Octopath Traveler 0 marque le retour tant attendu de la série HD-2D de Square Enix sur Nintendo Switch 2, avec un préquel audacieux qui invite les joueurs à forger leur propre légende dans l’univers d’Osterra. À quelques semaines de sa sortie complète prévue le 4 décembre prochain sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox Series et PC, j’ai eu la chance de m’essayer aux premières heures du soft sur Nintendo Switch 2 histoire de voir ce que ce titre, qui n’est autre qu’une version revisitée du jeu mobile « gacha » free-to-play « Champions of the Continent », peut bien offrir de plus à la saga que ses deux grands frères. Alors, allez-vous devoir sortir la carte bleue pour vous payer de nouveaux persos, des skins et autres éléments de construction ou Square Enix et Acquire ont-ils vraiment réussi à purger leur bébé de toute forme mercantile déguisée pour nous livrer une aventure console/PC inoubliable pour tout rôliste qui se respecte ? La réponse dans ma preview !
Le scénario d’Octopath Traveler 0 place le joueur au cœur de l’action et de l’identification avec le héros puisqu’on y incarne un protagoniste personnalisable (une première pour la saga sur consoles), dont le village natal de Wishvale est brutalement rasé par des antagonistes impitoyables à la recherche des anneaux divins. Échappé de justesse avec votre amie d’enfance Stia, vous héritez d’un de ces artefacts mystiques et vous lancez dans une odyssée de revanche contre trois seigneurs maléfiques : un héros corrompu assoiffé de pouvoir (Tytos), une sorcière avide de richesses (Herminia) et un dramaturge sanguinaire obsédé par la gloire (Auguste).
C
es trois arcs narratifs, entre quête de rétribution et reconstruction du foyer, tissent une toile sombre et émouvante, ponctuée de thèmes profonds comme l’autoritarisme et l’exploitation, pour une intrigue qui captive dès les premières minutes et peut être jouée dans l’ordre que l’on veut, chacune des trois quêtes principales (Pouvoir, richesse et gloire) contenant plusieurs chapitres, permettant au joueur de passer d’une quête à l’autre sans perdre sa progression dans ses arcs narratifs.
Le gameplay brille par son évolution intelligente du système de combat au tour par tour, signature de la série. Genèse « gacha » oblige, vous allez ainsi pouvoir recruter une trentaine de compagnons aux jobs revisités – du guerrier au voleur en passant par l’architecte ou la danseuse –, formant une équipe de huit membres (contre 4 précédemment) disposés en deux rangées interchangeables en pleine bataille.
Le cœur du système repose sur l’exploitation des faiblesses ennemies pour les briser, accumuler des points de boost jusqu’à cinq pour des attaques dévastatrices, et gérer les jauges de SP pour des compétences déblocables. Les anneaux divins ajoutent des invocations puissantes, tandis que les swaps de rangées permettent des synergies tactiques plutôt intenses, notamment lors des affrontements de boss aussi cérébraux que jubilatoires.
L’autre grande innovation réside dans la gestion de Wishvale : recrutez des villageois via des interactions persuasives (inquiéter, marchander, soutirer), assignez-les à des bâtiments à ériger – fermes, ateliers, maisons – et profitez de leurs compétences pour des bonus en matériaux ou réductions de coûts. Ce loop de reconstruction, personnalisable avec des styles décoratifs, s’intègre harmonieusement à l’exploration libre, où les donjons sombres (malheureusement assez petits, encore une fois à cause de la genèse du soft sur mobiles) et les villes animées regorgent de quêtes secondaires et de dialogues vivants, pour une liberté totale dans la progression de votre épopée.
Côté réalisation technique, le style HD-2D conserve son charme rétro-moderne enchanteur, avec des environnements détaillés et des sprites expressifs qui insufflent une atmosphère unique, sublimée en mode portable sur Switch 2. Les performances visent une fluidité à 60 images par seconde, stable en combat, mais souffrent de saccades occasionnelles en exploration lors d’effets de particules trop nombreux ou de changement de météo. De son côté, la bande-son, signée Yasunori Nishiki, élève l’ensemble avec une partition orchestrale épique et mélancolique, complétée par un doublage intégral anglais ou japonais qui donne vie aux personnages dans des cutscenes théâtrales intenses. Gros bémol hélas : le jeu n’est pas du tout traduit en français ! Vous voilà prévenu !
Octopath Traveler 0 : Trailer
Note Preview N-Gamz : 4,5/5
En conclusion, Octopath Traveler 0 excelle par son scénario vengeur captivant, son combat stratégique enrichi et son système de reconstruction innovant, qui rafraîchissent brillamment la série tout en offrant une aventure colossale dont Square Enix estime quand même la durée à plus d’une centaine d’heures. Malgré quelques accrocs techniques sur Switch 2, une direction artistique légèrement en retrait et certains écueils issus de son passé de jeu mobile comme la taille réduite des donjons, les forces qui semblent émaner du titre pourraient bien en faire un incontournable pour les amateurs de JRPG, si tant est qu’ils maîtrisent la langue de Shakespeare.

















