Dur, très dur de devoir passer derrière le monstre sacré qu’est CyberConnect 2 quand il s’agit de réaliser un jeu estampillé Naruto! En effet, après nous avoir gratifié des meilleures adaptations d’animés en jeux vidéo de tous les temps avec sa saga Ultimate Ninja Storm, le studio a décidé de passer le flambeau à Soleil Ltd, les petits gars qui ont bossé sur les Jojo’s Bizzare Adventure. N’importe qui aurait cédé sous la pression, mais pas eux puisqu’ils ont décidé de nous offrir un Naruto radicalement différent de ses aînés, en mode « Combats de Groupe Online ». De quoi attiser notre curiosité mais aussi… notre inquiétude.
On est tous d’accord: pour passer derrière CyberConnect et sa saga Ultimate Ninja Storm en se disant: « Tiens, on va faire un nouveau jeu Naruto!« , il faut soit être totalement suicidaire, soit avoir des « Corones » en acier trempé ou le Chakra du démon à neuf queues (aucun rapport avec les Corones précitées d’ailleurs).
Alors on ne sait pas à quelle puissance se monte l’esprit combattif de Soleil Ltd, mais le studio a décidé de relever le défi, qui s’annonce hautement périlleux puisque la série Naruto Shippuden est finie au Japon et qu’il n’y a pas encore assez d’épisodes de sa suite officielle, « Boruto », pour nous pondre un mode histoire digne de ce nom. Du coup on s’attendait à un opus vidéoludique transitoire à la façon des volets « Generations » et « Revolution » de 2012 et 2014… mais on se trompait lourdement!
En effet, sans CyberConnect 2 aux commandes, Bandai Namco nous offre un titre qui veut surfer sur le succès de la baston MMO façon Dragon Ball Xenoverse 2, synonyme de rentrées d’argent permanentes pour l’éditeur et d’énorme durée de vie pour les fans qui se prendraient au jeu. Du coup, voilà que débarquera début 2018 celui qui nous intéresse aujourd’hui: Naruto to Boruto – Shinobi Strikers!
Le principe du soft est simple: combattre en équipes de 4 ninjas dans divers modes de jeu à l’infini, dans le but de booster les caractéristiques de son personnage, lui apprendre de nouveaux coups et progresser dans le ranking mondial. Classique mais efficace.
Pour ce faire, le jeu propose une création d’avatar très complète, une première pour un Naruto, avec la possibilité de modifier ses cheveux, sa bouche, ses yeux, ses pupilles, ses sourcils, son nez et bien entendu son sexe (ok, j’en vois qui rigolent… bande de perv’). Il suffit ensuite d’opter pour l’un des quatre « rôles » prévus par le soft à savoir l’attaquant au corps à corps, le pro du combat à distance, le soigneur et le défenseur.
Enfin, vous aurez à sélectionner une arme principale, une arme secondaire, un costume, des accessoires cosmétiques, des objets à utiliser en combat et surtout deux Jutsus basiques et un Jutsu secret. Vous pouvez enregistrer de la sorte divers profils pour le même personnage, histoire de changer son rôle et ses capacités à la volée à chaque respawn.
A présent que votre Ninja (ou Ninjette) ultime est créé, vous pouvez prendre part aux trois modes de jeux révélés jusque ici: deux en JcJ et un en JcE. Le dernier cité vous envoie ainsi en équipe de 4 combattre un boss issu de l’animé, en l’occurrence dans notre démo Gaara dans sa forme Shukaku. Les deux autres vous font affronter une autre équipe de 4 guerriers dans un mode capture de drapeaux ou une capture de zones. Classique, encore une fois, mais novateur pour un Naruto qui nous avait surtout habitué à des rixes en 1 contre 1 survoltées et à la mise en scène soignée à l’extrême. Ici, le maître mot est donc « coopération » et cela passe par un système de messages à déclencher avec la croix directionnelle d’ailleurs.
En jeu, on constate surtout que le magnifique Cell Shading des Ultimate Ninja Storm a été complètement abandonné au profit d’un graphisme plus « crayonné » et d’un moteur de jeu inédit. Sincèrement, on trouve le tout clairement moins beau que les opus de CyberConnect 2, les traits paraissant même grossiers sur certains héros, tandis que les décors sont loin de déscotcher la rétine au niveau de leur textures.
Le tout bouge heureusement admirablement bien en 60fps, sans lags. On apprécie également la verticalité du niveau jouable, dans la forêt de Konoha, même si le level design aurait pu être plus travaillé, notamment avec des structures car là, c’est clairement vide.
Niveau gameplay, les coups sortent bien et la faculté de sprinter à l’infini sur les murs et autres surfaces permet pas mal de folies acrobatiques… du moins si la caméra suivait! En effet, avec un système de lock loin d’être au point et une focale très proche de votre héros, on perd souvent l’action de vue, quand ce n’est pas carrément votre personnage! De quoi frustrer énormément le joueur quand il ne sait ni d’où le coup vient, ni où est passé le drapeau qu’il tenait fièrement en main pour le rapporter à son camp.
La bande-son, quant à elle, nous offre des musiques génériques loin de celles de l’animé mais des bruitages et des doublages ultra fidèles, le jeu final proposant les voix japonaises et anglaises, en sous-titrage FR. Les puristes apprécieront à n’en pas douter.
Bref, on est vraiment inquiet par ce Naruto to Boruto: Shinobi Striker qui sent bon le jeu développé à la hâte pour proposer absolument un Naruto chaque année, même quand il n’y a pas d’histoire à raconter. Si le concept est intéressant sur le papier et le créateur de persos vraiment attractif, on regrette le faible nombre de modes de jeux et la technique en berne, la caméra bancale impactant directement un gameplay déjà fouillis tel quel.
On reste un peu optimiste quand même, Soleil ayant encore pas mal de mois de développement avant une sortie prévu au premier semestre 2018 sur Next-Gen et PC (avant le 31 mars, histoire que les bénéfs rentrent dans l’année fiscale en cours).
De quoi régler les soucis précités pour nous offrir une expérience bien plus plaisante que celle à laquelle nous avons goûté à la Gamescom! Allez, un petit « Sexy Jutsu » pour rendre le tout aguicheur à souhait!
La bande-annonce
La Note Preview N-Gamz: 2,5/5