Début avril s’est tenue la 31ème édition du Festival du Film Fantastique de Bruxelles, plus communément appelée « BIFFF ». Après avoir acquis ses lettres de noblesse au Passage 44, puis s’être agrandi durant ses quelques années à Tours et Taxis, cet incroyable festival s’installe désormais dans les superbes décors du Palais des Beaux-Arts (ou Bozar). Retour sur 12 jours de folie débridée marquant le premier chapitre d’une nouvelle aventure pour ce petit festival qui rivalise avec les plus grands!
The Place to BIFFF!
Comme son nom l’indique, le BIFFF est un festival de cinéma fantastique, couvrant l’acceptation la plus large de ce terme. Au programme on retrouve donc quantité de films d’horreur (censés faire peur, depuis le possible slasher jusqu‘aux pires créatures sorties de nos cauchemars), de films fantastiques (heroic fantasy, science fiction), de contes divers (véritables contes de fées ou fables impliquant un brin de magie ou de fantastique), mais aussi des thrillers et des comédies tellement absurdes que même sans une once de fantastique elles méritent bien d’y être associées. Bref, à moins de ne jurer que par le réalisme le plus acharné, il y en a pour tous les goûts avec, cette année, pas moins de 93 films venus du monde entier dont beaucoup de premières européennes, voire de premières mondiales! Voilà qui est déjà bien appétissant pour tout cinéphile ou fantasticophile. Mais ce qui donne au BIFFF son incroyable réputation internationale, c’est son ambiance!
D’une part, les nombreux invités internationaux -acteurs, réalisateurs, scénaristes, producteurs, etc.- n’y sont pas maintenus sur un inabordable tapis rouge mais sont bel et bien accessibles! Souvent un peu impressionnés au début, ils tendent souvent à finir par se promener parmi la foule et se montrent alors enchantés de discuter avec ceux qui le souhaitent et parfois de nouer de véritables amitiés. Et si vous êtes trop timides pour les aborder, il y a toujours les Q&A (rencontres publiques) pour poser vos questions et demander autographes et photos, le tout pour la modique somme de 0€! Il faut bien l’avouer, pour les « BIFFFeurs » le Festival de Cannes c’est de la poudre aux yeux! Cette édition nous a ainsi offert la possibilité de rencontrer NEIL JORDAN, le célèbre réalisateur irlandais à qui l’on doit le magnifique « Entretien avec un vampire », excusez du peu.
Mais l’ambiance est également -et surtout- dans la salle! Au sens propre. Car le public du BIFFF est sans conteste le plus intenable, le plus potache, le moins silencieux et le plus exceptionnel du monde! Toutes ces petites blagues que vous glissez à l’oreille de votre voisin au cinéma, les BIFFFeurs les crient bien haut afin que tous en profitent. Et les spectateurs réagissent continuellement à quantité de codes tout au long des films. Quand un personnage va voir ce qu’il se passe dans la chambre hantée, la foule crie « n’y va pas! ». Qu’il laisse la porte ouverte et tout le monde hurle « la porte!!!! ». Qu’il allume une cigarette et toute la salle tousse en chœur. Et si quelqu’un crie « pourquoi est-il si méchant/crétin/autres? », tout le monde de répondre en même temps « parce que! ». Une authentique expérience de cinéma interactif en somme et qui nous a valu cette année d’être consacrés « meilleur public du monde » par le jury international. Mais attention, « meilleur » ne signifie pas « plus gentil » car nous forçons tous les invités à nous improviser une chanson sur scène et quand nous n’aimons pas un film… Disons que la chose est vite évidente!
Des films et des invités, OK. Et quoi d’autre?
Pour convaincre les irréductibles qui ne sont pas encore convaincus par tout ce qui a précédé, il faudra donc mentionner tout ce qui se tient autour de la programmation et des invités. Car il y a aussi les expositions artistiques, les différents concours et les activités traditionnelles!
Chaque édition apporte donc son lot d’artistes acceptant d’exposer leurs œuvres pour nous sur la durée du festival. La plupart sont doués mais peu connus, mais d’autres sont mondialement célèbres. Ainsi nous avons pu accueillir YOSHITAKA AMANO (bien connu de vous pour son sublime chara design sur « Vampire Hunter D », « Tenshi no Tamago » ou « Amon saga ») ou H.R. GIGER, l’incroyable artiste à qui nous devons le design d’Alien!
Les amateurs d’art en mouvement ne sont pas laissés en arrière. Ils peuvent assister au Concours International de Body Painting dont c’était la 26ème édition cette année. Il s’agit d’un concours de maquillage corporel intégral sur un thème changeant annuellement. Si ce concours est un peu trop long pour leur goût, ils peuvent se rabattre sur le Concours Make-Up visage (30ème édition cette année) couvrant aussi bien des créations à but artistique que d’autres en catégorie effets spéciaux. Et s’ils trouvent tout cela trop statique, ils ont la possibilité d’assister ou participer au Concours Cosplay se tenant pour la 7ème année consécutive et accueillant pour la 4ème fois les sélections belges pour l’Euro-cosplay London.
Enfin, il ne faudrait pas omettre les deux évènements majeurs du BIFFF. Dans la salle principale se déroule chaque année « la NUIT », un incontournable absolu. De 23 heures au petit matin et pour un tarif unique, vous êtes invités à assister à 4 films délirants dans une ambiance complètement déchaînée avec petit déjeuner inclus pour ceux qui tiennent jusqu’au bout!
Et pour les personnes qui préfèrent rester debout, il y a l’incontournable Zombie Parade désormais devenue le « Zombifff day », où tous les zombies bruxellois se retrouvent au Parc Royal le temps d’un pic-nic avant de prendre les rues d’assaut pour une gigantesque parade et de finir la nuit entre eux au Café Central! Alors, convaincus que le BIFFF c’est vraiment « the place to be »?
En conclusionÂ
Pour résumer, cette année le BIFFF c’était 93 films partagés entre 2 salles, 13 avant-premières mondiales et internationales, 16 premières européennes, 66 premières belges, 64.000 visiteurs, 44 invités, et tant d’éclats de rire… Le palmarès des vainqueurs s’est révélé tout à fait cohérent. Le Prix du Public (voté par les Abonnés) a été décerné cette année au délicieux « Ghost Graduation » de Javier Ruiz Caldera qui a également remporté le Corbeau d’Or, grand prix du Jury International. Le Corbeau d’Argent a été attribué au claustrophobique « Abductee » du japonais Yudai Yamaguchi tandis qu’un autre a été décerné au sombre « American Mary » de Jen et Sylvia Soska. Le Jury Européen a choisi de plébisciter « May I kill U? » de Stuart Urban. Et enfin, le prix du Thriller est revenu à l’excellent « Confession of a murder » du coréen Byung-Gil Jung.Â
Le BIFFF se révèle bel et bien être « the place to be » en avril
Que dire de plus, si ce n’est que 2013 s’est avéré être un très grand crû avec une programmation exceptionnelle (fort peu de mauvais films et énormément d’excellents) et des invités passionnants (Neil Jordan en tête), certains nouveaux venus promis a de très belles carrières (les sud-américains Andy et Barbara Muschietti) et d’autres devenus des habitués au fil du temps mais avec lesquels on peut faire la fête jusqu’au bout de la nuit (tels Yudai Yamaguchi et Tak Sakaguchi). Si on ajoute à cela le plaisir toujours renouvelé de retrouver tous les amis BIFFFeurs et la gentillesse dévouée des organisateurs et des bénévoles, le BIFFF se révèle bel et bien être « the place to be » en avril. Les lumières se sont éteintes sur cette 31ème édition, mais rendez-vous est déjà pris en 2014 pour une 32ème édition qui sera sûrement toujours aussi folle!
Alma est une spécialiste du BIFFF, l’avantage de trainer avec elle pendant le festival, c’est que son flair aiguisé lui permet de choisir avec attention les séances, de trainer avec des gens funs et de savourer au mieux l’expérience BIFFF.
Bref, tout ça pour dire « on s’en fouuuut », faut venir pour le vivre.
« faut venir pour le vivre. » -> C’est un excellent résumé ^^
Le reste s’acquiert au fil du temps (et plutôt vite en fait).
Mmh je ne suis pas du tout un bon exemple, tu m’as drillée pendant sept ans avant que je me plonge dedans pour de vrai.
Et puis, ce n’était pas vraiment ma première fois, mais je trouve le Bozar mieux que T&T et le passage 44 (voui, j’ai le droit de le penser).
Faites attention, si vous rencontrez Almathea et qu’elle sent en vous une graine de Bifffeur, elle ne vous lâchera pas.
Faut juste se dire que le BIFFF n’est pas un kiné ou un UGC, on n’y va pas pour une séance de film (on peut, mais du coup, on rate beaucoup).