Review
La chasse aux trompes la mort est ouverte !
Death’s door vous propose d’incarner un petit corbeau qui travaille pour une administration sérieuse et très productive : la collecte d’âmes ! Tout allait bien pour vous dans cette petite boîte très bureaucratique jusqu’à ce qu’on vous vole une âme au moment même où vous alliez la moissonner ! Afin de rattraper le coup, vous allez devoir vous lancer sur les traces de ceux qui ont déjoué le temps et la mort dans un royaume où cette dernière n’a pas d’emprise. La tâche est lourde et vous emmènera explorer des contrées lointaines où les combats seront légions.
Notre petit corbeau téméraire va donc devoir arpenter des chemins peuplés d’ennemis, des donjons énigmatiques qui vous feront vous gratter l’arrière de la tête et des bosses démesurés qui n’attendent que de vous mettre une raclée car l’immortalité leur sied plutôt bien. On est donc bel et bien face au croisement d’un Zelda-like et d’un Souls-like complètement maîtrisé, apportant son lot de challenges et de balades des plus agréables. Death’s Door coche ainsi toutes les cases pour proposer aux joueurs une expérience attachante à souhait et clairement convaincante, saupoudrée d’un humour qui fait facilement sourire derrière son écran.
Maître corbeau tenait en sa main une grosse épée…
…ou un parapluie (oui) ou des dagues… ou… Bref, notre petit corbeau est bien équipé pour coller des dérouillées ! Attaque au corps à corps ou à distance, les deux gameplays sont présents et se montrent obligatoires à maîtriser afin de s’adapter plus aisément à nos ennemis, ou tout simplement pour notre plaisir de jeu. Il va de soi que vos armes vous serviront aussi à résoudre les énigmes que vous rencontrerez : des braséros à allumer ? Vous aurez vite le feu au bout des plumes afin de les embraser ! De plus, notre volatile va amasser un petit pécule d’âmes sur son chemin et ces dernières seront utiles histoire de débloquer des améliorations : force, dextérité, vitalité… les classiques du genre sont présents.
Bien entendu il faudra compter sur une difficulté parfois irritante ! La mort, vous l’incarnez à merveille, mais elle n’hésitera pas à vous faucher sur votre chemin. Si tel est le cas, vous devrez repartir du bureau et affronter de nouveau les hordes de sales bêtes qui peuplent les chemins. Rien d’aussi terrible que dans un véritable Souls rassurez-vous. Non, le soft reste accessible et il faudra juste s’y reprendre à plusieurs reprise pour venir à bout d’un bad guy plus coriace que les autres. Jamais la frustration ne pointe le bout de son nez et on profite pleinement de l’aventure.
C’est de toute bôôôôôté !
Death’s Door se présente en 3D isométrique. On aime ou pas mais personnellement, je suis une adepte. La direction artistique est tout bonnement magnifique et toute en douceur, contrastant avec la noirceur de certains lieux, et offre une poésie à la hauteur de l’ambiance musicale sortie de l’esprit de David Fenn (à qui l’on doit les excellentes B.O. de Moonlighter et Titan Souls). Le level design est malin, bien pensé et même si globalement les énigmes ne pousseront pas les joueurs à rage quit, elles se fondent à merveille dans l’environnement. On adore pousser l’exploration sous toutes ses coutures afin de trouver des trésors oubliés.
Petit bémol : certains passages semblent parfois un poil vide et des ennemis en plus n’auraient pas été de trop, mais la beauté des décors et les douces notes qui peuplent notre périple font de ce point noir un simple détail. On se prend d’affection pour les personnages que l’on rencontre et on reste bouche bée devant d’autre (je pense à un boss plutôt gothique) que l’on croisera de façon plus musclée. Notre corbeau parvient même à nous transmettre des émotions alors que le pari était plutôt osé ! Une vraie petite réussite sur tous les plans !
La mort vous va si bien
Death’s Door est une magnifique surprise. Beau et bien pensé, il nous en met plein la vue sur tous les plans. Alors oui : il aurait pu être plus exigeant, plus méchant, ou proposer une option afin de vraiment se caler sur du Souls-like mais il reste empli de challenge. Il offre ainsi une vraie porte d’entrée au genre pour les joueurs qui n’osent pas se risquer sur des softs plus costauds réputés pour être frustrant mais qui veulent juste quelque chose d’un poil exigeant. Un charmant compromis plein de peps.
On aurait aussi pu en demander plus sur les améliorations de notre petit personnages à plumes avec pourquoi pas plus de skills, mais vraiment on pinaille tant le titre se suffit à lui-même et nous plonge dans une aventure plus que satisfaisante. La direction artistique nous en met plein les yeux, plein les oreilles et l’histoire qui nous est contée est agréable et prête même à sourire. Que demander de plus ?
La bande-annonce
Note Globale N-Gamz.com: 18/20
Si vous cherchez le jeu indé de l’été 2021, cessez donc votre quête, vous l’avez sous le nez ! Beau, bien ficelé, proposant gameplay dynamique et facile à prendre en main, Death’s Door est satisfaisant et envoûtant sous toutes ses coutures pour la somme plus que raisonnable de 20€. Alors oui : on pourrait dire qu’on en voudrait plus car le soft se termine en une bonne dizaine d’heures mais c’est bien souvent le problème quand la qualité est omniprésente, on sent la fin arriver mais on voudrait qu’elle nous laisse encore quelques heures de répit afin de profiter toujours un petit peu plus de notre petit corbeau. Death’s Door est en tous cas une petite perle comme on les aime chez N-Gamz… Alors foncez dessus les yeux fermés !