S’il est bien un jeu attendu par les fans d’infiltration à scénario épique, c’est clairement le prochain bébé d’Hideo Kojima, alias Metal Gear Solid V: The Phantom Pain. Après une mise en bouche intitulée Ground Zeroes et qui a soufflé un vent de contradiction parmi les aficionados de Snake, ne serait-ce que par sa durée de vie minime et les ajustements « next-gen » apportés à des mécaniques de jeu que l’on pensait inaltérables, les aventures de Big Boss se sont poursuivies devant nos yeux lors de cette Gamescom 2014! En effet, Konami a eu la gentillesse de nous inviter au gala de présentation du soft, le soir de la journée presse du plus grand salon vidéoludique européen, en plein coeur de Cologne, et a enfoncé le clou en nous proposant également une présentation privée du titre deux jours plus tard. Verdict?
C’est lors d’un gala organisé par Konami au Music Dome de Cologne, le 13 août dernier, et qui nous a permis de rencontrer Mister Kojima himself (Mode fanboy on: « on n’est pas digne, on est des merdes, on t’mérite paaaaaaaas! »), que nous avons pu longuement contempler LE gros titre d’infiltration de l’année 2015, à savoir Metal Gear Solid V: The Phantom Pain!
On ne vas pas y aller par quatre chemins, la démo présentée durant 20 bonnes minutes aux spectateurs présents a tout d’abord diminué l’enthousiasme lié à l’événement. En effet, il s’agissait de la même mission que celle présentée lors de l’E3 dernier, à savoir l’infiltration d’une base ennemie en plein coeur de l’Afghanistan, avec un Big Boss dorénavant flanqué d’une main mécanique (« Je suis ton père… Snake »), à dos de cheval, et plus revanchard que jamais. On vous passe le contexte historique, il a déjà été maintes fois indiqué sur ce site (et tant d’autres).
Bref, on se dit qu’on va avoir droit à un copié-collé de l’E3, et on se sent plutôt déçu. Et c’est là que Kojima nous suprend puisque d’entrée de jeu, il fait arrêter le canasson de Big Boss sur la route empruntée par une Jeep ennemie… « Tiens, il n’avait pas fait ça à l’E3… ». Un petit coup (gentil) de talon sur les flancs du cheval, et hop, voilà notre animal qui se met à lâcher une jolie bouse sur le chemin. Hilarité générale. Big Boss et son compagnon à quatre pattes s’éloignent pour observer le tracé de la Jeep… qui dérape de façon humoristique sur le joli cadeau laissé par le cheval! Deuxième fou rire. Avec les occupants totalement sonnés, le héros n’a aucun mal à se glisser derrière le véhicule et à y accrocher un parachute ascencionnel, le « Fulton », qui fait décoler comme une fusée l’engin et tous ses occupants. Ok… là, l’auditoire est conquis… et mort de rire. Pour info, le Fulton semble être au coeur du gameplay de ce MGS V, puisqu’il vous permettra, en envoyant des éléments du décor, des ennemis, etc… dans les airs, de les récupérer par hélico pour ensuite les incorporer dans votre QG, alias votre Mother Base, ce qui vous aidera par la suite (on imagine que l’on pourra dispatcher des hommes recrutés de la sorte sur des missions, etc…). Bref, on sent l’inspiration Peace Walker, les événements narrés dans MGS V se déroulant à la suite de ce dernier.
Mais Kojima n’entend pas en rester là et a décidé de donner une tournure totalement comique à la démo que tout le monde pensait connaître au vu de l’E3 2014. Un petit détour dans la campagne avoisinante, et Big Boss anesthésie une chèvre avant de l’envoyer également par Fulton à sa Mother Base (mais que va-t-il bien pouvoir en faire???). Afin de vraiment donner un autre goût à cette présentation, Snake décide de tuer le temps en fumant un cigare/vapoteuse… en pas moins de 8 heures! Résultat, la nuit est à présent tombée sur le camp ennemi, et c’est une toute autre mission que nous découvrons une fois la lune au plus haut. On peut constater que l’infiltration est de mise avec notamment la possibilité de se planquer dans des containers pour espionner l’ennemi à son insu, mais aussi et surtout ce qui a fait couler tellement d’encre, en dehors de la jauge de vie qui se régénère seule et du « marquage » de vos cibles: le « bullet-time » en cas de repérage par l’adversaire. Chose étrange, alors que Snake est en plein headshot de soldat, on ne constate aucune gerbe de sang, aucun impact… MGS V, un jeu pour toute la famille? Point ntéressant, par contre, le fait que vos opposants s’adaptent à votre style de jeu quand vous recommencez la mission. Ainsi, si lors de l’E3 Big Boss avait enchaîné avec facilité les tirs en pleine tête, cette fois cela était quasiment impossible puisque chaque ennemi avait eu la bonne idée d’enfiler un casque! Kojima nous l’avait promis: on pourra rejouer à l’infini les missions de son MGS V, et elles n’auront jamais la même approche. On veut bien le croire.
Bref, passés les habituels faufilements du héros à ras de sol (l’occasion d’admirer la puissance graphique du moteur de jeu maison, le Fox Engine, mais aussi… ses bugs, comme des textures nettes apparaissant tardivement lors du galop en cheval ou un effet de flou qui semble être délimité par une jolie ligne horizontale à hauteur des yeux lorsqu’on rampe), les combats en CQC et l’esquive de projecteurs, notre héros parvient à pirater les plans tant recherchés (avec un appareillage digne de la meilleure SF américaine) et doit à présent s’enfuir du camp.
Ce serait chose facile si un hélico n’avait pas décidé de le prendre en chasse. Impossible de s’en défaire, même en empruntant une jeep adverse! Heureusement, le Fulton est à nouveau mis à l’honneur grâce à une association plus que sympathique: Big Boss bourre de C4 le véhicule, lui adjoint l’un de ces fameurs parachutes air-sol, et BOUM! Adios la compagnie! Un concept intéressant dont on se demande s’il a de vraies limites et s’il ne risque pas, au final, de faire tomber ce nouveau MGS dans un côté trop empreint de dérision.
Et ce n’est pas la présentation d’un objet culte de la saga, alias les boîtes en carton, qui me fera dire le contraire! En effet, vous allez trouver des box de différentes formes et proposant de nombreux dessins sur leur façade. Ainsi, il sera possible de se lever face à l’ennemi tout en étant protégé dans une boîte en carton arborant une somptueuse top model en bikini. Idéal pour séduire les opposants. Le même modèle existe également en version couchée, histoire de pouvoir sortir en rampant de la boîte pour mieux saisir son adversaire à la gorge. Enfin, des sacs en papiers à l’effigie de la PS4, de la Xbox One (les ouuuuuuuh du public étaient d’ailleurs assez révélateurs de la perception de cette console par les spectacteurs présents) et… de Steam, en version boîte émetteuse de vapeur cette fois ont également été présentés, dans la bonne humeur générale. Steam? Et oui, LA grosse annonce de ce gala devait être la disponibilité de MGS V (Ground Zeroes et Phantom Pain) sur PC via Steam. Je dis « devais » car tout avait déjà fuité dans la journée… les joies du leak.
Bref, une soirée de gala très sympathique, qui nous a prouvé que les missions de ce nouveau Metal Gear n’avaient rien de figées et qui nous a permis de constater que Kojima est toujours aussi souriant et passionné. Pas de date de sortie à l’horizon, mais ce sera en 2015, c’est certain.
Clôturons cet article par la présentation presse de Phantom Pain faite durant la Gamescom par Konami. Au menu, la même démo commentée que celle du gala, mais trois dernières minutes qui valaient leur pesant d’or puisqu’on pouvait y découvrir le mode multi de ce Metal Gear. Inspiré d’un titre comme « The Mighty Quest for Epic Loot » dans son principe, vous allez devoir y infiltrer une Mother Base conçue par un ennemi humain, lui voler ses ressources via le Fulton (mitrailleuses, containers en métal, soldats, etc…) et en atteindre le sommet pour finir le niveau. Si vous vous faites repérer, c’est la fin de la mission. Dommage que nous n’ayons pas pu voir l’autre côté du miroir, avec la construction de votre propre Mother Base destinée à accueillir tous vos adversaires. On devrait en apprendre plus aujourd’hui par une vidéo que le développeur a annoncé comme très instructive!
Ce Metal Gear Solid V: The Phantom Pain, nous a donc laissé une excellente impression. On sent que Kojima veut prendre le temps de réaliser le soft le plus complet possible, et que le Fox Engine lui en donne les moyens. Si certains avaient pu craindre qu’un MGS en open world perde de sa saveur, il n’en est rien. Le fait de pouvoir rejouer les missions comme on le sent, la construction de la Mother Base, la très bonne réalisation et la mise en scène nous immergent d’emblée dans ce jeu d’infiltration que l’on attend énormément ici, à la rédac, en espérant que l’humour typiquement nippon qui nous a été proposé lors du Gala plaise aux occidentaux et ne nuise pas au côté épique du récit.
Note Preview N-Gamz: 4/5