Review
Le manic-shooter s’est fait en quelques années une place de choix dans le milieu qu’on appelle « les jeux de niche », à savoir les titres qui ne plairont qu’à une catégorie restreinte et bien définie de joueurs: les férus du manche, les adeptes du scoring pur et dur, les amoureux de l’esquive au pixel près soumis à une centaine de tirs multicolores. Vous l’avez compris: Akai Katana est le digne représentant d’un genre qui n’a dû sa survie qu’à son « hardcorisation », j’ai nommé le shoot’em up 2D. Alors quand l’un de ces fameux jeux de niche parvient jusque chez nous grâce à la générosité de Rising Star Games et CLD, on se doit de lui faire honneur Et c’est précisément ce qu’on a fait en le testant sous toutes les coutures.
Who you’re gonna call?
Développé par Cave, Akai Katana vous met dans la peau d’un duo de guerrier, l’un bien vivant, l’autre réduit à l’état de… spectre (mais que font les Ghostbusters bon sang ?!), aux prises avec l’armée impériale, synonyme de joug dictatorialiste malsain. L’Empire ne doit sa force qu’à l’utilisation des fameuses Bloodswords, des épées composées de sang. Aux commandes de l’un des trois binômes prévus, vous aurez chaque fois une raison valable de vous emparer de l’une de ces épées pour mettre à mal la puissance tyrannique de l’ennemi.
Le soft se présente donc sous la forme d’un shoot’em up à scrolling horizontal pour un ou deux joueurs (seulement dans le mode Origin pour cette dernière option). Vous choisissez votre personnage préféré entre le lycéen Tsubaki, l’écolière Botan et la femme mûre Shion, accompagnés de leur alter égo spirituel respectif, et enchainez les cinq niveaux du soft jusqu’à parvenir à l’Empereur himself, détenteur de la plus puissante bloodsword nécessaire d’une façon ou d’une autre à votre compagnon fantomatique.
Une multitude de choix…
Dès le début, trois modes de jeu et trois versions du titre s’offrent à vous. Vous pourrez ainsi pratiquer les modes Deploy (Story), Score Attack et Training (entraînement), de même que voir le classement mondial Xbox live et d’enregistrer vos meilleures parties pour les montrer à la Terre entière. Au niveau des versions du soft, vous retrouverez l’originale issu de l’arcade (Origin), mais également une version remastérisée (HD et ajustement de gameplay) sous l’appelation Climax, et enfin une autre vision du soft avec un système de scoring totalement retravaillé : Slash.
Parlons du gameplay, justement. Il s’agit d’un manic-shooter: entendez par-là que vous allez devoir éviter des centaines de tirs ennemis qui vont littéralement balayer l’écran sous forme de trames assez hallucinatoires. Une connaissance de chacune de ces trames sera nécessaire si vous voulez faire le meilleur score, d’autant qu’en fonction du tir choisi, votre vaisseau sera plus ou moins rapide et vos points s’en ressentiront. Mais laissez-moi vous expliquer de façon plus approfondie cette jouabilité.
…pour un gameplay aux petits oignons !
à l’erreurA bord de votre vaisseau, vous avez deux tirs différents: soit vous gardez enfoncée la touche pour un tir continu (attack mode) et vous ferez plus de dégâts mais ralentirez votre aéronef, soit vous optez pour l’intermittence, ce qui vous octroiera une meilleure vitesse de croisière (defense mode). En fonction du type de tir pour lequel vous opterez, les ennemis lâcheront ou non des points d’énergie, que vous pourrez faire graviter autour de votre module de combat (si vous êtes en combat mode) afin qu’ils croisent les tirs ennemis et se renforcent avant que vous ne les aspiriez.
Mais à quoi peuvent bien servir ces points d’énergie? Tout simplement à remplir une jauge d’invocation qui vous permettra, le cas échéant, de vous faire remplacer sur le terrain par votre ami le spectre. Véritable machine de guerre, ce fantôme déviera les tirs ennemis en mode défense, et vous apportera nombre de pièces de scoring en attaque. En jonglant entre les deux modes, vous apprendrez bien vite les subtilités d’un gameplay ultra technique, qui ne laisse aucune place à l’erreur. On passe d’une forme à l’autre, d’un mode au suivant, afin de pouvoir soit récolter le plus de points de score, soit faire grossir ceux qui gravitent autour de nous en leur faisant traverser les attaques ennemies, etc…
Un exemple qui achèvera de vous montrer à quel point le soft est doté d’un gameplay travaillé: quand vous êtes en spectre mode défense, chaque tir dévié se transforme en suicide bullet, autrement dit en tir à tête chercheuse. Si vous passez en attack mode et détruisez un vaisseau ennemi, il générera une onde de choc qui transformera tous les suicides bullets alentours en pièce de score, que vous pourrez garder en gravité autour de votre module…et faire grossir!!! Et ne parlons même pas du mode slash, qui renouvelle la jouabilité à base de katanas pour une autre méthode de scoring encore plus exigeante!
Le sang devra couler
Graphiquement, le soft arbore une 2D très détaillée, l’ambiance mixant allègrement ennemis mécaniques contemporains avec paysages japonais traditionnels. Les boss, quant à eux, sont tous représentés par des humains aux pouvoirs mystiques, ce qui tranche avec l’aspect métallique du reste. Les niveaux sont très courts et vous disposerez de trois bombes par vie pour nettoyer le décor. Comptez 20 minutes pour terminer le soft une première fois. Je sais, c’est peu, mais c’est un jeu à scoring, donc l’important n’est pas là.
Doté d’un gameplay qui force le respect, de graphismes haut de gamme malgré une animation qui peine par moments et surtout d’un aspect old school qui plaira aux vrais hardcores gamers, Akai Katana n’est certainement pas dédié à la grande majorité des joueurs, mais chouchoute sa cible principale: les amateurs de manic-shooter. Jetez-vous dessus les yeux fermés si vous êtes fan du genre, vous ne le regretterez pas!
Le vidéo-test
Réalisation: 15/20
Le jeu affiche une 2D détaillée, mais les ennemis manquent de variété et quelques ralentissements se font sentir. Rien de bien gênant cependant.
Gameplay/Scénario: 17/20
Un gameplay ultra technique et hyper exigeant qui vous demandera des heures d’entraînement pour saisir toutes les subtilités et en faire des réflexes innés. Totalement jouissif pour les fans de manic-shooter. Le scénario, quant à lui, ne se démarque que par les trois fins différentes qu’il propose: une par personnage.
Bande-Son: 15/20
De l’électro-rock qui met dans l’ambiance, des explosions qui dépotent et quelques voix digitalisées du plus bel effet: l’ambiance sonore d’Akai Katana est très bonne.
Durée de vie: 10/20
La note moyenne, étant donné que si vous jouez solo et sans scoring, vous en ferez le tour en 3x20minutes (20min par perso) et que si vous voulez vous classer mondialement, le soft vous prendra des dizaines d’heures. Le fait que les niveaux soient très courts pousse au dépassement de soi.
Note Globale N-Gamz.com: 16/20
Akai Katana est un excellent manic-shooter qui a le mérite de sortir chez nous. Rien que pour ça, il mérite toute votre considération. Les adeptes du scoring et d’un gameplay exigeant seront aux anges malgré la faible durée de vie du mode scénario, tandis que les newbies risquent de ne pas comprendre le réel intérêt du soft. Nous, on fait clairement partie de la première catégorie!