Alors que les simulations de tennis se faisaient aussi rares ces derniers temps qu’un blockbuster triple A dans le line-up Xbox, voilà que ce mois de mai voit débarquer rien de moins que deux jeux du genre: le AO International de Big Ant Studios et le Tennis World Tour du duo Breakpoint/Bigben Interactive. Si le premier s’avère être clairement décevant, le second s’est livré à nous dans une session preview en plein coeur de Bruxelles. Parviendra-t-il à redorer le blason des jeux de tennis à l’approche de Roland Garros? La réponse dans notre Preview complète!
A l’occasion d’un tournoi eSport organisé par BNP Paribas/Fortis sur une préversion du soft, nous avons pu essayer durant plus d’une heure le Tennis World Tour de Bigben Interactive, dont la sortie est programmée pour le 22 mai prochain sur PlayStation 4 et Xbox One, et le 12 juin sur Nintendo Switch et PC.
Au menu de cette version preview, six joueurs masculins sur un casting de 36. L’éditeur nous promet certes des figures féminines emblématiques, dont Eugénie Bouchard et Séréna Williams notamment, mais la parité risque fort de ne pas être respectée hélas. De même, Nadal sera aux abonnés absents puisqu’il a signé sur AO International Tennis.
On espère donc que l’éditeur de personnage inclus dans le mode carrière soit assez puissant pour palier ces manques. D’ailleurs le mode carrière n’était pas jouable, mais si l’on en croit la présentation faite par Bigben, il sera plutôt complet avec la possibilité de choisir vos activités suivant un calendrier pour vous reposer ou booster telle ou telle caractéristique de votre perso en entraînement.
De notre côté, nous avons donc pu nous essayer à des matches de trois sets contre l’I.A., aux commandes notamment de Roger Federer, David Goffin, Gaël Monfils ou encore Chung Hyeon, chacun disposant de caractéristiques propres en attaque, défense, vitesse, endurance et puissance. Et pour avoir essayé tous les personnages présents dans cette version, on peut vous assurer qu’on sent nettement la différence entre les joueurs, Federer étant un véritable monstre dans son domaine.
Une fois le match lancé, le feeling « Top Spin » fait immédiatement son apparition, avec un placement plutôt primordial, quelques aides aux mouvements pour automatiser votre posture et une jauge de puissance numérotée à charger pour envoyer l’une des quatre frappes possibles, à savoir le slice, le top spin, le flat et le lob, tandis que la volée et le inside out passent chacun par une touche de tranche (mais peuvent être automatisés dans les options), tout comme le sprint.
Le tout se prend donc assez aisément en main même si on aurait aimé un tuto pour nous expliquer les différentes subtilités. Bien entendu, votre jauge de puisse impacte forcément sur la vélocité de la balle, mais aussi sur la force de la direction que vous donnerez à votre coup: plus vous arrivez à charger ce dernier, plus vous pourrez placer la balle à contre-pied total de votre adversaire.
Durant notre session de prise en main, nous n’avons rencontré aucun lag ou bug majeur, mais nous avons noté que le jeu en fond de court était plutôt privilégié, de même que l’I.A. semblait avoir beaucoup de mal à réceptionner correctement un lob, ce qui nous a permis de nous en sortir dans les niveaux de difficulté plus élevés même si, rassurez-vous, vos opposants sont clairement retors en mode hard.
Au rayon des doléances, on signalera également certains automatismes de votre joueur qui peuvent vous faire perdre bêtement un point car votre avatar a décidé que non, il n’interceptera jamais cette balle et qu’il bloque sa course au dernier moment. Rageant. Cela manque aussi de coups spectaculaires comme des plongeons pour sauver une balle in extremis, même si l’on est heureux de retrouver quelques frappes bien classes (et humiliantes pour le joueur en face) comme le coup entre les jambes, dos au filet.
Bref, le feeling est bon malgré quelques frustrations de ci-de là, mais c’est surtout par son aspect technique que le jeu de Bigben pêche énormément. Osons le dire: visuellement, c’est loin d’être à la page des consoles Next Gen. Si les joueurs sont bien reconnaissables, leur modélisation aurait quand même mérité plus de soin, tous comme celle du public qui est totalement copié-collé et loin d’être réaliste. Idem pour les caméramans dont la caméra… est parfaitement statique. Les terrains, quant à eux, ne jouissent pas d’énormément d’animation ni de détails. On aurait aimé voir clairement les traces de pas et les impacts dans la terre battue, par exemple.
Vous l’aurez compris, Tennis World Tour ne tirera pas son épingle du lot par sa réalisation graphique, c’est un fait, mais il pourrait bien se démarquer grâce à un astucieux système de cartes permettant de booster votre personnage en plein match. Ainsi, vous récupérerez durant le mode carrière plus d’une centaine de cartes aux effets distincts, allant d’un tir plus puissant à la possibilité de faire des lobs monstrueux, en passant par un sprint plus rapide ou un service plus véloce. Vous devrez, avant chaque match, composer votre deck de cinq pouvoirs dans le but de les utiliser au bon moment. A noter que ce système sera également opérationnel en jeu online, ce qui risque de donner lieu à de sacrés retournements de situation!
En conclusion, si Tennis World Tour ne risque pas de détrôner les Virtua Tennis et autres Top Spin dans le coeur des fans, il s’avère être plus réussi que son concurrent en face, AO International Tennis, et propose quelques bonnes idées qu’il faudra creuser lors d’un test complet pour voir si elles aboutissent à quelque chose d’intéressant sur le long terme. En l’état et vu la disette actuelle sur les simus de Tennis, on ne va pas faire la fine bouche pour une réalisation graphique en berne et quelques bugs d’automatisation de placement, si?
Le Gameplay Vidéo
La Note Preview N-Gamz: 3/5