On peut dire qu’on l’a attendu fébrilement, ce Mirror’s Edge Next-Gen ! Etant fan de l’opus original judicieusement salué par la critique mais injustement boudé par les gamers pour des raisons telles qu’une durée de vie trop courte, un manque d’action ou encore une histoire qui ne décolle jamais vraiment, la simulation de Parkour de DICE se devait de nous revenir pour corriger le tir et mettre tout le monde d’accord ! C’est désormais chose faite avec cette version « Reboot » sobrement baptisée « Catalyst », que nous avons eu la chance de contempler et d’essayer plus d’une heure trente à la Gamescom 2015 ! Prêt pour le grand saut en compagnie de Faith ?
Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas le cultissime Mirror’s Edge, sachez qu’il s’agit d’un jeu d’action/plateforme à la première personne vous mettant dans la peau de Faith, une « coursière » qui délivre des infos confidentielles en passant par les hauteurs d’une cité contrôlée par une société totalitariste. Adepte du Parkour, la belle va se retrouver au beau milieu d’une conspiration et ne devra son salut qu’aux capacités du joueur à voltiger de toit en toit en se servant de tout ce qui peut l’aider à ne jamais arrêter sa course (appui contre une paroi, wall run, tyrolienne sur un câble de grue, …). Développé par DICE sous la houlette d’Electronic Arts, le titre proposait une réelle immersion et des commandes plutôt intuitives, même s’il souffrait d’un gros manque de rythme, d’un moteur de jeu pas réellement impressionnant, d’une extrême linéarité et d’une héroïne bien trop transparente.
Cette fois, DICE a retenu la leçon et semble avoir corrigé un à un les écueils rencontrés par Mirror’s Edge premier du nom. L’histoire, tout d’abord, vous place au premier plan d’une sombre machination (promis, on ne vous spoilera rien). Cette fois, Faith fait toujours partie des Runners, mais ces derniers ne sont plus de simples messagers puisqu’ils s’apparentent désormais à des cambrioleurs de haut vol. Ils travaillent aussi bien pour Kruger Security, la corporation de Gabriel Kruger qui dirige la ville de Glass d’une main de fer, que pour la « rébellion » plus connue sous le nom de Black November, dont certaines méthodes pourraient carrément faire penser à du terrorisme.
Certes, au début, notre héroïne se trouve juste au mauvais endroit, au mauvais moment… et ramasse la seule chose qu’il ne fallait pas ramasser (ahem !), mais elle va très vite devenir le « catalyste » de la ville de Glass, celle par qui le changement arrive. Du coup, son rôle est bien plus important que par le passé, ce qui n’est pas pour nous déplaire. D’ailleurs, niveau scénario, les développeurs ont été très clairs : ne cherchez pas un lien temporel entre Mirror’s Edge et Mirror’s Edge Catalyst. Ils souhaitent qu’on efface de nos mémoires la première version pour ne garder que la nouvelle, la « vraie » selon eux. Bref, ce que Mirror’s Edge aurait dû être depuis le départ.
Le scénario est donc bien plus touffu et raconté cette fois par de superbes cut-scènes utilisant le moteur du jeu, le fameux Frostbite 3 déjà à l’œuvre sur Dragon Age Inquisition mais également sur Star Wars Battlefront (prochainement en preview chez nous). Plus rien à voir, donc, avec les séquences façon dessin animé 2D stylisé qui avait un peu cassé l’ambiance à l’époque de l’opus originel. Non, cette fois, c’est l’occasion de voir une Faith aux traits bien plus durs, tout en gardant ce mix sensualité/femme forte qui avait tant plu aux fans de la première heure. Même traitement technique pour les énormes gratte-ciels épurés typiques de la franchise, avec des graphismes qui ont fait un bond en avant remarquable, nous proposant énormément de détails qui rendent l’environnement un peu moins aseptisé et plus réaliste (poussière, pluie, orage, reflets, effets de lumières, …).
L’animation, quant à elle, est incroyablement fluide et les mouvements sont bien plus réalistes et souples. Cette fluidité se retrouve également dans les combats puisque Faith ne pourra plus récupérer les armes à feu de ses ennemis (ce qui avait tendance à scinder le gameplay du premier titre en cassant le rythme du Parkour). Ici, tout se fait à main nue, en continuité des mouvements comme la course ou le rebond contre un mur. A noter que lors des coups finish, le soft passe en vue à la troisième personne pour vous montrer la belle en train de mettre à terre son adversaire. Jouissif !
Autre grosse innovation, destinée cette fois à briser la linéarité de l’opus antérieur : Glass est désormais un Open World ! Vous ne vous contenterez donc plus de suivre bêtement le chemin tracé par les développeurs mais pourrez explorer la ville (enfin principalement ses hauteurs… mais pas que) au travers de zone qui se débloqueront au fur et à mesure de votre avancée. Des missions annexes feront également leur apparition comme des courses contre-la-montre, des livraisons d’objets importants, de l’infiltration pour voler des données ou encore de l’escorte. A noter qu’il y aura également des items à ramasser tout ou long de votre aventure pour en apprendre plus sur l’univers de Mirror’s Edge et débloquer des bonus dont le contenu n’a pas pu nous être révélé (New Game + en vue ? Skins exclusives ?).
Du coup, la monotonie ne devrait pas poindre le bout de son nez, et accéder à ces diverses quêtes optionnelles se fait de la façon la plus simple du monde via une carte plutôt lisible. Dès que vous mettez un objectif additionnel en surbrillance, Faith entre automatiquement en vue « Septième Sens » à la Assassin’s Creed. Des éléments interactifs (rebords, gouttières, câbles) se colorent alors en rouge pour vous montrer la voie la plus simple afin de vous rendre au lieu de votre mission. MAIS ce n’est pas la seule voie disponible ! Il est en effet possible d’emprunter de nombreuses autres routes, tout l’environnement étant virtuellement utilisable grâce à la palette de mouvements retravaillée de l’héroïne (et promis, on en a essayé des chemins avant de vous affirmer ça).
Bref, à aucun moment vous n’êtes obligé de suivre le tracé de DICE, et on ne vous le conseille pas car vous pourriez rater des éléments importants du soft ! De plus, prendre des chemins de traverse vous permettra d’augmenter les capacités de Faith via une technologie intégrée dans son gant. Sauter plus loin ou encore courir plus vite, voire même pirater quelques systèmes n’auront alors plus de secrets pour vous. Un système d’upgrade qui donne un petit côté RPG au soft très sympathique, tout comme le multi compétitif qui comparera vos scores de parkour ingame avec celui des autres joueurs dans des leaderboards mondiaux. Idéal pour relancer l’intérêt du jeu sur la durée.
En termes de maniabilité pure, le jeu s’est révélé extrêmement intuitif durant les deux démos différentes auxquelles nous avons pu nous adonner. La première, un tutoriel, voyait Faith suivre un autre Runner en plein cœur de la ville, dont on arpentait pour la première fois les rues et non plus les toits. Sous une pluie battante (histoire de bien montrer que le Frostbite 3 en a dans le pantalon), le coin est idéal pour apprendre les mouvements de base. Rien de bien différent par rapport au soft initial avec la gâchette gauche utilisée pour toutes les actions vers le bas (se baisser, glisser, descendre, amortir sa chute) et le bouton de tranche juste au-dessus pour les mouvements ascensionnels (grimper, se hisser, se tenir à un câble, …). Tout se fait avec une remarquable fluidité. Par la suite, le titre nous a permis de tester une mission annexe au choix. On a opté pour le « dash », course contre-la-montre dont la liberté de « Parkour » nous a agréablement surpris.
Une fois la prise en main accomplie, les développeurs nous ont envoyé en plein cœur d’Elysium, un énorme building scientifique détenu par Kruger Corporation. Nous avons donc pu visiter, en toute infiltration, des cultures végétales tout ce qu’il y a de plus « honnête » avant de tomber sur certaines expériences un brin plus douteuses. On remarque très vite que nous ne sommes pas les seuls à être entré par effraction dans le bâtiment et en suivant notre mystérieux « intrus » à l’allure de ninja cybernétique, on entre malencontreusement en possession d’une clef de données qui semble attirer d’énormes convoitises. C’est donc coursé par les sbires de Kruger que Faith termine cette démo, défonçant au passage une baie vitrée pour s’accrocher in-extremis à une tyrolienne urbaine alors que l’orage tonne au dehors. Hollywoodien, on vous l’avait dit !
On ne va pas y aller par quatre chemins : après avoir pu faire et refaire ces démos (merci EA et ses Fast Pass Presse à liquider en nombre à la fin de la Gamescom), il apparaît clairement que Mirror’s Edge Catalyst va être LE jeu que tous les fans de Faith attendaient. Extrêmement beau, fluide, doté d’un environnement ouvert et d’une histoire prenante et bien mise en scène, ce reboot fait tout simplement partie, à nos yeux, de l’un des trois meilleurs jeux de la Gamescom 2015. Un futur hit en puissance que nous n’en pouvons déjà plus d’attendre et qui devrait réussir son pari d’attirer les joueurs dans les filets de notre jolie acrobate urbaine !
Mirror’s Edge Catalyst sera disponible sur PlayStation 4, Xbox One et PC le 23 février 2016.
La Note Preview N-Gamz: 5/5