Remake PlayStation 4 d’un beat’em all culte de l’Amiga, Shadow of the Beast est réalisé par un petit studio indépendant : Heavy Spectrum, déjà auteur de Bullion Blitz et Puzzibal… des casse-têtes qui n’ont pas défrayé la chronique. Du coup, avec un titre aussi sanglant et épique dans leur catalogue, les développeurs ont une sacrée pression, et nous une sacrée inquiétude quant au résultat final de ce reboot. Fort heureusement, cette première prise en main avec « la bête » lors du PSN Gaming Friday nous a vraiment rassurés !
Cette version démo de Shadow of the Beast sur PlayStation 4 nous permettait de choisir deux niveaux bien distincts. D’un côté, le début du soft avec une plaine verdoyante menant à une cité humaine bien gardée, et de l’autre une étendue désertique aride où les abominations sont légion. Histoire de faire les choses dans l’ordre, on a opté pour le premier choix.
On se retrouve donc dans la peau d’Aarbron, une « bête » enchaînée par le cou à un vil sorcier, Maletoth, qui n’hésite pas à l’étrangler vigoureusement lorsque l’on tarde un peu trop à agir. Votre mission ? Mettre à feu et à sang une cité humaine, tuant tout ce qui peut se mettre en travers de votre route, pour permettre à votre maître de s’emparer d’un nourrisson. Hélas, tout ne vas pas se passer comme prévu, et alors que vous éventrez le dernier protecteur du bébé, vos souvenirs vous reviennent en mémoire. Vous vous rendez compte que Maletoth vous a enlevé alors que vous n’aviez que quelques semaines pour faire de vous un monstre assoiffé de sang, et vous venez juste de tuer… votre vrai père ! Fou de colère, vous allez vous rebeller et la vengeance sera désormais votre unique alliée !
En termes de jouabilité, ce Shadow of the Beast est ultra respectueux du titre originel. Si les graphismes sont intégralement en 3D et proposent une profondeur de champ assez incroyable et un très bon niveau de détails (brins d’herbes soufflés par le vent, effets de poussières, monstres animés en arrière plan, etc…), le personnage se déplace sur un plan 2D uniquement, de gauche à droite pour les séquences d’action, avec parfois un peu de verticalité lors de l’escalade de certaines structures.
Les commandes sont relativement simples : un bouton pour l’attaque qui, en fonction du timing et de la touche de direction pressée, offre différentes variantes de combos, un autre bouton pour le saut et le franchissement d’obstacles, et un dernier pour la protection et les contres. Le tout se maîtrise très rapidement et procure un fun immédiat… et gore ! Démembrements, éventrations, décapitations sont monnaies courantes entre les griffes acérées d’Aarbron.
De plus, le soft varie les plaisirs avec des séquences de plateformes sympathiques malgré une animation du héros qui manque de raccord à ce niveau, et des QTE bien calibrés lors des finish ou des combats contre les boss. Boss plutôt immenses d’ailleurs, tout le titre voulant se la jouer « God of War Style » avec du sang à tous les étages, des monstres très impressionnants, l’impression constante d’être tout petit mais surpuissant face à la pléthore d’adversaires et ce gigantisme exacerbé des décors à grands coups de travellings audacieux.
Le côté « Kratos » est d’ailleurs palpable à travers une jauge de rage qui se remplira au fur et à mesure de vos génocides (à ce stade, il ne s’agit clairement plus de simples meurtres isolés… ahem) et vous permettra, une fois pleine, de déclencher un ensemble de QTE éradiquant l’intégralité des ennemis à l’écran. Violent à souhait et diablement jouissif, d’autant que le sang (encore lui) n’hésite pas à tâcher jusqu’à votre écran de jeu-même.
Sur le plan technique, ce Shadow of the Beast est vraiment plaisant à regarder. L’univers mixe allègrement Science-Fiction et Dark Fantasy à la manière d’un John Carter plus ténébreux, et on n’est pas étonné de voir, dans le premier niveau, défiler des vaisseaux volants en fond d’écran, débarquant des dizaines de chevaliers armées d’épées scintillantes destinées à vous embrocher. Par la suite, le bestiaire se voudra bien plus malsain avec de nombreuses abominations et autres mutants dans des décors extrêmement glauques et arides. Les effets de lumière, quant à eux, plongent le jeu dans une espèce de contre-jour assez saisissant, sans jamais gêner la visibilité de l’action, le tout au travers d’une animation toujours fluide. La pyrotechnie est également à l’honneur avec des flammes énormes et bien réalisées. Bref, même si on déplore quelques soucis dans les étapes de mouvements et des textures pas toujours aussi fines qu’escomptées, notamment lors des gros plans, on peut dire que Heavy Spectrum a clairement fait du bon boulot. Enfin, la bande-son n’est pas en reste puisque, malgré l’absence totale de doublages (remplacés par des cris), l’histoire est pleinement compréhensible et se vit au travers de musiques réellement épiques où les percussions tribales sont reines.
Bref, avec ce remake de Shadow of the Beast, on sent vraiment tout l’amour que portent les développeurs au jeu original, qui a sans doute du bercer leurs premières heures vidéoludiques. Le titre est respectueux à l’extrême, le gameplay est nerveux comme il faut, la réalisation est plus que satisfaisante et l’univers diablement malsain. On émettra juste une réserve sur la répétitivité éventuelle de l’ensemble, avec seulement une touche pour l’attaque malgré des combos choisis en fonction du timing et des contres éventuels. Espérons qu’en s’inspirant ouvertement de God of War pour certains de ses plans de caméra et la violence de ses attaques, Shadow of the Beast parvienne également à nous tenir aussi bien en haleine que les aventures du Fantôme de Sparte, toutes proportions gardées entre la scène indé et le royaume des blockbusters triple A, bien entendu.
Shadow of the Beast est prévu pour le 27 janvier 2016, exclusivement sur PlayStation 4.
La Note Preview N-Gamz: 4/5