mécaniques de jeu pas toujours compréhensibles immédiatement. Gageons que l’exemplaire test que nous recevrons prochainement nous permettra de nous faire plus amplement la main et de vous dire si, oui ou non, le titre atteindra sa cible dans le milieu du « jouet vidéo » !
La Note Preview N-Gamz: 3,5/5