Review
Quand la nostalgie s’installe sur Next-Gen, elle le fait aussi bien chez les joueurs que chez les développeurs ! C’est ainsi que l’on revoit, en ces temps d’Action-RPG Open World à perte de vue, du bon vieux J-RPG à l’ancienne, sauce 90’s. Souhaitant nous proposer ces mécaniques de jeu de l’âge d’or du RPG 16 bits, le studio Tokyo RPG Factory avait déjà réalisé un premier essai avec le sympathique I am Setsuna, mais entend bien perfectionner sa recette dans ce Lost Sphear sur Switch, PS4 et PC. De quoi replonger avec plaisir dans un feeling à la Chrono Trigger ?
Des problèmes de mémoire…
Lost Sphear nous vient de la collaboration entre Tokyo RPG Factory et Square Enix, un mix idéal pour un J-RPG assumant clairement ses influences Final Fantasy-esque ou Chrono Trigger-iennes (cherchez pas, j’adore inventer des mots compte triple). Le soft nous place aux commandes de Kanata et ses deux amis, tous issus du même orphelinat. Comme il est de coutume, un petit tuto maquillé sous forme de première quête nous permet de comprendre les différentes mécaniques du soft avant de nous jeter dans le grand bain: déplacements, combats, pèche, interactions en tout genre… Tout se fait naturellement.
Et puis, alors que votre petite vie tranquille avait tout pour plaire, c’est le drame ! Un mal nouveau a décidé de ronger le monde, ce dernier voyant des morceaux entiers de lui-même disparaître : mers, villes, forêts, ruines… tout se recouvre d’un blanc étincelant et désespérement… vide! Kanata, après une vision onirique, va comprendre qu’il doit collecter des souvenirs afin de faire face à ce drame et régénérer cette Terre qui disparaît peu à peu. Au courant des pouvoirs de notre héros pour faire renaître le « décor » du néant, le tout puissant Empire va vite récupérer le jeune homme et ses amis afin de les mettre au service de sa « noble clause », mais les impériaux sont-ils vraiment ce qu’ils laissent paraître ?
Entre stratégie et parlotte intensive !
Comme tout JRPG qui se respecte, Lost Sphear nous propose un scénario et un univers à découvrir en allant parler à toutes les personnes que l’on rencontre afin de profiter de tout ce que les développeurs ont préparé pour nous. Bien que le soft sorte rarement des lignes des grands classiques du genre cela reste néanmoins un plaisir à parcourir, l’histoire bénéficiant de rebondissements au bon moment et le level design disposant d’assez d’exploration pour garder l’intérêt du gamer.
Niveau combat, une jauge permet au joueur de comprendre quand il va falloir envoyer une volée aux adversaires, la bonne vieille ATB (Active Time Battle) qui a déjà fait ses preuves sur les titres 16 et 32 bits phares de Square Enix, de Chrono Trigger à Final Fantasy VI pour ne citer qu’eux. On retrouve de plus les mécaniques les plus connues: frappes standards, compétences et objets. Mais c’est surtout dans la gestion des placements de nos protagonistes et de leur zone d’effet d’attaque que le titre se démarque, proposant une bonne dose de stratégie, sans compter le remplissage de sphères de pouvoir au gré de nos coups, qui permettent d’activer le momentum afin d’envoyer une grosse dose de dégâts dans la face des ennemis.
Un CV complet : pilote de méca, faiseur de monde, cuisinier…
Kanata est en effet mulit-taches ! Très vite, notre équipe va pouvoir s’équiper de mécas qui offriront de nouvelles attaques à nos héros, certains pouvant même être combinées pour faire toujours plus mal. Mais ces mécas servent aussi à détruire des obstacles sur notre route lors de nos balades. Le monde, quant à lui, réapparait sous nos yeux lorsque l’on trouve des artefacts. Il faudra bien entendu des souvenirs pour activer le tout, lesquels se lootent sur les monstres, via des dialogues ou encore en fouillant la map. Ces artefacts, en plus de débloquer des zones, offrent divers bonus selon celui que l’on décide de construire: regain de PV sur la carte, premier tour assuré durant les combats au coeur de la zone d’effet, argent multiplié… il va donc falloir les choisir avec un poil de réflexion.
En plus des souvenirs, Kanata va également obtenir différents matériaux, certains permettant d’améliorer votre équipement, tandis que d’autres offrent la possibilité de booster vos attaques, de s’octroyer des bonus lorsque des compétences sont utilisées, ou des malus à vos ennemis touchés par ses dernières. Enfin, vos petits héros vont faire le plein d’ingrédients qui leur permettront de se faire servir des petits plats bien sympas dans les diverses auberges du monde. Il est juste dommage que la cuisine ne soit pas plus exploitée, on aurait adoré voir un craft plus poussé, plus fun, que de passer de simples commandes.
Une jolie nostalgie
Lost Sphear propose un soft en vue de haut, rappelant grandement dans ses aspects esthétiques son grand frère I am Setsuna ou des softs comme les excellents Bravely Default et Second. Coloré, aux ambiances changeantes et au level design toujours bien pensé et soigné, le titre se révèle être une plongée dans le old school retravaillé pour convenir à l’air du temps. Pas de bug à déplorer, pas de lags, il y a de la magie et de la poésie dans l’air de Lost Sphear.
La bande-son est elle aussi empreinte de nostalgie, nous rappelant les grandes heures des Final Fantasy. Mélodies entêtantes, mignonnettes mais par moment répétitives sur la map il faut bien l’avouer. Par contre, lors des combats, elles sont dynamiques et entraînantes à souhait.
Un futur classique ?
Lost Sphear est une jolie balade au scénario abouti, qui propose aux joueurs des dizaines d’heures de jeu empreintes d’une belle nostalgie. Malgré un gameplay qui peut se montrer parfois assez stratégique, le soft reste des plus accessibles et l’on regrettera presque que la difficulté ne soit pas plus exigeante. Il suffira en effet d’aller farmer deux trois packs de mobs, ou un donjon, et d’améliorer régulièrement son équipement pour ne pas rencontrer de défi réel.
Vous l’aurez compris, Square Enix et Tokyo RPG Factory nous proposent une belle aventure qui ne prend certes pas le risque de sortir des tranchées toutes faites du J-RPG mais qui nous offre en tant que tel un titre solide pour tout amateur qui se respecte.
La bande-annonce
Réalisation: 14/20
Lost Sphear est visuellement mignonnet et reprend les traits des classiques dont il s’inspire. On aurait cependant adoré voir plus de diversité environnementales et des donjons plus travaillés. Il n’empêche, l’esprit old school est bien présent et l’immersion se fait immédiatement dans cet univers onirique.
Gameplay/Scénario: 15/20
Bien que le scénario ne propose rien de novateur, on y adhère immédiatement grâce à son rythme, d’autant que les divers protagonistes sont plutôt attachants et disposent de personnalités bien marquées. Le gameplay, quant à lui, se prend en main de façon intuitive et la gestion des déplacements lors des combats apportent un vrai plus stratégique au classique tour par tour à base d’ATB, tout comme l’utilisationd des méchas. On aurait juste apprécié que des éléments tout bête comme la cuisine ou encore les amélioration d’équipement se montre plus poussées.
Bande-Son: 14/20
Des notes toujours bien posées, des mélodies qui font résonner les grandes heures du jrpg dans nos mémoires, on accroche ! Mais, parce qu’il y a toujours un mais… J’ignore comment nous faisions à l’époque pour supporter une telle répétitivité sonore sans que nos cerveaux ne fondent. En effet, ces musiques que l’on commence par adorer tournent vite à un sentiment de lobotomie. Les bruitages, de leur côté, sont d’excellente qualité et participent à rendre l’expérience toujours plus agréable et immersive.
Durée de vie: 15/20
Tout dépendra, comme pour tout J-RPG, de votre façon d’appréhender le soft. Allez vous tracer votre route rapidement ? Dans ce cas comptez une bonne grosse vingtaine d’heures. Si vous avez envie de parcourir le monde en long, en large et en travers, d’aller papoter avec toutes les personnes que vous croiserez afin de comprendre pleinement le lore dans lequel vous évoluez, alors le compteur ne fera que défiler ! Lost Sphear tient donc la route au niveau du rapport qualité/ quantité/prix.
Note Globale N-Gamz.com: 15/20
Tokyo RPG Factory et Square Enix nous avaient fait voyager vers le passé avec I Am Setsuna, et autant dire qu’il en est de même avec Lost Sphear. Le soft nous emmène dans une aventure agréable, touchante et aux mécaniques bien huilées, qui aurait pu marquer plus de points s’il avait fouillé plus en profondeur certains aspects de son gameplay. Une aventure dans laquelle on prend néanmoisn un sacré plaisir à se plonger pour qui veut retrouver ce feeling de l’âge d’or des J-RPG 16 bits..